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Constitutionnalisme de common law

En droit constitutionnel des pays de common law, le constitutionnalisme de common law peut ĂȘtre dĂ©fini comme Ă©tant « la thĂ©orie selon laquelle les principes juridiques tels que l’équitĂ© et l’égalitĂ© rĂ©sident dans la common law, sont constitutifs de la lĂ©galitĂ© et guident (ou devraient guider) l’interprĂ©tation des lois lors du contrĂŽle judiciaire »[1].

Cette thĂ©orie existe notamment en droit canadien et en droit britannique. Elle a entre autres pour objet de modĂ©rer les consĂ©quences potentiellement nĂ©fastes d'une application excessive de la souverainetĂ© parlementaire, comme la possibilitĂ© juridique thĂ©orique pour l'État de commettre des massacres en dĂ©rogeant au droit Ă  la vie au moyen d'une disposition de dĂ©rogation aux Chartes des droits, ou la possibilitĂ© d'obtenir des conversions forcĂ©es Ă  une quelconque idĂ©ologie ou religion en utilisant son mĂȘme pouvoir de dĂ©roger aux droits.

Cela dit, le théorie du constitutionnalisme de common law est rejetée par plusieurs éminents constitutionnalistes canadiens lorsque la clause nonobstant est utilisée[2] - [3].

ÉnoncĂ© de certains droits prĂ©vus par la common law en droit canadien

Common law canadienne

Par exemple, l'arrĂȘt Saumur c. Ville de QuĂ©bec [4] de 1953 affirme que la libertĂ© de religion est un principe fondamental et dit que c'est le gouvernement fĂ©dĂ©ral qui la protĂšge. L'arrĂȘt Big M. Drug Mart[5] de 1985 observe qu'il existe un rapport de connexitĂ© entre le multiculturalisme de l'art. 27 de la Charte et la libertĂ© de religion. L'arrĂȘt Roncarelli c. Duplessis[6] souligne l'importance du principe de l'État de droit face Ă  un homme politique (Maurice Duplessis) qui avait sanctionnĂ© Ă©conomiquement un citoyen en raison de son soutien Ă  un groupe religieux minoritaire. Le justiciable peut prĂ©tendre que la loi a un objet dĂ©guisĂ©, comme dans l'arrĂȘt R. c. Morgentaler de 1993[7]. Le justiciable a le droit de prĂ©tendre que l'objectif de la loi est formulĂ© en des termes trop abstraits, contrairement aux exigences des arrĂȘts Thomson et Dagenais. Dans l'arrĂȘt Brassard et al. c. Langevin de 1877[8] concernant les allĂ©gations d'influence indue, la Cour suprĂȘme fonde son jugement en mettant en balance la libertĂ© politique avec la libertĂ© de croyance et la possibilitĂ© d'un abus de droit de l'une d'entre elles par rapport Ă  l'autre.

ArrĂȘts canadiens du ComitĂ© judiciaire du Conseil privĂ©

Plusieurs arrĂȘts canadiens du ComitĂ© judiciaire du Conseil privĂ© ont contribuĂ© de maniĂšre significative au dĂ©veloppement de l'interprĂ©tation lĂ©gislative du partage des compĂ©tences fĂ©dĂ©rales-provinciales et ont reconnu l'existence de certains droits. À titre d'exemples, l'arrĂȘt Edwards c. A.G. of Canada[9] reconnaĂźt aux femmes le droit de siĂ©ger au SĂ©nat et de participer Ă  la vie politique parce qu'elles sont des personnes au sens du Bill of Rights. L'arrĂȘt Guibord[10] de 1874 reconnaĂźt le droit Ă  la rĂ©putation posthume d'un dĂ©fenseur de la libertĂ© de conscience qui veut ĂȘtre enterrĂ© dans le cimetiĂšre de son choix.

Common law britannique vers 1867

Certains arrĂȘts de la common law britannique telle qu'elle Ă©tait au moment de la ConfĂ©dĂ©ration en 1867 Ă©noncent des rĂšgles Ă  caractĂšre constitutionnel. Par exemple, l'arrĂȘt Semayne[11] de 1604 Ă©nonce le droit de protĂ©ger sa demeure (la doctrine du chĂąteau). L'arrĂȘt Somerset c. Stewart[12] de 1772 Ă©nonce le droit Ă  la protection contre l'esclavage. L'arrĂȘt Dr Bonham[13] de 1610 Ă©nonce la possibilitĂ© dans certains cas d'obtenir le contrĂŽle judiciaire des lois du Parlement. L'arrĂȘt Calvin de 1608 Ă©nonce des rĂšgles concernant les droits de nationalitĂ© des personnes nĂ©es au pays et affirme que la common law accepte le droit naturel comme source de droit[14]. Dans les Ă©crits des juristes britanniques du XVIIIe siĂšcle comme Matthew Hale, le droit naturel est gĂ©nĂ©ralement associĂ© Ă  la libertĂ© de conscience[15].

Notes et références

  1. Democratizing Common Law Constitutionalism, (2010) 55 R.D. McGill 511. En ligne. https://www.erudit.org/en/journals/mlj/2010-v55-n3-mlj1497435/1000622ar/. Consulté le 2020-12-10
  2. Leclair J. et al. (2009). Canadian Constitutional Law, 4th edition, Emond Montgomery Publications, Toronto, 1304 pp.
  3. Turp, D. « Une rĂ©futation massive des arguments d’inconstitutionnalitĂ© de la Loi sur la laĂŻcitĂ© de l’État Â», in Les enjeux d’un QuĂ©bec laĂŻque - La loi 21 en perspective, MontrĂ©al, Delbusso Ă©diteur, p. 169-188.
  4. [1953] 2 SCR 299
  5. 1985] 1 RCS 295
  6. [1959] RCS 121
  7. [1993] 3 RCS 463
  8. (1877) 1 SCR 145
  9. [1930] A.C. 124
  10. Brown c. Les CurĂ© et Marguilliers de l'ƒuvre et de la Fabrique de la Paroisse de MontrĂ©al, (1874), L.R. 6 P.C. 157
  11. All ER Rep 62
  12. (1772) 20 State Tr 1
  13. 8 Co. Rep. 107
  14. (1608), 77 ER 377
  15. Matthew Hale, Of the Law of Nature, ed. David S. Sytsma (CLP Academic, 2015).
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