Cornelia Bradley-Martin
Cornelia Bradley-Martin, née Sherman à Buffalo (New York) le et morte le à Inverness (Écosse), est une milliardaire américaine.
Biographie
Fille du financier Isaac Sherman, elle épouse en 1869 le milliardaire Bradley Martin (en)[1]. Elle était célèbre pour son importante collection de bijoux.
Sa soirée costumée organisée le 10 février 1897 à l'hôtel Waldorf-Astoria à New York a suscité de nombreuses critiques dans la presse. En effet, ce soir-là , huit cents mondains ont dépensé environ 400 000 dollars pour imiter les rois et les reines. Cornelia Bradley-Martin avait en réalité voulu créer un stimulus économique pour la ville de New York qui était à la fin de la longue dépression débutée en 1873, marquée notamment par la grande panique de 1893[2]. Son idée était de donner un bal costumé dans un délai si court que les invités n'auraient pas le temps de se procurer leurs apprêts de Paris et seraient ainsi obligés de les acheter localement. Le but était que les riches dépensent leur argent pour soutenir les entreprises new-yorkaises[3].
Outre le jugement d'indécence, certains se sont interrogés sur la raison d'une telle opération alors que des investissements dans l'économie de la ville auraient pu avoir lieu sans cette soirée ; d'autres ont répondu qu'il était plus correct pour l'estime de soi des travailleurs qu'ils n'aient pas l'impression d'être soumis à une forme de charité. Enfin pour d'autres, le bal n'était qu'un prétexte à l'amusement[4] - [5] - [6].
Le bal est un triomphe dans la vie mondaine new-yorkaise mais son image, jugée indécente, est négative malgré les intentions louables de Cornelia Bradley-Martin[7] - [8].
Après le bal, les milliardaires ont été soumis à un très important taux d'imposition. Le couple Bradley-Martin s'est alors exilé en Écosse où ils ont loué Balmacaan, un domaine de 260 km2.
Cornelia Bradley-Martin est la mère de Bradley Martin (en) et de Cornelia, comtesse de Craven (en).
Elle est inhumée au cimetière de Green-Wood de Brooklyn[9].
Jules Verne la mentionne dans son roman Le Testament d'un excentrique (partie 2, chapitre XIII)[10].
Notes et références
- « MRS. Bradley Martin dies in England; Was Hostess at Famous Waldorf Ball in 1897--Her Daughter the Countess of Craven. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Joseph R. Conlin, The American Past: A Survey of American History, Enhanced Edition, Cengage Learning, (ISBN 0495566225, lire en ligne), p. 468
- Jennifer M Wood, The ten most over-the-top parties in New York City history, Time Out New York, 30 décembre 2013
- « The Bradley Martin Ball; A Wealth of Heirlooms in Antique Jewels and Rare Old Laces, to be Shown. Priceless Family trasures. Dealers' Stocks and Household Stores Ransacked and Exhausted to Supply the Demand for Ornaments and Historical Accuracy. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « The Bradley Martin Ball. », sur collections.mcny.org, Museum of the City of New York (consulté le )
- (en) Meredith Galante et Gus Lubin, « The Most Ostentatious Party In US History », Business Insider,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « The Bradley-Martin Fete; The Waldorf Yesterday Given up to the Decorators and to Rehearsals of the Dances. The search for Heirlooms. All Outside Windows to be Boarded Up -- All the Spare Rooms Secured by the Guests -- Arrangements to Photograph the Costumes. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Evangeline Holland, « The Bradley-Martin Ball », sur Edwardian Promenade, (consulté le )
- Cornelia Sherman sur FindaGrave
- Alexandre Tarrieu, Dictionnaire des personnes citées par Jules Verne, vol. 1 : A-E, éditions Paganel, 2019, p. 132
Voir aussi
- Bradley-Martin Ball (en)