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Datation par le samarium-néodyme

La datation par le samarium-nĂ©odyme est une mĂ©thode de datation radiomĂ©trique qui repose sur la dĂ©sintĂ©gration α de l'isotope 147Sm vers 143Nd. La demi-vie du 147Sm est de 1,06 Ă— 1011 ans[1].
La constante de dĂ©sintĂ©gration λ associĂ©e vaut 6,54 Ă— 10−12 ans-1, cette faible valeur fait que la mĂ©thode est adaptĂ©e Ă  la mesure d'Ăąges supĂ©rieurs Ă  un milliard d'annĂ©es[1].

Isochrone Sm/Nd d'Ă©chantillons du Great Dyke, Zimbabwe. Diagramme de son propre travail en utilisant des points de donnĂ©es de : Oberhuer, T., Davis, D.W., Blenkinsop, T.G., Hoehndorf, A., 2002. Precise U–Pb mineral age, Rb–Sr and Sm–Nd systĂ©matiques for the Great Dyke, Zimbabwe— contraintes sur l'Ă©volution de la croĂ»te et la mĂ©tallogenĂšse du craton du Zimbabwe. Recherche prĂ©cambrienne, 113, 293–306

IntĂ©rĂȘt

  • Les terres rares sont rĂ©sistants au lessivage[1].
  • Le couple Sm-Nd est peu sensible aux variations thermiques[1].

Application à des méthodes de datation

Calcul direct

On note la proportion de 143Nd par rapport au 144Nd dans l'Ă©chantillon lors de sa formation (on suppose que l'on connaĂźt son ordre de grandeur). À l'Ăąge on note et les proportions respectives de 143Nd et de 147Sm par rapport au 144Nd, ces proportions Ă©tant mesurables directement. La quantitĂ© de 144Nd Ă©tant a priori constante. On peut alors calculer grĂące Ă  la formule suivante[1]:

Cette méthode est cependant sujette à des incertitudes, si bien qu'en pratique et on lui préfÚre la méthode isochrone[1].

MĂ©thode des isochrones

La formule vue précédemment peut se réécrire ; on y reconnait l'équation d'une droite dont le coefficient directeur vaut , ce qui permet de calculer l'ùge de la roche[1].

Par consĂ©quent si l'on arrive Ă  mesurer et pour diffĂ©rents Ă©chantillons qui se sont formĂ©s au mĂȘme moment avec une mĂȘme valeur initiale du rapport , par exemple diffĂ©rents minĂ©raux d'une mĂȘme roche, on peut grĂące Ă  une rĂ©gression linĂ©aire obtenir une Ă©quation de droite appelĂ©e isochrone de coefficient directeur . L'Ăąge cherchĂ© est alors [1].

Cette méthode présente l'avantage de pouvoir généralement remonter jusqu'à la différenciation magmatique, car le systÚme Sm-Nd est peu sensible à la température[1]. En revanche ces deux éléments ont des comportements chimiques trÚs proches, et donc les rapports varient peu suivant les différents échantillons, ce qui rend la régression linéaire moins précise[1].

MĂ©thode de l'Ăąge modĂšle

La mĂ©thode consiste Ă  extrapoler la valeur initiale de la quantitĂ© en choisissant celle obtenue pour des mĂ©tĂ©orites. Cette mĂ©thode fait l'hypothĂšse que le nĂ©odyme prĂ©sent sur Terre avait initialement la mĂȘme rĂ©partition isotopique que dans les chondrites[1]. Une comparaison avec le rapport obtenu pour l'Ă©chantillon Ă  dater donne alors son Ăąge[1].

Applications

  • Des basaltes ramenĂ©s de la Lune par la mission Apollo 17 ont Ă©tĂ© datĂ©s grĂące au systĂšme samarium-nĂ©odyme en utilisant la mĂ©thode des isochrones[1].

Références

  1. Étienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.), Jean Bernard-Griffiths, GĂ©rard Gruau et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Éditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8), chap. 2 (« La mĂ©thode samarium-nĂ©odyme »).

Bibliographie

  • Étienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.) et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Éditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8).
  • Philippe Vidal (prĂ©f. Jean Aubouin), GĂ©ochimie, Dunod, coll. « Sciences Sup », (1re Ă©d. 1994), 190 p., chap. 4 (« Isotopes radiogĂ©niques »)
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