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Chapelle de Trachin

La chapelle de Trachin est une chapelle située à Annonay, dans le département français de l'Ardèche, en France.

Chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe
Image illustrative de l’article Chapelle de Trachin
Présentation
Nom local Chapelle de Trachin
Type Chapelle de prieuré
DĂ©but de la construction 1320
Style dominant gothique
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1977, plafond)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Département Ardèche
Ville Annonay
CoordonnĂ©es 45° 14′ 22″ nord, 4° 40′ 13,43″ est
Géolocalisation sur la carte : Ardèche
(Voir situation sur carte : Ardèche)
Chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe
GĂ©olocalisation sur la carte : RhĂ´ne-Alpes
(Voir situation sur carte : RhĂ´ne-Alpes)
Chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe

Localisation

La chapelle est située au centre d'Annonay à l’angle des rues Boissy d’Anglas et Trachin.

Description générale

De style gothique, la chapelle de Trachin ou chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe est à l'origine celle d'un prieuré dont les bâtiments se trouvaient au nord de l'édifice. Ses fondateurs furent Guy Trachin et son épouse Igline de Saint-Julien. Elle n’accueille plus à ce jour de célébrations religieuses, ni de temps de prière[1] mais constitue un dépôt d’art sacré ouvert au public pour les Journées européennes du patrimoine notamment.

Visite de l’édifice

Extérieur

L’édifice se signale dans le paysage d’Annonay par son clocher de forme octogonale sur base carrée entièrement construit en granit du pays[2].

L’ancien porche d’entrée, situé rue Boissy d’Anglas, a quatre rangs de voussures en évasement sur six colonnettes. Au sommet de son arc se trouve la tête sculptée du fondateur Guy Trachin avec, au-dessous, la date de fondation du prieuré : 1320. Le portail, quant à lui, est du début du XVIIIe siècle.

Au-dessus, dans une niche, se trouve une Vierge à l’Enfant en pierre du XVIIIe siècle. Elle est classée au titre objet parmi les Monuments historiques depuis le . Elle a été classée une seconde fois le [3].

Des immeubles cachent aujourd’hui le chevet plat de la chapelle qui peut être admiré depuis une cour intérieure privée.

La nef

La nef unique est construite sur un plan rectangulaire barlong (à cause du biais du terrain d’assise). On observe deux tribunes superposées, la première du XVIIIe siècle, la seconde du XIXe siècle.

Son plafond, peint sur mortier au début du XIXe siècle, a remplacé un plafond en lambris de forme ogivale. Ses peintures représentent :

  • L’Assomption, comme Ă©lĂ©ment central.
  • Des apĂ´tres,
  • Les quatre Ă©vangĂ©listes,
  • Les deux saints patrons de la chapelle et leur martyre : saint Jacques avec sa mitre d’évĂŞque de JĂ©rusalem et le foulon ; saint Philippe avec l’épĂ©e et la croix.

Ce plafond peint est inscrit au titre objet parmi les Monuments historiques depuis le [4].

Trachin possède plusieurs grandes toiles :

  • Saint Jacques et saint Philippe (1668), signĂ©e Adrian Dassier. Cette toile est classĂ©e au titre d’objet parmi les Monuments historiques depuis le [5].
  • La NativitĂ© de la Vierge oĂą sont reprĂ©sentĂ©s sainte Anne et saint Joachim, est classĂ©e aussi au titre objet parmi les Monuments historiques depuis le [6].

Dans la chapelle se trouve enfin un portrait de saint François-de-Sales classé au titre objet parmi les Monuments historiques depuis le [7]. Il date du XVIIe siècle.

Au crépuscule la nef est éclairée par un vitrail signé Jean-Marcel Héraut (1920 - 1982) : Saint-Jacques et saint Philippe (deuxième moitié du XXe siècle). Une autre verrière date du XIXe siècle : Saint Bruno.

Le chœur

De part et d’autre de l’arc triomphal sont disposés deux anges porte-torchère en bois doré du XVIIe siècle. Le chœur est de style gothique du début du XIVe siècle. Il est voûté en croisées d’ogives nervurées s’appuyant au fond sur deux consoles d’angle et sur l’avant sur deux importantes consoles droites finement ouvragées. À leur base, se trouvent les visages sculptés de Guy Trachin et d’Igline de Saint-Julien qui reposent en ces lieux

L’autel est du XVIIIe siècle et provient du couvent des Cordeliers, supprimé à la Révolution. À l’arrière, prennent place des stalles sur un fond en lambris du XVIIIe siècle et des cadres ovales en bois doré. Datant du XIXe siècle, ils figurent Les mystères de la Vierge.

Sur les murs longitudinaux se trouvent deux peintures marouflées du premier tiers du XXe siècle :

  • La NativitĂ© de la Vierge,
  • La PrĂ©sentation de la Vierge au Temple .

Elles sont l’œuvre de deux Annonéens : Anne-Marie Rony et Maurice Luquet de Saint-Germain.

Le chœur est illuminé les matins ensoleillés par des vitraux représentant notamment :

  • La visite Ă  Abraham sous le chĂŞne de MambrĂ©,
  • L’Annonciation.

Le dépôt d’art sacré

Depuis le dernier quart du XXe siècle, la chapelle est devenue un dépôt d'art sacré. Les quelques œuvres citées dans cet article ne sont qu’une partie de ses richesses.

