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Comput ecclésiastique

Le comput (du latin computus, « calcul ») ou comput ecclĂ©siastique est le calcul des Ă©lĂ©ments calendaires utilisĂ©s par les Églises chrĂ©tiennes (avec entre elles certaines diffĂ©rences). Ces Ă©lĂ©ments calendaires sont :

  • l'indiction romaine : c'est un mode de notation des annĂ©es imposĂ© par Constantin, repris par Charlemagne, pour rendre valides les actes juridiques et continuĂ© par l'Église catholique pour les documents ecclĂ©siastiques, en particulier pour les bulles pontificales ; son usage est presque abandonnĂ© ;
  • la date de PĂąques qui constitue le cƓur du calendrier ecclĂ©siastique.

La définition de la date de la Pùque chrétienne fait référence à la phase de la Lune. Les cycles lunaires sont irréguliers. Aussi le comput utilise une Lune fictive, dite Lune du comput, ou Lune ecclésiastique ou encore Lune de Méton.

Le comput de la date de PĂąques diffĂšre selon que les Églises reconnaissent le calendrier grĂ©gorien, le calendrier julien ou le calendrier julien rĂ©visĂ©.

Les éléments du comput ecclésiastique

Dans ce calendrier de l’annĂ©e 2006 les Ă©lĂ©ments du comput figurent sous le mois de fĂ©vrier.

Sur les calendriers (grégoriens) on voit encore figurer fréquemment, au bas du mois de février, les éléments du comput :

L'épacte, la lettre dominicale, le cycle solaire et le nombre d'or sont quatre paramÚtres qui permettent le calcul de la date de Pùques selon un schéma de calcul établi depuis le VIe siÚcle par Denys le Petit.

L'indiction romaine donne le numéro de l'année dans le cycle d'indiction de quinze ans en cours.

L'indiction romaine

L'indiction romaine est un cycle de quinze ans, numĂ©rotĂ©s de 1 Ă  15, ayant d'abord commencĂ© le (style grec : Indictio Graeca, Indictio Constantinopolitana, toujours en cours dans les Églises orthodoxes), puis, dĂšs le pape GrĂ©goire VIII, rĂ©troactivement le (style romain : Indictio Romana, Indictio Pontificia ou Indiction du Nouvel An en vigueur dans l'Église catholique romaine). La datation par indiction consiste Ă  indiquer l'annĂ©e courante dans le cycle de l'indiction romaine en cours. Les premiĂšres indictions romaines commencent ainsi en 313, 328, 343, 358, etc. Dans les annĂ©es prĂ©sentes, les cycles d'indiction romaine commencent en 1993, 2008, 2023, 2038. Comme attendu, on lit dans le calendrier en illustration que l'indiction pour 2006 est 14, soit la quatorziĂšme annĂ©e dans le cycle qui a commencĂ© en 1993.

La date de la fĂȘte chrĂ©tienne de PĂąques

La date de PĂąques est mobile : bien qu'elle soit totalement dĂ©terminĂ©e par le calcul, celui-ci est si complexe que cette date varie d'une façon apparemment alĂ©atoire d'une annĂ©e Ă  l'autre. De nombreuses fĂȘtes religieuses chrĂ©tiennes sont liĂ©es Ă  la date de PĂąques par un Ă©cart de temps fixe. Ces fĂȘtes sont donc mobiles sur le calendrier civil au mĂȘme titre que la date de PĂąques.

DĂ©finition de la date de PĂąques

Le concile de Nicée, réuni en 325 par l'empereur Constantin Ier a défini ainsi la date de Pùques :

Pùques est célébré le dimanche qui suit le quatorziÚme jour de la lune qui atteint cet ùge au 21 mars ou immédiatement aprÚs.

Cette dĂ©finition doit ĂȘtre assortie de quelques prĂ©cisions :

  • la date du 21 mars est fixe et ne dĂ©pend pas de l'Ă©quinoxe de printemps (lequel peut tomber, selon les annĂ©es, le 19, le 20 ou le 21 mars) ;
  • le quatorziĂšme jour de la lune signifie le quatorziĂšme jour comptĂ© Ă  partir de la nouvelle lune pascale y compris celle-ci ;
  • la lune pascale est une lune fictive qui approche assez bien les phases de la lune rĂ©elle. Elle est calculĂ©e Ă  l'aide du cycle de MĂ©ton qui Ă©tablit qu'il y a 235 mois lunaires (lunaisons) en 19 annĂ©es tropiques (annĂ©es du cycle des saisons) ; avec un dĂ©calage d'un jour tous les 218 ans.

Calcul de la date de PĂąques

Le calcul de la date de PĂąques a fait l'objet de nombreuses Ă©tudes Ă  toutes les Ă©poques.

En 463, le pape Hilaire approuve le cycle pascal dĂ©terminĂ© par Victorius d'Aquitaine, adoptĂ© en Gaule au concile d'OrlĂ©ans de 541. En 525, le moine byzantin Denys le Petit Ă©tablit le cycle pascal adoptĂ© par la suite par l'ensemble des Églises et encore en usage aujourd'hui pour le calendrier julien. Le cycle pascal en calendrier grĂ©gorien est une adaptation, assez complexe, de la mĂ©thode de Denys le Petit, Ă©tablie par les astronomes de GrĂ©goire XIII, dont Christophorus Clavius.

En 1800, Gauss publie un algorithme pour le calendrier grégorien, utilisant seulement les quotients et les restes de divisions entiÚres. Toutefois, sa méthode ne prend pas en compte certaines exceptions touchant au calcul de l'épacte grégorienne et donne des résultats erronés dans plusieurs cas. En 1877, S. Butcher publie The ecclesiastical calendar avec une méthode générale et exacte du calcul de la date de Pùques pour le calendrier grégorien[1] ; complétée par la méthode de Delambre pour le calendrier julien, elles forment l'algorithme de Delambre-Butcher, la plus simple des méthodes parfaitement exactes connues à ce jour. Diffusé par Jean Meeus, cet algorithme est aussi connu sous le nom d'algorithme de Meeus[2]. Il existe d'autres méthodes, parfois un peu plus simples, mais qui ne sont valides que sur une période limitée ou souffrent d'exceptions (algorithme de O'Beirne[3], algorithme de Oudin-Tondering[4], etc.)

Notes et références

  1. Cette méthode a été diffusée par H. Spencer Jones dans General Astronomy ; Londres, 1924.
  2. Voir Calcul de la date de PĂąques.
  3. Voir une discussion sur l'algorithme de O'Beirne ici.
  4. Voir ici).

Bibliographie

  • Jean-Paul Parisot et Françoise Suagher, Calendriers et chronologie, Paris, Masson, (ISBN 2-225-85225-1) ;
  • Jean Lefort, La saga des calendriers, Paris, Pour La Science, (ISBN 2-8424-5003-5, BNF 36974338).

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