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Charbel Tayah

Charbel Tayah est un écrivain et enseignant à l'Université Libanaise, né à Ghazir (Kesrouan – Liban) le .

Charbel Tayah
Naissance
Ă  Ghazir (Liban)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Ĺ’uvres principales

  • Le Passeur de mots et autres nouvelles, un amour en alerte et autres nouvelles.

Compléments

Les débuts

Après avoir terminĂ© en 1972 ses Ă©tudes scolaires au Collège des Frères Maristes- Champville, il entreprend simultanĂ©ment des Ă©tudes ès Lettres françaises Ă  la FacultĂ© des Lettres & Sciences Humaines-II (UL) et des Ă©tudes Théâtrales et d’Art Dramatique Ă  l’Institut National des Beaux-Arts-II (UL). En 1979, voyage Ă  Paris afin de poursuivre ses Ă©tudes ès lettres Modernes Ă  l’UniversitĂ© de Paris IV-Sorbonne oĂą il obtient un D.E.A ès Lettres Modernes () ; puis, il prĂ©pare et soutient une thèse en vue du doctorat sur « La fortune pĂ©dagogique du théâtre de Molière (XVIIIe – XIXe siècles) Â» sous la direction de Monsieur le Professeur Jacques Truchet ().

Au cours des annĂ©es parisiennes (1979-1982), Charbel Tayah a l’opportunitĂ© d’avoir pour mentor le thĂ©ologien et savant, père Youakim Moubarac (1924-1995) qui lui fraye les fines voies de la recherche acadĂ©mique mais surtout, il inocule dans ses veines l’esprit de la critique. QuestionnĂ© Ă  ce sujet, il avoue Ă  ses Ă©tudiantes et ses Ă©tudiants : « Les rencontres du mercredi soir Ă  saint-Roch (Paris) valaient autant – sinon plus – que les sĂ©minaires de la Sorbonne. Tout se comptabilisait, mercredi soir, dans mon esprit Â».

Durant les années 1983-1984 et compte tenu de l’instabilité politique au Liban, Charbel Tayah doit s’expatrier et se retrouve de nouveau à l’étranger, à Rome comme à Paris. Le séjour romain, plus particulièrement à Saint-Louis des Français, est une étape d’une importance capitale. En tant que laïc, il fait de près connaissance de la réalité du monde ecclésiastique, apprivoise la hiérarchie catholique romaine et scrute en profondeur l’intelligentsia vaticane. Rome se découvre à lui tout autre. Sous d’autres oripeaux, comme nul visiteur ou simple passager n’a découvert la Ville Éternelle.

Carrière universitaire

De retour au Liban, en 1985, il commence sa carrière d’enseignant universitaire à la faculté des lettres & sciences humaines - section IV (Békaa) puis, en 1991, il est transféré à la section II (Fanar). Tout au long de sa carrière universitaire, il dispense l’enseignement de la Civilisation Française au XXe siècle, le roman français, la littérature contemporaine et la sociocritique.

Il se consacre Ă©galement Ă  la recherche acadĂ©mique pour laquelle il va sur deux terrains de prĂ©dilection : La littĂ©rature de Charles Corm, chef de file des Ă©crivains libanais d’expression française de l’entre-deux-guerres comme la Civilisation mĂ©diterranĂ©enne dans toutes ses dimensions bien avant que l’idĂ©e de construction d’une future « Union pour la mĂ©diterranĂ©e Â» ne soit un projet hautement politique.

Dans ce cadre, il participe à plusieurs congrès et colloques internationaux : à Athènes (Grèce) comme à Larnaca (Université de Chypre), à Milan et à Vérone (Italie) comme à Paris et à Vichy (France), Atlanta (USA), Le Caire (Égypte) et à Québec (Canada) ; et il participe également à des rencontres académiques au Liban, prenant part aux activités culturelles des Facultés des Lettres de l’Université Libanaise (sections I, II et III). Fidèle à son engagement, la littérature francophone libanaise et la Civilisation de la Méditerranée demeurent l’objectif primordial de toutes ses recherches scientifiques et ses conférences.

