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Demi-orange

Le terme demi-orange désigne à la fois un type de colline hémisphérique (colline en demi-orange) et un modelé propre aux régions tropicales humides (modelé en demi-orange).

Origine du terme

Ce terme vient du portugais du BrĂ©sil meia laranja (ou meio laranja[1]) oĂą il semble employĂ© pour dĂ©signer certaines collines du Nordeste depuis de nombreuses dĂ©cennies. En français, il semble que ce soit Jean Tricart[1] qui l'ait popularisĂ©. Il est Ă©galement employĂ© en anglais : « the only existing name is the French demi-orange »[2].

Description

Coupe d'une colline en demi-orange

Pour le Dictionnaire de la GĂ©ographie[3], une demi-orange correspond Ă  une forme de colline grossièrement hĂ©misphĂ©rique Ă  flancs convexes ou concavo-convexes façonnĂ©e dans les altĂ©rites de roches cristallines acides. Les demi-oranges se raccordent Ă  des bas-fonds plats et marĂ©cageux drainĂ©s par des cours d'eau riches en mĂ©andres. Mais pour Jean Demangeot[4], le terme peut ĂŞtre Ă©largi Ă  certaines formes karstiques Ă©galement hĂ©misphĂ©riques comme les Chocolate Hills de l'Ă®le de Bohol aux Philippines. BĂ©tard et Bourgeon[5] nous donnent l'Ă©chelle de ces collines Ă  travers l'exemple du massif de BaturitĂ© au Ceará (BrĂ©sil) : un commandement de 30 Ă  50 mètres pour un diamètre variant de 0,1 Ă  un kilomètre. L'ensemble des parties sommitales des demi-oranges rĂ©parties sur de grandes Ă©tendues peut marquer la prĂ©sence de surfaces d'Ă©rosion. On observe de beaux exemples de modelĂ©s en demi-orange en Afrique centrale et au BrĂ©sil.

Des formes forestières instables

Tricart met en avant la faiblesse du colluvionnement et la brusque rupture de pente à la base de la colline. Les deux phénomènes s’expliquent par le soutirage de sourcins situés au niveau de cette rupture. Le modelé est caractéristique de régions forestières dans lesquelles l'altération prime sur les processus mécaniques d'érosion induits par le ruissellement. Si la forêt vient à disparaître, le ruissellement prend le dessus, les sourcins tarissent et le bas du versant s'empâte rapidement. C'est ce que l'on observe dans la Mata Atlântica brésilienne : l'aménagement de champs de canne à sucre se substituant à la forêt est à l'origine de changements bien visibles. Les processus mécaniques d'érosion peuvent alors mener au dégagement du front d'attaque de la roche et à formation de dômes rocheux.

Notes et références

  1. Jean Tricart, Le modelé des régions chaudes. Forêts et savanes, in : Tricart, J. & A. Cailleux, Traité de Géomorphologie, Paris, SEDES, , pages 186-190.
  2. (en) Anthony Young, Tropical Soils and Soil Survey, Cambridge University Press, , page 30
  3. Pierre George, Dictionnaire de la géographie. PUF p. 123, Paris, PUF, , page 123
  4. Jean Demangeot, Les espaces naturels tropicaux, Paris, Masson, , p. 118-119.
  5. BĂ©tard François et GĂ©rard Bourgeon, « Cartographie morphopĂ©dologique : de l’évaluation des terres Ă  la recherche en gĂ©omorphologie », GĂ©omorphologie : relief, processus, environnement, no vol. 15, n°3,‎ , p. 187-198
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