Commensalité
La commensalité est :
- la qualité de commensal (personne avec qui on mange habituellement) ;
- le fait humain de partager le repas avec un ou plusieurs commensaux habituels ;
- le droit d'être commensal à la table d'un souverain ; l'Académie française jouissait de ce droit ;
- en droit canon, l'une des quatre conditions imposées pour l'ordination d'un clerc. Celui-ci devait vivre dans l'intimité de l'évêque qui allait l'ordonner, et partager ses repas pour que le prélat puisse bien connaître ses mœurs[1].
Attestée dès 1549[2], elle dérive du terme commensal, lui-même issu du latin médiéval commensalis (compagnon de table) composé de cum (avec) et mensa (table, nourriture).
Elle ne doit pas être confondue avec le commensalisme, né en 1874[3] et réservé au règne animal.
Le commensal
Le commensal (la commensale au féminin) est la personne avec laquelle on partage ordinairement le repas, qu'elle appartienne au cercle de la famille ou à celui des hôtes habituels.
Le terme s'est appliqué également aux animaux domestiques qui partagent la vie de leur maître[4].
Par extension, commensal est synonyme d'hôte.
À la cour de France, on appelait commensaux les officiers du roi qui mangeaient à la cour et le servaient[5] ; par la suite, ceux qui avaient charge de commensaux furent répartis en trois classes :
- grands officiers : grand maître de la maison du roi, grand échanson, grand veneur, etc. ;
- maîtres d'hôtels, gentilshommes servant à table, officiers de la vénerie, de la fauconnerie et de la louveterie, écuyers, valets de chambre, etc. ;
- bas officiers et domestiques roturiers.
En argot
Le vol au commensal est un achat à crédit de marchandises qui ne seront jamais payées, auprès de fournisseurs sans défiance car l'acheteur leur a été présenté comme un de ses commensaux par un client habituel tout à fait respectable. Ce client a été volontairement abusé par le voleur dans le seul but du vol ; pour le circonvenir, le voleur lui a loué un logement, a fait étalage de ses richesses et de ses projets, a réussi à nouer une amitié et à devenir commensal dans la famille.
Notes et références
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1874 Entrée en ligne.
- Dans Estienne, selon le CNRTL.
- Planchon, Revue des Deux-Mondes, 15 juillet 1874, p. 459, selon Émile Littré. Entrée en ligne.
- « Bertrand avec Raton, l'un singe et l'autre chat, Commensaux du logis, avaient un commun maître. » (Jean de La Fontaine, Fables.)
- Furetière, Dictionnaire universel Article en ligne.