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Corrélat objectif

Un corrélat objectif (objective correlative en anglais) est une notion d'abord utilisée par Washington Allston vers 1840 dans la leçon inaugurale de ses conférences sur l'art[1], puis reprise et popularisée par T. S. Eliot dans le chapitre qu'il a consacré à Hamlet dans son recueil d'essais The Sacred Wood, Essays on Poetry and Criticism, paru en 1922. L'article est intitulé « Hamlet et ses problÚmes »[2].

T. S. Eliot en 1923.

La dĂ©finition du corrĂ©lat objectif qui en est donnĂ©e par la bibliothĂšque de l'UniversitĂ© de Lille III est : « [notion qui] renvoie Ă  une crĂ©ation littĂ©raire qui serait Ă  mĂȘme de trouver l’équilibre parfait entre forme et sens, et capable d’inspirer chez le lecteur une Ă©motion identique »[3].

L'idĂ©e principale Ă©mane de ce que Hamlet est, pour le critique, une piĂšce ratĂ©e car prĂ©sentant un personnage « dominĂ© par une Ă©motion qui est inexprimable parce qu’elle excĂšde les faits tels qu’ils apparaissent ». T. S. Eliot explique en effet qu’il n’y a pas correspondance entre les faits objectifs et les sentiments du hĂ©ros. Il ajoute que :

« Le seul moyen d’exprimer l’émotion dans la forme de l’art est de trouver un « corrĂ©lat objectif » ; en d’autres termes, un ensemble d’objets, une situation, une chaĂźne d’évĂ©nements qui seront la formule de cette Ă©motion particuliĂšre ; de telle maniĂšre que, quand les faits extĂ©rieurs, qui doivent aboutir Ă  une expĂ©rience sensorielle, sont donnĂ©s, l’émotion est immĂ©diatement Ă©voquĂ©e[4]. »

« The only way of expressing emotion in the form of art is by finding an 'objective correlative'; in other words, a set of objects, a situation, a chain of events which shall be the formula of that particular emotion[5]. »

Le texte de T.S. Eliot suggĂšre l’idĂ©e que l’art est une chimie (il s’agit de trouver une « formule ») et, d’autre part, qu’il est la suggestion d’une Ă©motion par l’agencement de faits et de mots, qui produisent un impact sur nos sens. En quelque sorte, l’art est une sĂ©rie causale oĂč le spectateur est le dernier maillon ou le rĂ©cepteur. La scĂšne est un espace imaginaire oĂč des faits et des mots se produisent et empruntent une existence illusoire[4].

La bonne fortune du terme a toujours surpris T. S. Eliot qui l'avait utilisé sans trop lui attacher d'importance.

Bibliographie

Références

  1. « Lectures on Art » (consulté le )
  2. T. S. Eliot 1921, p. 1-8.
  3. « mini glossaire littéraire » (consulté le ).
  4. « Corrélat objectif » (consulté le ).
  5. « Corrélat objectif » (consulté le ).
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