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Communauté culturelle wallonne

La Communauté culturelle wallonne (C.C.W.) est un organisme culturel wallon fondé en avril 1941 sous l’impulsion de l’Administration militaire allemande afin d’établir des contacts culturels entre la Wallonie et le troisième Reich

Création

Rapidement après le début de l’Occupation, l’Administration militaire allemande en Belgique souhaite la création d’un organisme culturel wallon.

En Flandre, ce rĂ´le est assurĂ© par DeVlag. Cette organisation crĂ©Ă©e en 1935 a pour objectif de tisser des liens culturels entre l’Allemagne et la Flandre.  Son rĂ´le prend un nouvel essor avec le dĂ©but de l’Occupation : DeVlag collabore avec l’Occupant et ne cesser d’évoquer les liens et ressemblances entre la culture allemande et flamande. Elle participe, de ce fait, Ă  la propagande allemande qui souhaite prĂ©senter les Flamands comme un peuple germanique[1].

Les Allemands souhaitent Ă©galement investir le domaine culturel wallon. Toutefois, la situation est diffĂ©rente car la rĂ©gion est plus influencĂ©e par la culture française. L’Occupant souhaite donc, dans un premier temps, priver la Wallonie de l’influence française  et, dans un deuxième temps, affirmer les liens et les ressemblances entre l’art wallon et l'art allemand[2].

Les Allemands obtiennent l’appui de Georges Wasterlain, sculpteur originaire de Charleroi, pour accomplir cet objectif. La CommunautĂ© culturelle wallonne (CCW) est crĂ©Ă©e en avril 1941  sous la direction de Georges Wasterlain.  Ă€ partir d’octobre 1941, ce rĂ´le revient Ă  Pierre Hubermont. Les deux hommes ont en commun leur intĂ©rĂŞt pour l’art dit « prolĂ©tarien Â»[3].

L’objectif de la CCW est double : promouvoir la culture et les artistes wallons et Ă©tablir des contacts avec l’Allemagne. Ce faisant, elle participe Ă  la propagande allemande.

 ActivitĂ©s 

"La communauté culturelle Wallonne a organisé au palais des Beaux-Arts à Bruxelles une exposition d'art wallon. Le vernissage de cette exposition a eu lieu ce mercredi 14.5.1941 à 15 heures. Les artistes wallons carolorégiens et liégeois ayant pris part à cette exposition."

L’organisme participe à la publication d’une revue nommée Wallonie vantant la culture wallonne et ses ressemblances avec l'Allemagne.

La CCW organise également des journées culturelles où se déroulent des concerts, des expositions ou des exposés sur la culture wallonne. La ressemblance entre la Wallonie et l’Allemagne y est un thème de prédilection.

Du 23 septembre au 5 octobre 1941, la CCW organise un voyage en Allemagne avec dix artistes wallons. Tout comme leur homologues flamands quelques mois plutĂ´t, la dĂ©lĂ©gation est invitĂ©e Ă  parcourir l'Allemagne pour y dĂ©couvrir la culture et les Ĺ“uvres allemandes. Ce voyage est largement couvert dans la presse francophone belge. Les participants mettent en exergue l'accueil chaleureux des Allemands, vantent la finesse et le mĂ©rite de la culture allemande et Ă©voquent les ressemblances avec la Wallonie[1]. En remerciement, la CCW organise une exposition consacrĂ©e Ă  l'art wallon en Allemagne. 35 artistes participent Ă  l’exposition nommĂ©e « Wallonische Kunst der Gegenwart Â». InaugurĂ©e Ă  Dusseldorf, cette exposition part en tournĂ©e dans les grandes villes allemandes[4].

La CCW organise Ă©galement des voyages en Autriche pour les enfants wallons[5].

Adhésion et organisation

Ă€ la fin de l’annĂ©e 1941, l’organisme compte 600 membres. Il est chargĂ© d’organiser une structure corporative pour les crĂ©ateurs.  Elle s'organise en diffĂ©rentes chambres rĂ©parties sur le territoire wallon. Il existe treize chambres au total (Ath, Bruxelles, Charleroi, Chimay, Huy, La Louvière, Liège, Marche-En-Famenne, Mons, Tournai, Verviers). Les plus actives sont celles de Charleroi et Liège[6].

En juillet 1942, le nombre d'adhĂ©rents grimpe jusqu'Ă  1073 personnes. Cette augmentation fait suite Ă  la levĂ©e de l’interdiction de Rex d’être membre Ă  la fois de Rex et de la CCW. En effet, les deux organismes se rĂ©partissent clairement les compĂ©tences : culturelle et artistique pour la CCW, politique et militaire pour Rex[5].

Fin du mouvement et conséquence à la Libération

Finalement, en juillet 1943, la CCW donne naissance Ă  une nouvelle structure : la FĂ©dĂ©ration des artistes wallons et belges d’expression française. Le nombre de militants de la CCW se rĂ©duit et son activitĂ© devient purement virtuelle[3].

Le 19 septembre 1945, un arrêté-loi indique que, à partir du , la CCW remplit les objectifs de l’occupant et sert sa propagande[6].

Georges Wasterlain est condamné à deux ans de prison[7] tandis que Pierre Hubermont reste en prison jusqu'en novembre 1950[8].

Références

  1. « Des artistes belges en Allemagne », sur Belgium WWII (consulté le )
  2. Alain Colignon, « Les wallons dirigeables », Jours de Guerre,‎ , p. 142-146
  3. Virginie Devillez, « Communauté culturelle wallonne », Dictionnaire de la Seconde Guerre en Belgique,‎ , p. 113
  4. Virginie Devillez, Le retour Ă  l'ordre : art et politique en Belgique, 1918-1945, Bruxelles, Dexia/Labor,
  5. « Communauté culturelle wallonne », sur Belgium WWII (consulté le )
  6. Eddy De Bruyne, Encyclopédie de l’Occupation, de la collaboration et de l’ordre nouveau en Belgique francophone, La Roche-en-Ardenne, Cercle Segnia, , p. 109
  7. « Georges Wasterlain », sur Belgium WWII (consulté le )
  8. « Pierre Hubermont », sur Belgium WWII (consulté le )
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