DĂ©fense indienne
Aux échecs, une défense indienne (appellation de Xavier Tartakover[1]) est une ouverture qui débute par le coup 1.d4 des blancs (ouverture du pion dame) suivi par le coup asymétrique 1...Cf6 des Noirs, contrôlant le centre (notamment la case e4) à distance sans l'occuper immédiatement par le pion d5.
Bien que 2. Cf3 soit couramment joué, le coup usuel est 2. c4. 2. c4 autorise le gambit de Budapest, le gambit Benko et la (les) défense(s) Benoni, mais permet également de jouer, au lieu de Cf3, le Cavalier g en e2, coup qui peut se révéler intéressant dans la variante d'échange du gambit dame refusé.
Transpositions
Au deuxième coup, 2...d5 après 1. d4 Cf6 2. c4 et au troisième coup 3...d5 après 1. d4 Cf6 2. c4 e6 3. Cc3/Cf3 retransposent dans le Gambit dame, qui est un début fermé. Les ouvertures indiennes font partie, entre autres (on compte aussi, par exemple, la défense hollandaise) des débuts semi-fermés.
Classification des défenses indiennes
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8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
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Les principales
Les principales défenses indiennes (celles mises sur le devant de la scène par l'École hypermoderne) sont :
- la défense est-indienne : après ...g7-g6, le coup ...d7-d6 y est joué ultérieurement de préférence à ...d7-d5 (1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 (ou 4. Cf3) d6) ;
- la défense Grünfeld où les coups ...g7-g6 et ...d7-d5 sont joués (1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 d5).
- la défense ouest-indienne : le coup ...d7-d5 peut y être joué ultérieurement comme dans la variante 1. d4 Cf6 2. c4 e6 3. Cf3 b6 4. e3 Fb7 5. Fd3 d5;
- la défense nimzo-indienne : le coup ...d7-d5 peut y être joué ultérieurement comme dans la variante 1. d4 Cf6 2. c4 e6 3. Cc3 Fb4 4. e3 d5;
Dans son ouvrage Les maîtres de l'échiquier[2], Richard Réti (1889-1929) a affirmé[3] que c'est Hans Kmoch qui a attribué aux ouvertures par 1. d4 Cf6 2. c4 les noms de défense est-indienne ou défense ouest-indienne lorsque le Fou Roi ou le Fou Dame sont développés en fianchetto.
DĂ©fenses secondaires
D'autres défenses indiennes (moins courantes) sont :
Des variantes marginales
Après 1. d4 Cf6 2. c4 e6 3. Cf3, le code ECO E10 regroupe des variantes marginales (autres que 3...Fb4+, 3...b6 et 3...d5), dont la plupart sont des ouvertures irrégulières :
- 3...c5 4. d5 b5 est le contre-gambit Blumenfeld
- 3...b5 transpose dans la défense polonaise
- 3...Ce4 constitue la défense Döry
- 3...a6 qu'Eric Schiller dénomme Ouverture Djin.
Variantes anti-indiennes
Les réactions des Blancs pour contrer les plans des Noirs peuvent être le suivantes :
- l'Attaque Barry (spécifiquement contre la défense est-indienne).
- le Système de Londres.
- le Système Colle.
- l'Attaque Richter-Veressov (N.B. : les blancs ne jouent pas c4).
- l'Attaque Trompowsky.
- l'Attaque Torre.
- La Partie catalane.
Un exemple de partie
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8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
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Voilà une défense nimzo-indienne originale, dans le sens où, à la différence de la majorité des défenses indiennes, elle ne met pas en jeu un fianchetto de la part des Noirs. Dans son Histoire des échecs[4], Michel Roos a écrit : « plusieurs grands maîtres ont affirmé que la partie qui suit a été pour eux la découverte en profondeur du Jeu d'Échecs ».
- Paul Johner - Aaron Nimzowitsch, Tournoi de Dresde,
- 1. d4 Cf6 2. c4 e6 3. Cc3 Fb4 4. e3 0-0 5. Fd3 c5 6. Cf3 Cc6 7. 0-0 Fxc3 8. bxc3 d6 9. Cd2![5] b6 10. Cb3? e5 11. f4 e4 12. Fe2 Dd7!! 13. h3 Ce7 14. De1 h5 15. Fd2 Df5! 16 Rh2 Dh7!! 17 a4 Cf5! 18. g3 a5! 19. Tg1 Ch6 20. Ff1 Fd7 21. Fc1 Tac8!! 22. d5 Rh8! 23. Cd2 Tg8 24. Fg2 g5 25. Cf1 Tg7 26. Ta2 Cf5 27. Fh1 Tcg8 28. Dd1 gxf4! 29. exf4 Fc8 30. Db3 Fa6!! 31. Te2! Ch4! 32. Te3 Fc8 33. Dc2 Fxh3! 34. Fxe4 Ff5! 35. Fxf5 Cxf5 36. Te2 h4 37. Tgg2 hxg3+ 38. Rg1 Dh3 39. Ce3 Ch4 40. Rf1 Te8! 0-1 (si 41. Rg1 ou 41. Re1 alors 41... Cf3+ et 42... Dh1+ suivi du mat; si 41. Te1 alors 41...Dh1+ et 42. Tg1 Df3 conduit au mat ou bien 42. Re2 Dxg2+, le Ce3 étant cloué).
Notes et références
- Raymond Keene, The evolution of chess opening theory : From Philidor to Kasparov, Hardinge Simpole Publishing, 2002, (ISBN 0-95137-576-8), page 119.
- initialement paru en 1930 sous le titre allemand Die Meister des Schachbretts, et retraduit en 2011 aux Ă©ditions Olibris, avec l' (ISBN 978-2-916340-55-5) (BNF 42574114)
- dans la section sur Aaron Nimzowitsch
- Presses universitaires de France, Que sais-Je ? no 2520, 1990, (ISBN 9-782130-429289), page 117.
- annotations de François Le Lionnais dans Les Prix de beauté aux échecs, pp. 305-309.
Articles connexes
Autres références
- François Le Lionnais, Dictionnaire des échecs, éd. PUF, 1967 et 1974
- (en) Dmitri Komarov, Stefan Djuric, Claudio Pantaleoni, Chess Opening Essentials, Vol. 3: Indian Defences, Ă©d. New in Chess, 2009, (ISBN 9-7890-5691-270-3)