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Denis Épitalon

Denis Épitalon (1794-1874) est un négociant et industriel en rubanerie de Saint-Étienne, dans la Loire, qui a donné son nom à une rue de la ville.

Denis Épitalon
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité

Biographie

Né le à Saint-Étienne, Denis Épitalon est le fils de Mathieu Épitalon, aubergiste, qui tenait un établissement à l'enseigne du "Lion d'Or", où se croisaient les voituriers venus des quatre coins de la région, et en particulier, ceux qui transportaient le charbon vers Saint-Rambert[2], et de Marie-Anne Passerat[3], issue d'une famille de rubaniers qui possédait de nombreux terrains dans la ville.

Après l'école de Saint Ennemond, il est envoyé en pension dans une école catholique près de Montbrison. Il a 15 ans à la mort de son père, lorsqu'il est placé comme apprenti chez un parent, Fraisse- Passerat, dont il devient le commis dans une fabrique de rubans[4]. Il devient ensuite commis dans une autre fabrique, chez Teissier[5].

En 1814, NapolĂ©on Bonaparte dĂ©crète un appel aux conscrits pour une dernière campagne de dĂ©fense du territoire. EnrĂ´lĂ© pour les batailles de Champ Aubert et Montmirail, Denis Épitalon y est blessĂ©[4]. Dès 1821, Ă  l'âge de 27 ans, il se met son propre compte et crĂ©e l'entreprise de fabrication de rubans Épitalon AĂ®nĂ©[3], spĂ©cialisĂ© dans le taffetas et satin uni, très en vogue du cĂ´tĂ© de Londres et Paris[2], qui dĂ©veloppera une conception traditionnelle du ruban : article de mode, en soie naturelle, produit d'excellence, qui peut subir un temps la dĂ©faveur des clients. Il devient l'un des reprĂ©sentants stĂ©phanois de "La fabrique", mode de production industriel dispersĂ©, aussi appelĂ© "domestic system", oĂą des donneurs d'ordres, les fabricants, distribuent le travail et les matières premières Ă  des ateliers familiaux. Dès 1786, il y avait dans la rĂ©gion stĂ©phanoise 15 250 mĂ©tiers (2 246 seulement Ă  Bâle) produisant pour 17 millions de francs de rubans dont près de la moitiĂ© Ă©tait exportĂ©e et cette industrie du ruban connaĂ®t un essor très important et de 1815 Ă  1856.

Lors de la RĂ©volution de 1848, alors que le cours de la soie s’effondre, il en achète un stock consĂ©quent, puis la stabilitĂ© Ă©conomique est revenue, il engrange 400 000 francs or de bĂ©nĂ©fice sur cette seule opĂ©ration[2]. Les affaires prospĂ©rant dans d'autres domaines, après son dĂ©cès seront construites par ses hĂ©ritiers les usines de Lapte en 1904 et de Montbrison en 1907[2].

Sa femme Jeanne-Marie Passerat, sa cousine germaine, lui a donné trois enfants, qui prirent sa succession. Très pieux, il consacrait un dixième de ses revenus à des œuvres[3] et légua aux jansénistes un de ses immeubles, rue Tarentaise à Saint-Étienne, où était l'auberge "Chez Mentrand", ayant appartenu à ses parents. En 1856, il contribua largement à la création de l'asile des Petites-Sœurs des pauvres, qui abrite encore, quarante ans plus tard, 230 pensionnaires des deux sexes, âgés de plus de 60 ans. Denis Epitalon habitait son appartement de la rue de la Bourse à et se rendait quotidiennement à son château du Maniquet ("L'Etrat") pour saluer ses petits enfants et rencontrer ses métayers. Son petit-fils, Michel, prêtre qui mourut très jeune, fut pratiquement considéré comme un saint. Sa petite-fille Jeanne Epitalon servit de modèle, à 22 ans, pour la statue de la Rubanerie sculptée par Étienne Montagny et qui se trouve devant l’hôtel de ville de Saint-Étienne. Elle épousa, en 1872, Adrien Auguste Guitto, père de Jean Guitton, philosophe et académicien[2].

Notes et références

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. "Famille Epitalon : l’une des plus grandes maisons de fabrique de rubans", avec l’association Histoire et patrimoine de Saint-Étienne, présidée par Michel Dealberti, dans LE PROGRES du DIMANCHE 5 MAI 2013 -
  3. « Denis EPITALON - Arbre généalogique Patrick EPITALON - Geneanet », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  4. Jean Tibi, Histoire des rues de Saint-Étienne, Romagnat, Ed. De Borée, , 260 p. (ISBN 2-84494-248-2 et 9782844942487, lire en ligne)
  5. Gérard Thermeau, Saint-Étienne et son agglomération : a l'aube de la révolution industrielle, Université de Saint-Étienne, , 446 p. (ISBN 978-2-86272-218-4, lire en ligne), p. 370

Bibliographie

  • GĂ©rard-Michel Thermeau, Loire Saint-Étienne in Les Patrons du Second Empire vol. 11, Picard/Cenomane 2010, p. 80-86
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