Cuve (église)
Dans le langage architectural d’Église, la cuve est la partie de la chaire de vérité dans laquelle se tient le prédicateur. Composante la plus importante de la chaire de vérité elle est agencée de manière à accroître au mieux la visibilité et l’audibilité du prédicateur.
Histoire
La réforme liturgique introduite par le concile de Trente (XVIe siècle) redonnant une grande place à la Parole de Dieu, l’architecture d’Église - tant dans l’immobilier que dans le mobilier - s’adapta pour mettre en évidence la lecture des textes sacrés et la rapprocher du peuple de Dieu par la prédication qui s’ensuivait. C’est ainsi que à partir de l’époque baroque (XVIe siècle) des ‘chaires de vérité’, dans les églises catholiques, furent placées dans les nefs, adossées à un pilier du côté gauche (et au milieu de l’assemblée) et leurs cuves surmontée d’un abat-voix, pour une meilleure audibilité. Au fil des temps un art particulier des ‘chaires de vérité’ baroques se développa et des chefs d’œuvre monumentaux furent créés.
Avec la nouvelle réforme liturgique (du concile Vatican II) donnant à l’Eucharistie une dimension plus conviviale, et à la prédication une forme plus personnelle, l’usage des chaires de vérité tomba en désuétude. Dans beaucoup d’églises elles furent retirées si elles ne présentaient pas de valeur artistique ou n’étaient pas liées à la richesse patrimoniale de l’église même.
Description
Généralement sur pilier unique, mais parfois soutenues en encorbellement, les cuves des chaires de vérité sont adossées à un pilier de la nef. On y accède par des escaliers, parfois dissimulés à l’intérieur des murs. Les facettes extérieures des cuves sont décorées de personnages bibliques ou de la primitive Église associés à l’enseignement ou au commentaire de la parole de Dieu : très fréquemment les quatre évangélistes et souvent les Pères de l'Église. Là où les chaires sont le plus élaborées il n’est pas rare de voir au pied du pilier de la cuve une scène évangélique complète en bois sculpté: souvent Jésus lui-même enseignant aux enfants ou à la Samaritaine (Jn 4:1-26)