Droit mosotho
Le droit mosotho[N 1] est le droit appliqué au Lesotho depuis l'indépendance du Royaume-Uni le .
Sources du droit
Constitution
L'article 2 de la Constitution dispose qu'elle est la loi suprĂȘme du pays, par consĂ©quent, toute loi contraire Ă celle-ci doit ĂȘtre, dans la mesure de son inconstitutionnalitĂ©, considĂ©rĂ©e comme nulle[1].
Traités et accords internationaux
Le Lesotho appartient Ă la tradition dualiste, c'est-Ă -dire que le droit international et le droit interne sont deux systĂšmes distincts et que les traitĂ©s internationaux doivent ĂȘtre transposĂ©s pour ĂȘtre applicables par les juridictions[2]. Dans l'affaire Joe Molefi v. Government of Lesotho, la Cour adopta une approche stricte de ce dualisme. Dans l'affaire Basotho National Party and Another v Government of Lesotho and Others, les requĂ©rants demandĂšrent entre autres au gouvernement de prendre les mesures nĂ©cessaires, en accord avec les dispositions de la Constitution, pour reconnaitre les conventions internationales telles que la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples[2]. La Cour dĂ©cida que ces conventions ne peuvent pas faire partie du droit interne mosotho jusqu'Ă et Ă moins qu'elles ne soient transposĂ©es par une loi[2].
LĂ©gislation
Le Parlement est l'organe législatif du Lesotho[3]. Il se compose du Roi, du Sénat et de l'Assemblée nationale[4].
Common law
La common law a Ă©tĂ© introduite par la General Law Proclamation 2B de 1884. Cette proclamation disposait que le droit applicable au Basutoland devait ĂȘtre, dans la mesure oĂč les circonstances le permettaient, ĂȘtre le mĂȘme que celui en vigueur dans la colonie du Cap de Bonne-EspĂ©rance (aujourd'hui, le Cap-Occidental en Afrique du Sud). Cette dĂ©claration crĂ©a un systĂšme lĂ©gal dual fait de common law et de droit coutumier indigĂšne. Par ailleurs, la common law appliquĂ©e au Cap de Bonne-EspĂ©rance Ă©tait alors un mĂ©lange de droit romano-nĂ©erlandais et de common law anglaise. Du fait de cette Proclamation, la common law mosotho est similaire Ă celle d'Afrique du Sud[2].
Jurisprudence
En tant que pays de common law, la jurisprudence joue un rĂŽle important au Lesotho. Les prĂ©cĂ©dents permettent l'interprĂ©tation et l'application du droit de maniĂšre uniforme. Ce systĂšme est cependant critiquĂ© car il rigidifie le systĂšme lĂ©gal et empĂȘche le dĂ©veloppement du droit[2].
Les décisions des cours supérieures sont contraignantes sur les cours inférieures. Du fait de la proximité des systÚmes légaux, les décisions des juridictions sud-africaines sont hautement persuasives et citées par les juridictions mosotho[2].
Droit coutumier
Le droit général et le droit coutumier s'appliquent simultanément au Lesotho. Le doit coutumier est composé par les coutumes du Basotho, écrit et codifié principalement dans les lois de Lerotholi (Laws of Lerotholi), tandis que le droit général se compose de droit romano-néerlandais. La codification du droit coutumier se fit par le vote d'un Conseil désigné en 1903 pour conseiller le Commissaire résident britannique sur ce qui était le mieux pour gouverner le Lesotho[2].
Doctrine
La doctrine, sans ĂȘtre contraignante, est un instrument utilisĂ© par les juridictions pour interprĂ©ter le droit[2].
Organisation juridictionnelle
L'article 118(1) crée la Cour d'appel, la Haute Cour, des cours subordonnées et la Cour martiale[5]. L'article 118(1)(d) prévoit la création d'autres cours par le Parlement[6].
Notes
- Le terme « mosotho » désigne ce qui provient du Lesotho.
Sources
Références
- Article 2 de la Constitution
- Thabane 2012
- Article 70(1) de la Constitution
- Article 54 de la Constitution
- Article 118(1) de la Constitution
- Article 118(1)(d) de la Constitution
Bibliographie
- Constitution du Lesotho (lire en ligne)
- Tebello Thabane, The Law and Legal Research in Lesotho, (lire en ligne)