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Dupondius de Nîmes

Dupondius de Nîmes est le nom donné à des pièces de monnaie romaines en alliage de cuivre frappées à Nîmes.

Dupondius de Nîmes
Avers : double portrait IMP(erator) DIVI F(ilius)
Revers : crocodile et palme COL(olonia) NEM(ausus)

Les émissions monétaires

Nîmes fut un des plus importants ateliers provinciaux de fabrication de monnaie. Deux coins (pièces métalliques servant à frapper la monnaie) ont été retrouvés à l'occasion des fouilles de la Fontaine au XVIIIe siècle, une découverte exceptionnelle, car si les emplacements des ateliers monétaires étaient généralement connus, lors des fouilles (quand elles étaient possibles) on ne retrouvait que les fondations du bâtiment, ou au mieux, des restes de fours, mais sans outils, et encore moins avec les coins pour frapper les monnaies .

À l'époque d'Auguste vers -27/-28, Nîmes émet une monnaie originale, dite l'as "au crocodile"[1] - [2]. L'avers montre les bustes adossés d'Auguste, fils du divin (DIVI F) sous-entendu César, représenté avec la couronne de lauriers et de son gendre et ami Agrippa, représenté avec la couronne rostrale, réservée aux vainqueurs de batailles navales[3]. Au revers, un crocodile enchaîné à une palme symbolise la soumission de l'Égypte à Rome. À noter que la palme est un attribut d'Apollon, dieu protecteur d'Octave, et qu'un sanctuaire à Apollon se trouvait en face du site de la bataille d'Actium. Ces deux faces commémorent la victoire navale d'Actium remportée par Octave et Agrippa sur Marc Antoine et Cléopâtre en 31 av. J.-C.

Cette monnaie apparaît souvent la dénomination « as », qui reste encore usuelle chez les numismates. Mais il s'agit d'un abus de langage puisque cette monnaie s'apparente effectivement selon la réforme augustéenne (19 av. J.-C.) à un dupondius, numéraire équivalent à deux fois la valeur d'un as. Ceci explique que ces monnaies ont souvent été coupées en deux parties égales, éventuellement en quatre, afin de créer ainsi, à la suite d'un manque d'espèces, des as voir des semis (demi-as). G. Depeyrot estime ainsi que la présence de deux portraits sur une monnaie équivaut à cette époque à l'indication d'une valeur correspondant à deux as[1]. L'alliage employé pour la frappe n'est d'ailleurs pas du bronze (alliage de cuivre et d'étain) mais du laiton (cuivre et zinc), alliage plus précieux du fait de la plus grande rareté du zinc par rapport à l'étain.

On retrouve souvent cette monnaie coupée en deux, la moitié de la monnaie valait alors un as[4]. De nombreuses stries sont également visibles sur une grande quantité d'exemplaires, car les flancs usés étaient recyclés et limés dans le but d'être frappés à nouveau[5].

Cette monnaie se retrouvera encore sous le règne de Tibère (15 à 37 ap.J.C), mais elle est retirée de la circulation vers 30 ap. J.C, les monnaies démonétisées recevant alors une contremarque ronde, fondue sur la pièce. Elle circulera dans tout l'empire pendant une soixantaine d'années (entre -27 et 30 environ ap. J.C)

Notes et références

  1. Georges Depeyrot, La monnaie romaine : 211 av. J.-C. - 476 apr. J.-C. , Éditions Errance, 2006, 212 Pages, (ISBN 2877723305), p. 33
  2. Giard 1967, p. 124
  3. « Deux as de Nimes au musée d'Arles », sur academia.edu (consulté le )
  4. Giard 1967, p. 121
  5. « Dupondius de Nîmes »

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Baptiste Giard, « Le trĂ©sor de Port-Haliguen. Contribution Ă  l'Ă©tude du monnayage d'Auguste », Revue numismatique, 6e sĂ©rie, t. 9,‎ , p. 119-139 (lire en ligne)
  • Paul-AndrĂ© Besombes, « Les dupondii de NĂ®mes : datation, diffusion et nature du mĂ©tal utilisĂ© », Revue numismatique, 6e sĂ©rie, t. 157,‎ , p. 305-328 (lire en ligne)

Articles connexes

Lien externe

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