Accueil🇫🇷Chercher

Clotilde Tambroni

Clotilde Tambroni (, Bologne – , Bologne) est une linguiste et poétesse italienne.

Clotilde Tambroni
Clotilde Tambroni, gravure de Lodovico Aureli.
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Vue de la sépulture.

Des études particulières

Clotilde Tambroni est issue d’une famille modeste : son père, Paolo Tambroni, est cuisinier et sa mère, Maria Rosa Muzzi, mère au foyer. Elle a deux frères : l’un, Giuseppe, est archéologue, historien de l’art et diplomate ; l’autre, Gaetano[1], peintre.

Clotilde Tambroni apprend le grec par hasard, grâce au jésuite espagnol Manuel Rodríguez Aponte, qui loue à Bologne une chambre à ses parents. Il donne des leçons dans la maison familiale, leçons que Clotilde écoute de loin. Elle se fait remarquer le jour où elle répond à la place de l’élève que le Rodríguez Aponte interroge. Face à ses indéniables capacités d’apprentissages du grec, il se prend d’affection pour elle et poursuit son éducation jusqu’à lui permettre d’être accueillie à l’Académie des Inestricati, en 1790, puis, en 1791, à l’Académie d’Arcadie sous le pseudonyme de Doriclea Sicionia.

Le 23 novembre 1793, Clotilde Tambroni obtient la chaire universitaire de grec de l’Université de Bologne, devenant ainsi le premier enseignant à ne pas avoir suivi d’études universitaires, ni obtenu de diplôme.

Une carrière troublée par le régime napoléonien

En 1798, la proclamation de la République Cisalpine la contraint à quitter le pays pour l'Espagne, accompagnée de son ancien maître, Aponte. Elle y est nommée membre de l'Académie royale espagnole.

Elle obtient une autorisation spéciale du Pape lui permettant de posséder des livres classés à l’Index, sans doute en raison de sa foi et de la renommée qu’elle s’est acquise.

Elle retourne en Italie deux ans plus tard, où Napoléon lui fait rendre sa chaire, qu'elle conserve jusqu’à la suppression de l’enseignement du grec par une réforme privilégiant les études scientifiques, en 1808.

Implication en faveur de la situation des femmes dans le milieu de la recherche

Clotilde Tambroni prononce en 1806 le discours d’inauguration de l’année universitaire de l’Université de Bologne.

Elle y souligne la capacité des femmes chercheuses à concilier les humanités et les sciences, en donnant comme exemples la philosophe et mathématicienne Hypatie d’Alexandrie ainsi qu’Aspasie, et deux de ses contemporaines bolognaises : la naturaliste et physicienne Laura Bassi et l’obstétricienne Maria della Donne.

Bibliographie primaire

Peu d’œuvres de Clotilde Tambroni sont parvenues jusqu’à nous. La plupart sont des pièces rédigées pour des occasions précises.

Œuvres poétiques

  • Per le faustissime nozze del nobil uomo il signor conte Niccolo Fava Ghisilieri colla nobil donna la signora Gaetana Marescotti Berselli. Versi (Pour les très heureuses noces de Monsieur le Comte Niccolo Fava Ghisilieri et de Madame Gaetana Marescotti Berselli. Vers), Parme, Bodoniani, 1792
  • Pel felice parto della nobil donna signora contessa Susanna Jenisson Walworth Spencer. Ode greco-italiana (Pour l’heureux accouchement de Madame la Comtesse Susanna Jenisson Walworth Spencer. Ode greco-italienne), Bologne, S. Tommaso d'Aquino, 1792
  • Per la ricuperata salute dell'em.mo e rev.mo signor cardinale d. Andrea Gioannetti degnissimo arcivescovo di Bologna. Ode pindarica (Pour la convalescence de Monsieur l’Éminentissime et RĂ©vĂ©rendissime Cardinal Andrea Gioannetti, très digne archevĂŞque de Bologne. Ode pindarique), Bologne, S. Tommaso d'Aquino, 1793
  • Al nobile ed eccelso signor conte senatore Ferdinando Marescalchi Fava pel quinto solenne suo ingresso al gonfalonierato di giustizia della cittĂ  e popolo di Bologna. Ode saffica greca (Au noble et très haut Monsieur le Comte SĂ©nateur Ferdinando Marescalchi Fava pour son cinquième accès solennel au titre de Gonfalonnier de Justice de la ville et du peuple de Bologne. Ode saphique grecque), Parme, Bodoniani, 1794
  • In onore del celebre tipografo Giambattista Bodoni. Elegia greca (En l’honneur du cĂ©lèbre Ă©diteur Giambattista Bodoni, Ă©loge grec), Parme, Reale Bodoni, 1795
  • In lode del feld-maresciallo conte di Clairfait. Ode (Éloge du feld-marĂ©chal, comte de Clairfait. Ode), Bologne, S. Tommaso d'Aquino, 1796

Recueils Ă©pistolaires

  • Maria Fanny Sacchi, Lettere inedite di Clotilde Tambroni (Lettres inĂ©dites de Clotilde Tambroni), Milan, Agnelli, 1804
  • Filippo Raffaello, Alcune lettere della celebre grecista Clotilde Tambroni (Quelques lettres de la cĂ©lèbre hellĂ©niste Clotilde Tambroni), San Severino Marche, Corradetti, 1870
  • Sveno Battistini et Corrado Ricci, Lettere di quattro gentildonne bolognesi (Lettres de quatre gentilles femmes bolonaises), Bologne, Monti, 1883

Traduction en italien

  • Traduction de Corneille-François de NĂ©lis par Clotilde Tambroni, « L’Adorazione ovvero la PrĂ©ghiera e il desidĂ©rio » (« L’Adoration ou la Prière et le dĂ©sir »), dans Corneille-François de NĂ©lis, L’Aveugle de la montagne. Entretiens philosophiques, Parme, Bodoni, 1796

Bibliographie secondaire

  • Renzo Tosi, « Clotilde Tambroni e il Classicismo fra Parma e Bologna alla fine del XVIII secolo » (« Clotilde Tambroni et le Classicisme entre Parme et Bologne Ă  la fin du XVIIIe siècle »), dans coll., Alma Mater Studiorum. La presenza femminile dal XVIII al XX secolo, Bologne, Clueb, 1988, pp. 119-134
  • Renzo Tosi, « Clotilde Tambroni, grecista e poetessa. 1758-1817 » (« Clotilde Tambroni, hellĂ©niste et poĂ©tesse. 1758-1817 »), Il Carrobbio, n° XXXI, 2005, pp. 197-218
  • Renzo Tosi, I Carmi greci di Clotilde Tambroni (Les odes grecques de Clotilde Tambroni), Bologne, PĂ tron, 2011

Notes et références

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.