Chiyo-ni
Chiyo-ni (千代尼, « la nonne Chiyo »), ( - ) est une (nonne bouddhiste) et poétesse japonaise de la période Edo. Elle est également connue comme Kaga no Chiyo (加賀千代 ou 加賀の千代, « Chiyo de Kaga ») du nom de sa province d'origine. Elle est considérée comme une des grandes poétesses japonaises.
Biographie
Née à 松任 (Mattō, plus rarement prononcé Matsutō), préfecture d'Ishikawa, elle commence à étudier le haïku dès l'âge de douze ans. À dix-sept ans, elle est reconnue par le maître Shikō Kagami (1665-1731). Elle se marie à dix-huit ans, mais son mari meurt deux ans plus tard. Devenue bonzesse en 1754, elle se lie d'amitié avec de nombreux haïjins de cette époque.
Poésie
Les fleurs, et en particulier les liserons (volubilis dans certaines traductions), reviennent souvent dans ses haïkus :
« Les chevaux au galop
reniflent leurs jarrets –
un parfum de violettes »
— (trad. Atlan et Bianu)[1]
« S'ils se referment au matin
les volubilis –
c'est par haine des hommes ! »
— (trad. Atlan et Bianu)[2]
Son haïku le plus célèbre est d'ailleurs celui dit du liseron et du seau[3], dont il existe de nombreuses traductions dans chaque langue ; en voici deux en français :
« Le liseron
A mis ses doigts sur le seau de mon puits
Je dois aller emprunter de l'eau au voisin »
« le liseron
au seau du puits s'est enroulé
à mon voisin je vais quémander de l'eau »
— (trad. Cheng, 2005)[5]
Bibliographie
Éditions originales
On connaît d'elle deux recueils de haïkus :
- 1764. Chiyo-ni kushu (« Recueil des haikus de Chiyo-ni »), 564 haïkus
- 1771. Haikai matsu no koe (« Haiku du chant des pins »), 327 haikus
Éditions en français
- Monographies
- 2017. Chiyo-ni Une femme éprise de poésie Haïkus traduits et présentés par Grace Keiko et Monique Leroux Serres Editions Pippa
- 2005. Bonzesse au jardin nu (trad. CHENG Wing Fun ; bilingue), éd. Moundarren, 110 pages, (ISBN 2-907312-52-9)
- Anthologies
Références
- Voir anthologie 2002, Haiku : anthologie du poème court japonais, p. 64.
- Voir anthologie 2002, Haiku : anthologie du poème court japonais, p. 108.
- Le haïku en japonais : asagao ni tsurube torarete morai mizu (朝顔に釣瓶とられて貰ひ水, litt. « volubilis par, seau-du-puits est-capturé, demander-à-des-proches-et-obtenir eau »).
- Coyaud, Maurice (1993), Poésies et contes du Japon, éd. P.A.F. (Pour l'Analyse du Folklore), (ISBN 2-902684-28-2), p. 173 — C'est le seul de Chiyo dans l'ouvrage.
- Voir monographie 2005, Bonzesse au jardin nu
Liens externes
- Biographie et 93 haïkus (japonais/français) chez Nekojita (en Archive.org)
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum