Datation par le samarium-néodyme
La datation par le samarium-nĂ©odyme est une mĂ©thode de datation radiomĂ©trique qui repose sur la dĂ©sintĂ©gration α de l'isotope 147Sm vers 143Nd. La demi-vie du 147Sm est de 1,06 ĂâŻ1011 ans[1].
La constante de dĂ©sintĂ©gration λ associĂ©e vaut 6,54 ĂâŻ10â12 ans-1, cette faible valeur fait que la mĂ©thode est adaptĂ©e Ă la mesure d'Ăąges supĂ©rieurs Ă un milliard d'annĂ©es[1].
IntĂ©rĂȘt
Application à des méthodes de datation
Calcul direct
On note la proportion de 143Nd par rapport au 144Nd dans l'échantillon lors de sa formation (on suppose que l'on connaßt son ordre de grandeur). à l'ùge on note et les proportions respectives de 143Nd et de 147Sm par rapport au 144Nd, ces proportions étant mesurables directement. La quantité de 144Nd étant a priori constante. On peut alors calculer grùce à la formule suivante[1]:
Cette méthode est cependant sujette à des incertitudes, si bien qu'en pratique et on lui préfÚre la méthode isochrone[1].
MĂ©thode des isochrones
La formule vue précédemment peut se réécrire ; on y reconnait l'équation d'une droite dont le coefficient directeur vaut , ce qui permet de calculer l'ùge de la roche[1].
Par consĂ©quent si l'on arrive Ă mesurer et pour diffĂ©rents Ă©chantillons qui se sont formĂ©s au mĂȘme moment avec une mĂȘme valeur initiale du rapport , par exemple diffĂ©rents minĂ©raux d'une mĂȘme roche, on peut grĂące Ă une rĂ©gression linĂ©aire obtenir une Ă©quation de droite appelĂ©e isochrone de coefficient directeur . L'Ăąge cherchĂ© est alors [1].
Cette méthode présente l'avantage de pouvoir généralement remonter jusqu'à la différenciation magmatique, car le systÚme Sm-Nd est peu sensible à la température[1]. En revanche ces deux éléments ont des comportements chimiques trÚs proches, et donc les rapports varient peu suivant les différents échantillons, ce qui rend la régression linéaire moins précise[1].
MĂ©thode de l'Ăąge modĂšle
La mĂ©thode consiste Ă extrapoler la valeur initiale de la quantitĂ© en choisissant celle obtenue pour des mĂ©tĂ©orites. Cette mĂ©thode fait l'hypothĂšse que le nĂ©odyme prĂ©sent sur Terre avait initialement la mĂȘme rĂ©partition isotopique que dans les chondrites[1]. Une comparaison avec le rapport obtenu pour l'Ă©chantillon Ă dater donne alors son Ăąge[1].
Applications
Références
- Ătienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.), Jean Bernard-Griffiths, GĂ©rard Gruau et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Ăditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8), chap. 2 (« La mĂ©thode samarium-nĂ©odyme »).
Bibliographie
- Ătienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.) et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Ăditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8).
- Philippe Vidal (préf. Jean Aubouin), Géochimie, Dunod, coll. « Sciences Sup », (1re éd. 1994), 190 p., chap. 4 (« Isotopes radiogéniques »)