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Crise Ă©pileptique focale

Les crises Ă©pileptiques focales (Ă©galement appelĂ©es crises partielles[1] et crises locales) sont des crises qui affectent en premier seulement un seul hĂ©misphère du cerveau[2]. Une crise Ă©pileptique partielle est gĂ©nĂ©rĂ©e Ă  l'intĂ©rieur du cerveau et n'en affecte qu'une seule partie — un hĂ©misphère entier ou une partie d'un lobe. Les symptĂ´mes varient selon l'endroit oĂą survient la crise. Si elle survient dans le lobe frontal, les symptĂ´mes peuvent inclure une sensation de vague dans la tĂŞte; dans le lobe temporal, une impression de dĂ©jĂ -vu; dans le lobe pariĂ©tal, il s'agira d'un engourdissement ou de picotement; et dans le lobe occipital, des troubles visuels ou des hallucinations[3].

Typologie

Depuis 2017, les crises Ă©pileptiques partielles ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©es en deux catĂ©gories principales: crises Ă©pileptiques conscientes et crises Ă©pileptiques avec altĂ©ration de la conscience[4] - [5]. Ce qui Ă©tait prĂ©cĂ©demment appelĂ© une crise secondaire gĂ©nĂ©ralisĂ©e est dĂ©sormais appelĂ© une crise Ă©pileptique partielle devenant bilatĂ©rale.

Lorsqu'il s'agit de crises Ă©pileptiques conscientes, une petite partie de l'un des lobes peut ĂŞtre affectĂ©e et la personne reste consciente. Cela peut souvent ĂŞtre un signe prĂ©curseur avant une crise Ă©pileptique plus importante avec altĂ©ration de la conscience. Lorsque ceci se produit la crise Ă©pileptique consciente est gĂ©nĂ©ralement appelĂ©e une aura.

Une crise épileptique avec altération de la conscience affecte une partie plus importante de l'hémisphère et la personne atteinte peut perdre connaissance.

Si une crise Ă©pileptique se propage d'un hĂ©misphère du cerveau Ă  l'autre, cela donnera lieu Ă  une crise bilatĂ©rale. La personne perdra connaissance et pourrait endurer une crise tonico-clonique. Les malades ayant plusieurs crises Ă©pileptiques partielles sont gĂ©nĂ©ralement atteints d'une maladie appelĂ©e Ă©pilepsie du lobe temporal. (Une crise gĂ©nĂ©ralisĂ©e, est une crise qui implique les deux cĂ´tĂ©s du cerveau dès le dĂ©but). 

Crise Ă©pileptique consciente

Les crises Ă©pileptiques partielles conscientes sont des crises qui n'affectent qu'une petite rĂ©gion du cerveau, souvent les lobes temporaux ou les structures s'y trouvant, appelĂ©es les hippocampes. Les personnes subissant une crise Ă©pileptique partielle consciente restent conscientes[6]. Les crises Ă©pileptiques partielles conscientes prĂ©cèdent souvent des crises plus importantes avec altĂ©ration de la conscience. Il peut en rĂ©sulter une crise tonicoclonique[7].

Présentation

Le dĂ©but d'une crise Ă©pileptique partielle consciente est une expĂ©rience très subjective, et les symptĂ´mes peuvent varier d'une personne Ă  l'autre. Cela est dĂ» aux divers endroits desquels les crises peuvent provenir, par exemple: l'Ă©pilepsie rolandique bĂ©nigne. Une crise Ă©pileptique partielle peut passer inaperçue auprès des personnes entourant le patient ou ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme simplement « un moment bizarre » par la personne atteinte. Les crises Ă©pileptiques partielles arrivent habituellement soudainement et sont très brèves, gĂ©nĂ©ralement d'une durĂ©e de 60 Ă  120 secondes[8].

Certains des symptômes communs d'une crise épileptique partielle consciente, lorsque la personne est éveillée, sont les suivants :

  • conscience prĂ©servĂ©e ;
  • sentiments de peur, de colère, de tristesse, de bonheur ou de nausĂ©es, soudains et inexplicables ;
  • sensations de chute ou de mouvement ;
  • expĂ©rience de sentiments ou sensations inhabituels ;
  • l'ouĂŻe, l'odorat, le gout et le toucher sont modifiĂ©s (des illusions ou des hallucinations sensorielles), ou une sensation d'irrĂ©el face Ă  l'environnement (dĂ©rĂ©alisation) ou dissociation face Ă  l'environnement ou soi mĂŞme (dĂ©personnalisation) ;
  • sensation de distorsion spatiale: les choses proches peuvent sembler plus lointaines ;
  • un air de dĂ©jĂ  vu (familiaritĂ©) ou de jamais vu (mĂ©connaissance) ;
  • discours laborieux ou impossibilitĂ© totale de s’exprimer ;
  • gĂ©nĂ©ralement la personne se souvient de ce qui s’est passĂ© en dĂ©tail.