Charbel Tayah fut chef de département de langue et de littérature françaises-II (Fanar) de l'Université Libanaise (2009-2010),et membre-trésorier de l’Association Libanaise des Enseignants de Français au Liban (ALEF,2000-2010) N.O

Journaliste

Il exerce par ailleurs le journalisme sans pour autant en faire carrière. Il fut rĂ©dacteur d’une rubrique « Le dossier Â» dans An Nahar arabe et international ; et ce, de 1985 jusqu’à 1989, date de l’arrĂŞt dĂ©finitif de publication de l’hebdomadaire que dirigeait autrefois Gebrane TuĂ©ni. « Le dossier Â» traitait des sujets très variĂ©s, politique, socio-Ă©conomique et surtout culturel.

« Le dossier Â», constituĂ© en principe de deux Ă  trois articles autour d’un mĂŞme thème ou une mĂŞme problĂ©matique soulevait donc des questions internationales d’ordre politique ou socio-culturel. Certains « dossiers Ă©pineux Â» ont dĂ©rangĂ© quelques ambassades dont la matière en soi, considĂ©rĂ©e comme iconoclaste, allait Ă  l’encontre de la politique officielle des gouvernements d’alors de ces pays tels l’Irak sous Saddam Hussein, la Colombie, l’AlgĂ©rie… Bien qu’ils n’aient pas Ă©tĂ© Ă  l’origine des Ă©crits de pure politologie, les soixante-quinze dossiers –publiĂ©s en l’espace de cinq ans- Ă©taient considĂ©rĂ©es comme des Ă©tudes fiables et des rĂ©fĂ©rences probes pour la recherche acadĂ©mique en sciences politiques et en journalisme comme l’attestent un nombre considĂ©rable de mĂ©moires et de thèses.

Écrivain

En , au cours du Festival Libanais du Livre organisĂ© par le Mouvement Culturel d’AntĂ©lias, Charbel Tayah signe son premier recueil de nouvelles : Le passeur de mots et autres nouvelles, paru aux Ă©ditions Dergham. Singulière et première plume qui se consacre complètement Ă  la narration de la Nouvelle, genre littĂ©raire peu commun aux Ă©crivains libanais d’expression française. Le site Ă©lectronique alinea, la lettre d'information de la Librairie Antoine prĂ©sente ainsi l’auteur et son ouvrage : « ce professeur Ă  l’UniversitĂ© Libanaise nous offre Ă  lire onze nouvelles abouties. Le ton est dramatique, la plume alerte et le style rare[1] Â». En , et encore lors du Festival du livre organisĂ© par le Mouvement Culturel d'AntĂ©lias, Charbel Tayah signe son second recueil intitulĂ© : Un amour en alerte et autres nouvelles publiĂ© Ă©galement aux Ă©ditions Dergham -Beyrouth.

Présentation des œuvres

Le passeur de mots et autres nouvelles

« Mythe antique ou mythe sacrĂ©, ironie implacable de l’existence et Ă©criture du destin sillonnent la structure des nouvelles Â» tout au long du recueil. Elles dĂ©voilent un sens Ă  la vĂ©ritĂ© recherchĂ©e. Onze nouvelles Ă  sujets disparates dont le fil conducteur demeure « l’Autre Â», cet alter ego qu’on croise, cĂ´te Ă  cĂ´te, dans le labyrinthe de la vie et qui se questionne aussi sur diverses situations. Chaque nouvelle soulève une problĂ©matique existentielle bien prĂ©cise ; elle interpelle chaque lecteur de manière diffĂ©rente. L’auteur a eu recours au mythe ; il re-pense et rĂ©Ă©crit le destin de certains personnages antiques mais les encadrant dans une dimension humaine accessible Ă  la rĂ©alitĂ©. Ulysse et PĂ©nĂ©lope dans La nostalgie meurtrière font un bilan de leur existence. Du coup, au cĹ“ur de leur monde lĂ©gendaire et bruyant, la solitude, hier et aujourd’hui, dĂ©termine l’existence humaine entachĂ©e d’une dĂ©chirure dans le temps. Dans Deux nĂ©nuphars perdus pour l’éternitĂ©, le problème du hasard et du destin conditionne – sans aucun stratège au prĂ©alable – nos actions et nos choix qui apparaissent comme une fatalitĂ© du destin. Quant Ă  La flèche perdue de saint SĂ©bastien, l’auteur rĂ©Ă©crit un palimpseste biographique romancĂ© et moderne inspirĂ© du « saint flĂ©chĂ© Â». IcĂ´ne Ă©rotique qui pare tant d’autels et la question reste problĂ©matique : qui aurait-il pu prier et interpeller l’intercession du saint le plus controversĂ© ? La plante de vie, une nouvelle qui s’imprègne de fantastique, rien que de dĂ©crier une destinĂ©e gĂ©rĂ©e en solitaire ! L’alcyon au bleu Ă  l’âme relate sur un splendide espace insulaire, l’île de Paros en Grèce, une Ă©trange histoire d’amour, essence mĂŞme de la destinĂ©e des protagonistes prisonniers de leur maladie. Dans Ce que cachent les Pyramides, devant la pauvretĂ© rutilante des enfants du Caire qui ne dorment pas, l’amour de la libertĂ© est la leçon pĂ©renne, jadis proposĂ©e par Naguib Mahfouz. Elle encadre la destinĂ©e des enfants des quartiers de la MĂ©dine. Si Le passeur de mots est l’incipit du recueil, une nouvelle Ă  travers laquelle l’auteur rend hommage Ă  son père, les trois dernières, La piqĂ»re magique, D’encens et de sang et Une terre bĂ©nie de l’absolu forment une trilogie du terroir. Une clausule qui s’inspire de la destinĂ©e de la terre Ă  laquelle nous appartenons. RĂ©cit salace ou rĂ©cit tragique, le village libanais apparaĂ®t, en dĂ©pit de tout ce qu’il regorge, comme le berceau et le caveau de tous les espoirs des hommes fermentĂ©s au cĹ“ur de cette mĂ©diterranĂ©e perplexe.

