Discours de Georges Danton au club des Jacobins le 3 décembre 1793
Au club des Jacobins, le (13 frimaire an II), Georges Jacques Danton est dans l'obligation de se disculper face aux accusations du député Coupé qui lui reproche sa tiédeur révolutionnaire.
Ce même , Georges Danton s'oppose à une proposition demandant l'obtention d'églises comme locaux pour les sociétés populaires qui n'en possèdent pas. Des chuchotements accueillent cette intervention qui visait en particulier les ultra-révolutionnaires et les déchristianisateurs. Le député du département de l'Oise, Coupé, un prêtre qui récemment a abjuré, lui reproche son attitude politique modérée qui mène à immobiliser la Révolution. Georges Danton furieux lui répond : « Le député Coupé a voulu empoisonner mon opinion ! Certes jamais je n'ai proposé de rompre le nerf révolutionnaire... ». Georges Danton évoque les « dénonciations graves » qui ont été dirigées contre sa personne, la « défaveur » qu'il vient de subir en montant à la tribune : « Je somme tous ceux qui ont pu concevoir contre moi des motifs de défiance de préciser leurs accusations car je veux y répondre en public !... Ai-je donc perdu ces traits qui caractérisent la figure d'un homme libre ? Ne suis-je plus ce même homme qui s'est trouvé à vos côtés dans les moments de crise ? Ne suis-je pas celui que vous avez souvent embrassé comme votre ami, et qui doit mourir avec vous ? ». Deux jours plus tôt, Georges Danton qui ne voulait pas entendre les mauvais vers le concernant, évoque les mânes de Jean-Paul Marat dont il a été l'un des « plus intrépides défenseurs », « Vous serez étonnés, continue-t-il, sous les cris des tribunes, quand je vous ferai connaître ma conduite privée, de voir que la fortune colossale que mes ennemis et les vôtres m'ont prêtée se réduit à la petite portion de biens que j'ai toujours eue. Je défie les malveillants de fournir contre moi la preuve d'aucun crime ! Je veux rester debout avec le peuple ! Vous me jugerez en sa présence ! Je ne déchirerai pas plus la page de mon histoire que vous ne déchirerez les pages de la vôtre, qui doivent immortaliser les fastes de la liberté ! »
Sources
- Danton de Frédéric Bluche