Démocratie de propriétaires
Une démocratie de propriétaires est une organisation sociale dans laquelle les institutions de l'État permettent une distribution équitable de la propriété privée parmi la population, plutôt que la laisser entre les mains de monopoles. Cela, dans l'optique de permettre à tous les individus une participation juste et égale au marché, et ainsi, un pouvoir politique plus égal, tout en maintenant un potentiel de progrès économique.
La démocratie de propriétaires est également pensée pour répondre à certaines limites de l'État-providence. Cette forme d'organisation sociale a été popularisée par John Rawls; il la considère comme le système le plus juste parmi quatre autres systèmes concurrents : l'État-providence, le capitalisme de laissez-faire, le socialisme d'État, et le socialisme libéral. Des mesures caractérisant un tel système pourraient être, par exemple, l'imposition forte de l'héritage ou l'accès à l'éducation pour tous[1].
Étymologie et histoire
Utilisé pour la première fois en 1920 par le député britannique Noel Skelton, le terme voulait unir le concept de propriété et de démocratie. Il est pensé à cette époque comme une réponse conservatrice aux idées de gauche. Il signifiait la nécessité de protéger la propriété privée de la démocratie.
L'utilisation de « démocratie de propriétaires »a été admise dans le lexique du conservatisme britannique avant d'être conceptualisée par l'économiste britannique James Meade. En partant du modèle de Skelton, James Meade veut montrer que pour atteindre cette société, il est nécessaire que la propriété soit diffusée dans toute la population.
Rawls emprunta le terme à Meade dans son texte fondateur, Théorie de la justice (1971). Cela a diffusé ces idées dans le discours politique.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Property-owning democracy » (voir la liste des auteurs).
- Lionel Page, « La radicalité négligée de la théorie de la justice de John Rawls », Mouvements, vol. 27-28, no 3, , p. 158 (ISSN 1291-6412 et 1776-2995, DOI 10.3917/mouv.027.0158, lire en ligne, consulté le )