Un amour en alerte et autres nouvelles

« Fatalement, l’amour, tourne-t-il toujours au drame ? Se traîne-t-il, indéfiniment, au seuil du bonheur inassouvi ?». Dès la Préface, Charbel Tayah alerte son lecteur à découvrir maintes problématiques existentielles où l’amour en est le centre de gravité. Quels sont les personnages de la première nouvelle éponyme ? Elle, n’a ni nom, ni prénom ; Lui, non plus et pourtant, un soir, l’amour les surprend, les entraîne, les devance sur le trottoir de la ville. Étaient-ils en alerte pour déjouer un clin d’œil du destin ? Dans Jusqu’à nouvel ordre, face à la tentation qui n’aiguillonne plus l’amour, la vie permettrait-elle à l’être humain de provoquer des circonstances d’amour ? Dans Le bonheur de l’écriture, l’auteur peint, à travers la figure d’une petite fée, la condition de l’homme qui traverserait cette existence sans découvrir le double amour de l’écriture et de la lecture qui lui procurerait un bonheur indicible. Dans Au commencement il y avait la mer, la haine ou la justice, pourraient-elles avoir raison de l’amour ? ou bien une autre possibilité sublime faciliterait-elle le cours de l’existence ? Il était une fois un chapeau, baladeur et complice de tant de secrets d’amour en communiquant au bonheur inassouvi de deux cœurs puériles contrairement aux Abysses taris qui engloutissent les protagonistes, en mal d’amour, dans de souffrances aphones. Même un roi –tel Louis II de Bavière - fou d’amour de la Beauté éternelle, au soir de sa vie, récite ou chante une Rhapsodie en larmes de Narcisse pour justifier toute la problématique de son existence en faveur de l’amour et de la Beauté et contre les plans de haine et de guerres probables. L’auberge des vieux écrivains, chambre 13 a accueilli et a protégé un amour précoce mais, compte tenu des circonstances contraignantes, il n’est plus à même de lui offrir encore une bienveillance hospitalière. Quant à La main du dragon, une main vouée à la louange divine, elle pèche par excès de vertu et d’amour. Inutile de poignarder, d’abattre et d’assommer l’amour quand il défie le temps et la haine des hommes. Si le spectre des Poignards posthumes plane au-dessus des têtes, la mort tuerait-elle l’amour ou la lueur d’un espoir jaillirait-elle des abîmes pour apaiser les cœurs meurtris ? Et l’auteur de clore sa préface : « Ô lecteur, tourne chaque page de ce recueil comme si tu feuilletais le calendrier de tes jours perdus avec le temps. La fugacité du temps qui te rend forcément sage offre l’opportunité à tes yeux de rechercher une vérité qui se cache... quelque part ! »

Liens externes

Notes et références

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