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Culture de la patate douce en Polynésie

La culture de la patate douce en PolynĂ©sie a commencĂ© vers 1 000 aprĂšs JC en PolynĂ©sie centrale. La plante est devenue un aliment courant dans toute la rĂ©gion, en particulier Ă  HawaĂŻ, sur l'Ăźle de PĂąques ainsi qu'en Nouvelle-ZĂ©lande. Dans les annĂ©es 1600, en PolynĂ©sie centrale, les cultivars utilisĂ©es sont remplacĂ©s par des variĂ©tĂ©s plus rĂ©sistantes et plus grandes venant des AmĂ©riques (mĂȘme phĂ©nomĂšne en Nouvelle-ZĂ©lande, mais plus tard, au dĂ©but des annĂ©es 1800). De nombreux cultivars traditionnels sont encore cultivĂ©s en PolynĂ©sie, mais ils sont rares et ne sont plus cultivĂ©s Ă  des fins commerciales.

DiffĂ©rents types de patates douces en vente dans un supermarchĂ© de Nouvelle-ZĂ©lande en 2021. À gauche : owairaka rouge, au milieu gauche : beauregard, au milieu Ă  droite : purple dawn, Ă  droite : toka toka dorĂ©e.
Taputini, un cultivar pré-européen de patate douce (kƫmara) de Nouvelle-Zélande.

On ne sait pas comment la patate douce a commencĂ© Ă  ĂȘtre cultivĂ©e dans le Pacifique, mais le consensus scientifique indique que la prĂ©sence de patate douce en PolynĂ©sie est la preuve d'un contact ancien de la PolynĂ©sie avec l'AmĂ©rique du Sud. Cependant, certaines Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques de cultivars traditionnels suggĂšrent que la patate douce a Ă©tĂ© prĂ©sente en PolynĂ©sie avant l'introduction humaine.

Histoire

Reconstitution de pirogues à balancier qui ont pu participer à la diffusion de la patate douce en Polynésie.
Des feuilles de patates douces 'mahina tolu' Ă  Tonga en 2022.

La patate douce (Ipomoea batatas) est originaire des AmĂ©riques et est devenue largement cultivĂ©e en AmĂ©rique centrale et du Sud Ă  partir de 2 500 avant JC. La patate douce aurait Ă©tĂ© cultivĂ©e pour la premiĂšre fois comme culture vivriĂšre en PolynĂ©sie centrale vers 1 000-1 100 aprĂšs JC, les premiĂšres preuves archĂ©ologiques Ă©tant des fragments rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă  un seul endroit sur Mangaia dans le sud des Îles Cook, datĂ©s au carbone entre 988 et 1155 aprĂšs JC[1] - [2]. Au cours des siĂšcles suivants, la patate douce s'est propagĂ©e aux extrĂ©mitĂ©s du triangle polynĂ©sien : l'Île de PĂąques, HawaĂŻ et la Nouvelle-ZĂ©lande[2]. La patate douce s'est propagĂ©e rapidement dans le Pacifique probablement car les agriculteurs polynĂ©siens considĂ©raient ces plantes comme une amĂ©lioration sensible en comparaison des espĂšces Dioscorea dĂ©jĂ  cultivĂ©es, comme par exemple la Dioscorea alata. La plante a probablement Ă©tĂ© propagĂ©e entre les Ăźles polynĂ©siennes par des boutures de vigne plutĂŽt que par des graines[3].

La thĂ©orie dominante pour les lignĂ©es de patate douce observĂ©es en PolynĂ©sie est l'hypothĂšse tripartite dĂ©veloppĂ©e dans les annĂ©es 1950 et 1960 : galions et commerçants portugais vers 1 500 aprĂšs JC. Au cours des annĂ©es 1600, les cultivars polynĂ©siens traditionnels de patates douce et de calebasse ont commencĂ© Ă  ĂȘtre remplacĂ©s par des variĂ©tĂ©s nord-amĂ©ricaines[4] - [5].

Théorie du contact précolombien

La présence de patate douce dans le Pacifique est souvent citée comme une des preuves de contacts sporadiques entre les peuples polynésiens et amérindiens[6] - [7]. Cependant, on ne sait pas si la patate douce a été introduite par des pirogues polynésiennes atteignant l'Amérique du Sud ou par des radeaux sud-américains visitant les ßles polynésiennes orientales telles que Rapa Nui[8]. Il est également possible que la plante ait été transférée sans contact humain, par exemple en flottant vers l'ouest à travers l'océan aprÚs avoir été jetée de la cargaison d'un bateau[9].

Références

  1. (en) Jon Hather et P. V. Kirch, « Prehistoric sweet potato (Ipomoea batatas) from Mangaia Island, Central Polynesia », Antiquity, vol. 65, no 249,‎ , p. 887–893 (ISSN 0003-598X et 1745-1744, DOI 10.1017/S0003598X00080613, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Atholl Anderson et Fiona Petchey, « The Transfer of KĆ«mara (Ipomoea batatas) from East to South Polynesia and Its Dispersal in New Zealand », Journal of the Polynesian Society, vol. 129, no 4,‎ , p. 351–382 (ISSN 2230-5955, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. « BATATAS, NOT POTATOES », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. (en) Elizabeth Winnicki, Aurora Kagawa-Viviani, Kauahi Perez et Theodore Radovich, « Characterizing the Diversity of Hawai‘i Sweet Potatoes (Ipomoea batatas [L.] Lam.) », Economic Botany, vol. 75, no 1,‎ , p. 48–62 (ISSN 1874-9364, DOI 10.1007/s12231-020-09511-2, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) Ian G. Barber et Thomas F. G. Higham, « Archaeological science meets Māori knowledge to model pre-Columbian sweet potato (Ipomoea batatas) dispersal to Polynesia’s southernmost habitable margins », PLOS ONE, vol. 16, no 4,‎ , e0247643 (ISSN 1932-6203, PMID 33852587, PMCID PMC8046222, DOI 10.1371/journal.pone.0247643, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
  7. (en) Terry L. Jones et Kathryn A. Klar, « Diffusionism Reconsidered: Linguistic and Archaeological Evidence for Prehistoric Polynesian Contact with Southern California », American Antiquity, vol. 70, no 3,‎ , p. 457–484 (ISSN 0002-7316 et 2325-5064, DOI 10.2307/40035309, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) Atholl Anderson et Fiona Petchey, « The Transfer of KĆ«mara (Ipomoea batatas) from East to South Polynesia and Its Dispersal in New Zealand », Journal of the Polynesian Society, vol. 129, no 4,‎ , p. 351–382 (ISSN 2230-5955, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) Álvaro Montenegro, Chris Avis et Andrew Weaver, « Modeling the prehistoric arrival of the sweet potato in Polynesia », Journal of Archaeological Science, vol. 35, no 2,‎ , p. 355–367 (ISSN 0305-4403, DOI 10.1016/j.jas.2007.04.004, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

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