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Chez tonton, Pastis Ô Maître est un bar situé place Saint-Pierre, à Toulouse (France).
Chronologie
- 1958 : l'établissement qui, jusqu'alors, était une épicerie-bar-cave, est repris par Léon Toulet (décédé le à l'âge de 94 ans[1]) et son épouse. Il devient un café à part entière, rebaptisé 'Le suspendu, chez Léon dit Tonton'. Ce nom lui est donné en rapport au pont, à côté, qui était suspendu lui aussi, et qu'avait conçu Eiffel. Le bar prospère alors comme petit café de quartier[2]. Au cours des années 1970, le lieu devient le rendez-vous —en général le jeudi soir— des "soirées intelligentes" de quelques bandes d'étudiant(e)s et de joueurs de rugby. Un soir un étudiant pressé de payer sa tournée demande à Tonton de lui servir un mètre de Pastis. Pour la première fois le mètre linéaire devient une unité de capacité : 1 mètre = 17 verres[1]. Les mètres de bière (12 verres de 25 cl) sont plus rares. Le local est très exigu, le zinc, tout le long à droite, et trois ou quatre tables —pas plus— ne laissent que peu de place ; aussi, les jours d'affluence, les consommateurs sont souvent debout sur le trottoir ou même déambulent sur la place d'en face. Il n'en faut pas plus pour créer un mythe.
- 1979 : l'établissement est racheté, et agrandi, par un jeune couple de cafetiers toulousains, Françoise et Pierre Abadie, qui, en l'hommage à l'ancien propriétaire, rebaptisent le bar Chez tonton, Pastis Ô Maître, jouant ainsi sur l'expression "pastis au mètre". Ils perpétuent la formule désormais mythique du mètre de pastis et de bière[3].
- 2002 : Françoise et Pierre Abadie rachètent le CYBERIUM, café voisin et le rebaptisent La couleur de la culotte. Ils font de cet établissement un bar au standing plus élevé que Chez tonton, avec une carte aux tarifs plus onéreux et une sélection à l'entrée.
- Août 2007 : la politique d'expansion et de diversification se poursuit avec la reprise du bail d'un petit cybercafé situé à l'opposé de la place Saint Pierre, où le couple décide d'ouvrir son troisième établissement, qui devait à l'origine être baptisé Les couilles du pape, mais qui finalement, en raison du caractère provocateur du nom et face à l'hostilité de certains riverains et des autorités locales, gardera le nom du précédent établissement Le saint des seins. Ce bar devrait être un café rock, avec une scène pouvant accueillir des groupes de musiciens, et une « boîte à l'intérieur du bar ».
- 1er novembre 2007 : inauguration du Saint des seins, établissement qui reçoit régulièrement des groupes de rock de la ville et d'ailleurs. Certaines scènes ouvertes se déroulent le mardi soir.
- 13 avril 2017 : Décès de Léon Toulet dit Tonton [4]
Le bar abritait jusqu'en février 2007 un chien de race Mâtin de Naples portant un foulard basque, nommé Marius[2]. Véritable mascotte de l'établissement, le personnel l'appelait avec affection "Doudou". À sa mort, il a été remplacé par un chien de même race, nommé Raoul[5].
Le bar aujourd'hui
La clientèle
De tradition rurale et populaire, la clientèle du bar s'est en réalité beaucoup diversifiée au fil des décennies. Même si les personnages figurant sur les tableaux de décoration représentent le côté rural de la clientèle d'origine (bérets, polos rayés, etc.), l'établissement a vite été adopté notamment par les étudiants de la faculté de droit située à proximité, issus pour beaucoup de milieux favorisés.
Chez tonton a longtemps été le fief d'une clientèle de sportifs adeptes du rugby, même si cet esprit « rugbymen » tend peu à peu à s'essouffler. Malgré tout, la tradition du rugby et aussi de la feria reste présente notamment au moment de l'happy hour, où l'on boit son pastis aux rythmes du paso doble[3].
La clientèle actuelle est très variée ; ce bar est ainsi le bar des paradoxes et des contradictions, certains s'y retrouvant pour passer un moment convivial en toute simplicité, alors que d'autres y viendront pour voir et être vus. Il est ainsi courant d'entendre de la bouche de certains clients ce commentaire spontané mais qui du reste résume assez bien l'esprit de l'établissement : "Chez tonton est le bar de Toulouse le plus has-been et le plus glauque, mais c'est aussi le plus branché et le plus sympathique".
La décoration
Le Pastis Ô Maître est réputé pour sa décoration intérieure, et plus particulièrement pour ses tableaux surréalistes créés en 1987 par Androuz, un jeune étudiant de l’École supérieure des beaux-arts de Toulouse.
La série de tableaux représente des personnages aux formes étranges, dans des situations absurdes, et qui indiquent la direction des toilettes. Les tableaux traduisent une évolution décadente. Débutant sur un premier tableau assez simple et paisible, la série conclut sur une scène de débauche alcoolisée.
Cette décoration fut complétée en 2002, toujours par Androuz et dans le même style. Dans cette dernière série, chaque tableau représente une scène mêlant ironie, surréalisme et absurde ; au nombre de dix, tous portent un titre comportant souvent un jeu de mot :
- Fait divers n°I ;
- Fait divers n°II ;
- Jeanne Crossfeld-Jacob ;
- Jeanne d'Arc ;
- Rayé buvant à l'œil ;
- Boisson rouge ;
- Canar ;
- La bierra ;
- La couleur de la culotte ;
- Les picadores.
La musique
Même s'il est encore fréquent en 2008 d'entendre de la musique de férias à l'heure de l'apéritif, la tendance depuis une dizaine d'années est à la musique rock et pop, mais en fin de soirée la musique des années 80 aux années 2000 prend place.
Notes et références
- Jean-Marc Le Souarnec, « C'était Tonton, l'homme du "pastis au mètre" », sur www.ladepeche.fr, La Dépêche du midi, (consulté le )
- Yves Gabay, « Place Saint-Pierre. Chez Tonton, 30 ans de fête », sur www.ladepeche.fr, La Dépêche du midi, (consulté le )
- Jean-Paul Labourdette, Petit Futé Toulouse, , 432 p. (ISBN 978-2-7469-2748-3, lire en ligne), p. 156 .
- « Mort de Tonton, fondateur du « Pastis Ô Maître » : retour sur l'histoire du bar mythique de Toulouse », Côté Toulouse, (lire en ligne, consulté le )
- https://www.ladepeche.fr/article/2007/03/26/22133-Comptoir-Adieu-Marius-salut-Raoul.html