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Diptyque de la Crucifixion et du Jugement dernier

Le Diptyque de la Crucifixion et du Jugement dernier est un diptyque attribué au peintre flamand Jan van Eyck. Sa date de réalisation reste imprécise et sujette à débat ; si la technique picturale utilisée et les costumes représentés attestent d'une probable réalisation de l'œuvre au début des années 1430, certains historiens évoquent pour celle-ci le début des années 1420[1].

Diptyque de la Crucifixion et du Jugement dernier
Diptyque de la Crucifixion et du Jugement dernier
Artiste
Date
1420-1430
Type
Huile sur toile transférée sur bois
Dimensions (H Ă— L)
56.5 Ă— 19.7 cm
Mouvement
Propriétaires
No d’inventaire
33.92ab
Localisation
Coordonnées
40° 46′ 46″ N, 73° 57′ 47″ O
Carte

Description

Le tableau est composé de deux panneaux verticaux ; le panneau de gauche représente la Crucifixion de Jésus de Nazareth tandis que le panneau de droite fait référence au jour du jugement.

Comme la plupart des crucifixions, le panneau de gauche s'inspire davantage du récit du quatrième évangile avec la représentation de l’épisode du coup de lance et la présence de Marie-Madeleine, de la mère de Jésus et du disciple bien aimé sur le mont Golgotha.

Dans la partie supérieure du tableau de gauche (panneau de la crucifixion), au centre de la composition, le Christ est aussi le plus élevé, tendant les bras horizontalement, la tête penchée vers la terre et les hommes. Au-dessus de sa tête le panneau reprenant le récit biblique “ Jésus de Nazareth, roi des Judéens ” est rédigé en hébreu, en grec et en latin. Le Christ crucifié se détache presque entièrement sur un fond de ciel à l’exception de la partie inférieure de ses jambes derrière lesquelles on distingue une représentation de la ville de Jérusalem avec de multiples tours, palais et sans doute le temple.

De part et d’autre du Christ, on peut reconnaître à sa droite “ le bon larron ” pendu par les mains attachées et non clouées comme celles du Christ. Ses mains comme celles de l’autre larron sont bleues foncé ce qui pourrait correspondre à la réalité anatomique d’un individu ainsi pendu dont la circulation sanguine n’irrigue plus les extrémités. Il a les yeux bandés signe, peut-être, qu’il ne peut reconnaître celui qui est crucifié à ses côtés. Il conserve malgré tout une attitude noble. En face de lui l’autre brigand (sans doute le “ mauvais larron ”) paraît encore se débattre. Chacun d'eux s'est vu attacher une cordelette autour du cou qui les relie à la croix, ce qui suggère une mort par pendaison autant que par crucifixion.

Une foule réunissant des personnages aux expressions multiples est rassemblée aux pieds des croix. Ils sont pour beaucoup montés sur des chevaux et vêtus soit à la manière des contemporains de l’artiste soit à l’orientale. Ils discutent entre eux ce qui procure un certain dynamisme à la composition. Plusieurs de ces personnages (au moins quatre) regardent le christ. Parmi eux :

- un notable au chapeau rouge dont la physionomie contraste avec celle de son voisin hilare,

- deux gardes habillés l’un en vert et l’autre en bleu montés sur des chevaux et tenant à trois mains la lance qui perce le côté du Christ (voir Jean 19,34),

- sur la droite un cavalier en armure monté sur un cheval blanc et la tête entièrement renversée en arrière et, près de lui, un jeune garçon au chapeau vert.

Au premier plan, l’atmosphère est au contraire à la désolation avec la présence de femmes agenouillées en pleurs. Jean l’Evangéliste supporte la Vierge Marie, alors qu’à sa droite, Marie-Madeleine vêtue d’une robe verte et avec de longs cheveux roux, lève la tête et les bras dans un geste douloureux. Elle est la seule femme à regarder directement le Christ, incitant le spectateur à en faire de même.

Le second panneau illustrant le Jugement Dernier représente en partie supérieure le Christ en Majesté entouré de la Vierge et de saint Jean, puis des anges, des saints, des apôtres, du clergé et des notables. Au centre, se dresse l’archange saint Michel au-dessus d’une allégorie de la mort. Derrière lui, des damnés sont en train de tomber en enfer. Ils rejoignent alors la partie inférieure, scène infernale où les condamnés sont dévorés par des démons. L’iconographie riche et complexe de ces deux panneaux composés de multiples scènes appelle le spectateur à réfléchir au « passage du péché et de la mort vers le Jugement et le Salut ». Le Jugement est inévitable mais le tableau du Jugement Dernier rappelle l’espoir d’être sauvé[2].

Origines

Aucune information avant les années 1840 n'existe sur cette œuvre. La revue Kunstblatt (1841) publie un premier compte-rendu signé Passavant qui signale que les panneaux ont été achetés aux enchères dans un couvent espagnol, situé entre Madrid et Burgos, par un diplomate russe, Dimitri Tatishchev, entre 1814 et 1821.

Tatishchev fait don de l'Ĺ“uvre au tsar Nicolas Ier de Russie en 1845, qui le fait entrer au musĂ©e de l'Ermitage. Il est ensuite secrètement vendu par le Gouvernement soviĂ©tique, via Knoedler, au montant de 185 000 dollars pour le compte du Metropolitan Museum of Art de New York en : l'affaire est Ă©bruitĂ©e Ă  ce moment-lĂ  par The New York Times grâce auquel on apprend que l'offre initiale des soviĂ©tiques avaient Ă©tĂ© de 600 000 dollars.

Liens externes

Notes et références

  1. « The Crucifixion; The Last Judgment, Jan van Eyck and Workshop Assistant (Netherlandish, Maaseik ca. 1390–1441 Bruges) », Site du Metropolitan Museum of Art.
  2. « La Crucifixion et le Jugement dernier de Jan Van Eyck », sur Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle, (consulté le )
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