Lorsque la crise survient pendant le sommeil, la personne devient souvent à demi consciente et agit comme dans le rêve qu'elle avait, tout en interagissant avec l'environnement réel comme d'habitude. Les objets et les personnes apparaissent de manière normale ou légèrement déformés à ses yeux, et la personne sera en mesure de communiquer avec eux à un niveau normal. Toutefois, étant donné que la personne agit encore dans un état de rêve après s'être réveillée, elle intégrera toute hallucination ou illusion dans ce qu'elle communique. Elle peut par exemple parler à une personne faisant partie de l'hallucination, ou parler d’événements ou pensées faisant partie du rêve duquel elle s'est réveillée ou d'une autre hallucination.

Pendant le sommeil les symptĂ´mes sont:

  • dĂ©bute habituellement dans le sommeil paradoxal
  • Ă©tat de rĂŞve
  • apparence d’une personne totalement consciente
  • hallucination ou illusions
  • comportement ou visions typiques des rĂŞves
  • capacitĂ© Ă  interagir avec son environnement et les autres personnes comme en etat de conscience normale, mais souvent en agissant anormalement, de façon imprĂ©visible ou en n’étant pas cohĂ©rent
  • amnĂ©sie complète ou assimilation le souvenir comme un rĂŞve normal en reprenant connaissance 

Même si les hallucinations peuvent avoir lieu pendant des crises partielles conscientes, elles se différencient de symptômes psychotiques car, généralement, la personne sait que ces hallucinations ne sont pas réelles.

Marche Jacksonienne

On parle de marche jacksonienne ou cheiro-orale lorsqu’une crise Ă©pileptique partielle avec Ă©tat de conscience, s’étend de la partie distale du membre vers la partie ipsilatĂ©rale du visage (sur le mĂŞme cĂ´tĂ© du corps). Cela implique une Ă©volution de la localisation de la crise dans le cerveau, ce qui mène Ă  une « marche » de la prĂ©sentation motrice des symptĂ´mes[9] - [10]

Les crises cheiro-orales dĂ©butent avec une activitĂ© cĂ©rĂ©brale anormale dans le cortex moteur primaire. Elles sont uniques car elles parcourent le cortex moteur Ă  la chaine, affectant ainsi les muscles correspondant, en commençant souvent avec les doigts. Cela est ressenti comme une sensation de picotement, ou une impression de vagues dans les doigts quand on les touche ensemble. Cela affecte ensuite la main et se dĂ©place vers les zones proches, toujours du mĂŞme cĂ´tĂ© du corps. Souvent les symptĂ´mes associĂ©s Ă  une crise Jacksonienne sont des mouvements soudains de la tĂŞte et des yeux, des picotements, des engourdissements, des claquements de lèvres, et des contractions de muscle soudaines. La plupart du temps, chacune de ces actions peuvent sembler normales, sans ĂŞtre associĂ©es Ă  la crise en cours. Ces symptĂ´mes arrivent n'importe quand et sont très brefs. Ils peuvent donner lieu Ă  une crise secondaire gĂ©nĂ©ralisĂ©e impliquant les deux hĂ©misphères. Ils peuvent aussi commencer aux pieds, avec des picotements ou des fourmillements, et voire des crampes douloureuses dans les muscles causĂ©es par les signaux envoyĂ©s par le cerveau. Comme il s'agit d'une crise partielle l'Ă©tat post-ictal est caractĂ©risĂ© par une conscience normale .

Crise Ă©pileptique avec altĂ©ration de la conscience 

Une crise épileptique avec altération de la conscience, est une crise liée à une implication unilatérale de l'hémisphère cérébral qui entraîne une altération de la conscience ou de la réactivité, c'est-à-dire une altération de la conscience.

