Charles Tolomas
Charles Tolomas, né le à Avignon et décédé en à Avignon, est un jésuite français enseignant et bibliothécaire à Lyon au collège de la Trinité. Il est surtout connu pour avoir défendu les jésuites contre l'article « Collège » publié en 1753 par d'Alembert dans l'Encyclopédie, et avoir, semble-t-il, insulté ce dernier en latin.
Naissance | |
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Décès |
(à 56 ans) Avignon |
Nom de naissance |
Charles Pierre Xavier Tolomas |
Activités |
Ordre religieux |
Compagnie de Jésus (à partir de ) |
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Membre de |
Biographie
Enfance
Charles Pierre Xavier Tolomas est né à Avignon, le [1], de Esprit Gabriel de Tolomas marié le à sa seconde épouse, Marguerite de Bouchard des Moriers[2].
Charles a trois sœurs – Marie Catherine, Hélène Xavière, Marie Élisabeth – et un frère, Joseph Ignace Alexandre[3].
Vie adulte
Il entre chez les jésuites à l'âge de 17 ans, et vient à Lyon au collège de la Trinité, où il enseigne diverses matières.
Élu le à l'Académie des beaux-arts de Lyon, il est surtout connu pour avoir défendu les jésuites contre l'article « Collège » publié en 1753 par d'Alembert dans le tome III de l'Encyclopédie. Il aurait aussi, semble-t-il, insulté ce dernier en le traitant (en latin) de bâtard lors d'une harangue de rentrée au collège de la Trinité à Lyon, le [3].
Sa fin de vie est décrite ainsi par Louis Bollioud-Mermet : « Il va à Avignon en 1761, se délasser de ses travaux auprès de ses parents, y fait un plus long séjour qu'il n'avait projeté et meurt dans la maison des noviciats de son ordre le »[3]'[4].
L'affaire Tolomas/d'Alembert
Dans le troisième volume de « l'Encyclopédie » paru en , d'Alembert écrit l'article « Collège » qui dénigre ceux-ci. On peut lire « Je sai que le Latin étant une langue morte, dont presque toutes les finesses nous échappent, ceux qui passent aujourd'hui pour écrire le mieux en cette langue, écrivent peut-être fort mal ; mais du moins les vices de leur diction nous échappent aussi » ou aussi « Un inconvénient de l'éducation des collèges, est que le maître se trouve obligé de proportionner sa marche au plus grand nombre de ses disciples, c'est-à-dire aux génies médiocres ; ce qui entraîne pour les génies plus heureux une perte de tems considérable »[5].
En retour, le samedi 30 novembre 1754, dans sa harangue latine à la rentrée des classes du collège de la Trinité, le Père Tolomas fait référence à d'Alembert comme « Homuncio cui nec est pater, nec res » (le petit homme, qui n'a ni père, ni biens). Bourgelat, écuyer du Roi à Lyon, rapporte au ministre Malesherbes dans une lettre du 2 décembre 1754, que Tolomas, membre de la Société royale de Lyon (SLR) a « vomi un torrent d'injures contre l'Encyclopédie et les encyclopédistes ». D'Alembert écrit officiellement à la SLR son indignation et ses conditions, et le 28 février 1755, cinq membres de la SRL démissionnent. Tolomas se retirera de la SRL, mais celle-ci fusionnera en 1758 avec l'Académie de Lyon, à laquelle Tolomas appartenait toujours[6].
Références
- « Notice de personne : Tolomas, Charles Pierre Xavier », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le ).
- Dict. Académiciens de Lyon, p. 1275.
- Dict. Académiciens de Lyon, p. 1276.
- « Ça s'est passé un 21 septembre », sur lyoncapitale.fr, (consulté le ).
- « Encyclopédie, t. III, article Collège », sur enccre.academie-sciences.fr (consulté le ).
- « L'affaire Tolomas », sur enccre.academie-sciences.fr (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Crépel et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Tolomas, Charles Pierre Xavier », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, éd. ASBLA de Lyon, , 1369 p. (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 1275-1278 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Liens externes
- Ressource relative à la recherche :
- L'affaire Tolomas, sur enccre.academie-sciences.fr