Pour les articles homonymes, voir Conférence nationale souveraine.
La Conférence nationale souveraine (CNS) est une rencontre, qui s’est étalée sur une année et demi, soit du deuxième semestre de 1990 à 1992, et avait réuni les délégués représentant toutes les couches de la population, toutes les régions et la diaspora du Zaïre (Congo-Kinshasa). Si la CNS demeure à ce jour la conférence la plus longue et la plus réfléchie de l'histoire de l'Afrique, ses résolutions n'ont jamais été sérieusement appliquées. Parmi les participants, étaient comptés, les délégués représentants des partis politiques enregistrés, de la société civile, groupes professionnels et de l'armée zaïroise. La présidence de la République y était aussi représentée par quelqu'un d'autre que le président Mobutu Sese Seko.
La CNS s'est tenue à Kinshasa, la capitale zaïroise, au Palais du Peuple.
Origine
À la suite des grandes transformations que subit la politique internationale à la fin des années 1980 avec l'effondrement du bloc de l'Est et la réorientation des politiques d'aide au développement désormais soucieuses de promouvoir la bonne gouvernance et le respect des droits de l'Homme, le rôle de Mobutu Sese Seko, alors président du Zaïre, en tant que bastion des puissances occidentales contre le communisme n'avait plus de sens et sa politique faisait de lui un allié incommode vis-à-vis de l'opinion publique. Conscient de cet état de faits, et choqué par la mort de son ami Nicolae Ceaușescu, Mobutu lança le le projet d'un grand débat national auquel le peuple prendrait part pour exprimer son opinion sur l'amélioration du développement du pays.
La CNS eut lieu à la suite des consultations populaires organisées par le président Mobutu du au , afin d'entendre et de prendre la mesure des préoccupations de la population. Ces consultations l’ont conduit dans tous les grands centres du pays, organisant dans chaque centre des rencontres avec la population ou avec leurs délégués, ces derniers lui faisant part de leurs doléances.
Après les consultations populaires, la Conférence nationale avait alors été convoquée et avait, tout au début de ses travaux, bien réussi à acquérir sa souveraineté juridique, d'où sa désignation de « Conférence Nationale Souveraine ».
Fonctionnement
Le but de la CNS était que les citoyens du Zaïre se rassemblent afin de discuter ou d'analyser la situation du pays, et qu'ensemble ils trouvent les solutions aux maux qui rongeaient le pays. Ce but a bel et bien été atteint et des bases nouvelles furent alors jetées à travers les « Résolutions et les Acquis de la Conférence nationale souveraine ».
Parmi ces résolutions et ces acquis, nous retrouvons aussi la finalité de la CNS qui, après avoir donné naissance à toutes les commissions spécialisées, se parachèverait en prenant le statut juridique du Haut Conseil de la République tenant lieu de Parlement de Transition, soit HCR-PT. Malheureusement, toutes ces bonnes résolutions, qui inspiraient tout l'espoir du peuple zaïrois, n'ont pas pu être d'application à la suite de la décision du président Mobutu de suspendre la CNS et son refus de reconnaître et de permettre l'application des résolutions et des acquis de la CNS, quand bien même son institution même était un acquis de la CNS.
Ainsi, à la fin de la CNS, le président du bureau de la CNS deviendrait le président du HCR-PT, le premier ministre devrait être élu dans la CNS et les différentes commissions spécialisées poursuivraient leurs travaux en vue de la préparation des États Généraux des différents secteurs.
L'idée de la CNS était plus la prise de conscience, l'élaboration de la démocratie et de développement par les Zaïrois, pour les Zaïrois et fait au Zaïre.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Bref aperçu historique de la Conférence nationale souveraine (Extrait du mensuel de l'Union de la Diaspora Congolaise, La Renaissance N˚ 21 du , édité à Montréal, Canada), Alexis M. Kabambi.
- Les grandes dates, CongOnline
- La Conférence Nationale et Souveraine au Congo ou comment offrir gratuitement un quatrième septennat au dictateur, Ludo Martens, .
- « Rapport de la commission sociale et culturelle » [PDF], .
Bibliographie
- Jean-Claude Willame, Gouvernance et pouvoir. Essais sur trois trajectoires africaines, CEDAF/L'Harmattan, Paris, 1994