Les crises Ă©pileptiques avec altĂ©ration de la conscience sont prĂ©cĂ©dĂ©es d'une aura[11]. L'aura correspond Ă  une crise Ă©pileptique consciente[12].Elle peut prendre la forme d'un sentiment de dĂ©jĂ -vu, de jamais vu, de peur, d'euphorie ou de dĂ©personnalisation[12]. L'aura peut Ă©galement prendre la forme d'une nuisance visuelle, comme la vision de tunnel, ou d'un changement dans la perception de la taille des objets[13]. Une fois que la conscience est altĂ©rĂ©e, la personne peut effectuer des automatismes tels que faire claquer ses lèvres, mâcher ou  avaler. Il peut aussi y avoir une perte de mĂ©moire (amnĂ©sie) avant, pendant ou après la crise. La personne peut ĂŞtre capable de rĂ©aliser des tâches de routine comme marcher, mĂŞme si ces mouvements ne sont pas rĂ©flĂ©chis ou prĂ©vus. Les tĂ©moins peuvent ne pas se rendre compte qu'il y a un problème.

Les crises Ă©pileptiques avec altĂ©ration de la conscience peuvent survenir Ă  partir de n'importe quel lobe du cerveau. CommunĂ©ment, ils proviennent des rĂ©gions de la face mĂ©siale du lobe temporal, en particulier de l'amygdale, de l'hippocampe et du nĂ©ocortex[14]. L'anormalitĂ© du cerveau la plus souvent associĂ©e au phĂ©nomène est la sclĂ©rose temporale mĂ©siale. La sclĂ©rose temporale MĂ©siale est un modèle spĂ©cifique de perte neuronale au niveau de l'hippocampe accompagnĂ©e d'une gliose hippocampique et d'une atrophie[15]. Les crises Ă©pileptiques partielles avec altĂ©ration de la conscience surviennent lorsqu'une activitĂ© Ă©lectrique cĂ©rĂ©brale excessive et synchronisĂ©e cause l'altĂ©ration de la conscience et de la rĂ©activitĂ©[16]. L'activitĂ© Ă©lectrique anormale peut se propager dans le reste du cerveau et provoquer une crise bilatĂ©rale  ou une crise gĂ©nĂ©ralisĂ©e tonico–clonique[17]. La dernière classification de 2017 regroupe seulement les crises partielles et les crises gĂ©nĂ©ralisĂ©es, et ces dernières sont celles qui impliquent les deux cĂ´tĂ©s du cerveau dès le dĂ©but.

Éponyme

Les crises Jacksoniennes sont nommĂ©es d'après l'homme qui les a dĂ©couvertes, John Hughlings Jackson, un neurologue anglais, dont les Ă©tudes ont conduit Ă  la dĂ©couverte du point de dĂ©part des crises (dans le cortex moteur primaire) en 1863[18].

Références

  1. « Partial (Focal) Seizures », sur Johns Hopkins Medicine, The Johns Hopkins University (consulté le )
  2. Walter G. Bradley, Bradley's neurology in clinical practice, Philadelphia, PA, Elsevier/Saunders, , 6th éd., 892 p. (ISBN 978-1-4377-0434-1), « 67 »
  3. , Epilepsy Society - Are all seizures the same.
  4. « 2017 Revised Classification of Seizures », sur Epilepsy Foundation
  5. « Types of Seizures », sur Epilepsy Foundation
  6. Steven C. Schachter, MD et Joseph I. Sirven, MD, « Simple Focal Seizures », sur Epilepsy Foundation, (consulté le )
  7. Amit M. Shelat, « Partial (focal) seizure », MedlinePlus, (consulté le )
  8. YM Hart, Epilepsy : Questions and Answers, Merit Publishing, , 176 p. (ISBN 978-1-873413-87-6)
  9. George K. York et David A. Steinberg, « Hughlings Jackson's neurological ideas. », Brain : A Journal of Neurology, vol. 134, no Pt 10,‎ , p. 3106–3113 (PMID 21903729, DOI 10.1093/brain/awr219, lire en ligne)
  10. « Dorlands Medical Dictionary:jacksonian epilepsy »
  11. Trescher, William H., and Ronald P. Lescher 2000, p. 1749.
  12. Murro, Anthony M. 2006.
  13. Engelsen, B A., C Tzoulis, B Karlsen, A Lillebø, L M 2008.
  14. Trescher, William H., and Ronald P. Lescher 2000, p. 1750.
  15. Trepeta, Scott 2007.
  16. "International League Against Epilepsy." 2008.
  17. Trescher, William H., and Ronald P. Lescher 2000, p. 1747.
  18. (en) « Notice biographique », sur Who Named It?

Lien externe

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