Historique

Chronologie

  • 1320 : Guy (ou Guigues) Trachin (ou Trachi) et son Ă©pouse fondent un prieurĂ© dĂ©diĂ© Ă  saint Jacques et saint Philippe. Ă€ cette fondation est associĂ©e une lĂ©gende : Le rĂŞve de Guigues Trachi[8].
  • 1552 : Le clocher de la chapelle devient le clocher de l’église paroissiale Ă  la suite de l'effondrement de celui de la collĂ©giale Notre-Dame distante de quelques dizaines de mètres.
  • 1568 - 1598 : Durant les guerres de Religion, la chapelle devient temple protestant ce qui lui vaut le privilège d’échapper Ă  la destruction contrairement aux autres Ă©glises et chapelles d’Annonay. Ă€ cette prĂ©servation est associĂ©e une lĂ©gende : Le bon docteur Caron[9].
  • 1598 - 1607 : Durant les travaux de reconstruction de la collĂ©giale Notre-Dame, la chapelle fait office d’église paroissiale.
  • 1680 : Effondrement du prieurĂ© faute d’entretien.
  • 1732 : CrĂ©ation d’une confrĂ©rie qui tient ses rĂ©unions et temps de prière dans la chapelle. Elle comprend deux congrĂ©gations : celle des hommes dite de la « NativitĂ© de la Vierge Marie » et celle des femmes dite de la « Conception de la Vierge Marie ».
  • 1736 : Approbation de la crĂ©ation de la confrĂ©rie par le pape ClĂ©ment XII.
  • 1741 : Rattachement du prieurĂ© Ă  celui de la collĂ©giale Notre-Dame.
  • 1789 : RĂ©volution…
  • 1793 : Fermeture au culte de la chapelle. Elle devient un entrepĂ´t.
  • 1797 - 1801 : RĂ©ouverture au culte, la chapelle fait office d’église paroissiale, en attendant l’établissement de la paix religieuse avec la signature du Concordat de 1801 et le rĂ©amĂ©nagement de la collĂ©giale Notre-Dame. La confrĂ©rie renaĂ®t.
  • 1860 - 1872 : La chapelle devient l’église paroissiale de la nouvelle paroisse de Cance tout en accueillant les temps de rencontres des congrĂ©ganistes.
  • 1875 : Fusion des deux congrĂ©gations de la confrĂ©rie sous le vocable de la « NativitĂ© de la Vierge Marie ».
  • 1881 : Des congrĂ©ganistes doivent « racheter » la chapelle pour pouvoir poursuivre leurs Ĺ“uvres Ă  la suite des lois de la Troisième rĂ©publique sur les congrĂ©gations religieuses.
  • 1907 : Deuxième rachat de la chapelle par les congrĂ©ganistes : une des consĂ©quences de la sĂ©paration des Églises et de l’État. Elle deviendra, après 1924, propriĂ©tĂ© de l’Association DiocĂ©saine de Viviers. Le clocher n’est pas concernĂ©. Car clocher de l’église paroissiale du quartier depuis 1552, il devient propriĂ©tĂ© communale.
  • 1910 : RĂ©novation du clocher.
  • 1912 : Le clocher perd sa fonction de clocher paroissial avec l’ouverture au culte de la nouvelle Ă©glise Notre-Dame d'Annonay. Quatre cloches qu’il abritait sont enlevĂ©es.
  • 1947 : Dernière rĂ©ception de congrĂ©ganistes au sein de la confrĂ©rie de Trachin qui vit ses dernières annĂ©es.
  • 1972 : CrĂ©ation de l’association « Les amis de Trachin » qui sauvent ce lieu de la ruine.
  • 1976 : Trachin devient lieu culturel et dĂ©pĂ´t d’art sacrĂ©.
  • 1999 : Après la poursuite de la rĂ©novation de la chapelle et le classement ou l’inscription d’objet parmi les Monuments historiques, la chapelle devient propriĂ©tĂ© de la ville d’Annonay. Les collections demeurant propriĂ©tĂ© de l’Association DiocĂ©saine de Viviers, une convention lie les deux structures.
  • 2002 : Les collections s’enrichissent par le dĂ©pĂ´t d’une partie du mobilier de l’ancienne chapelle des pĂ©nitents d’Annonay. Après la ruine de ce lieu de culte, situĂ© rue de l’HĂ´tel-de-Ville, ces objets avaient Ă©tĂ© abritĂ©s depuis l’immĂ©diat Après-guerre dans la crypte de l’église Notre-Dame d'Annonay. Un avenant Ă  la convention de 1999 est signĂ© entre la ville d’Annonay et l’Association DiocĂ©saine de Viviers.
  • 2015 :
    • RĂ©novation de la toiture [10].
    • PrĂ©sentation de l'Ă©difice au cours des visites estivales nocturnes « De Trachin Ă  Saint-Joseph-de-Cance » organisĂ©es par l'Office de Tourisme Ardèche Grand Air (juillet et aoĂ»t)[11].
  • 2020 : 700 ans de l'Ă©difice marquĂ© par la publication d'un reportage d'Etienne Gentil dans Le DauphinĂ© LibĂ©rĂ© (29 septembre).

La confrérie de Trachin

Recrutant ses membres dans toutes les couches de la société, du granger illettré aux nobles fortunés en passant par des vignerons, des tanneurs, des mégissiers… la confrérie de Trachin avait pour but de « servir la Sainte Vierge par un culte particulier ». Ses membres récitaient l’office les dimanches et jours de fête, visitaient et secouraient les malades, portaient les corps aux funérailles et participaient en groupe aux processions…

Annexes

Bibliographie

  • AVENANT A LA CONVENTION du 29/12/1999 entre la ville d’Annonay et l’Association DiocĂ©saine de Viviers.- .
  • INVENTAIRE DE LA CHAPELLE DE TRACHIN ANNONAY .- par la Commission diocĂ©saine d’art sacrĂ© du diocèse de Viviers.
  • LIVRET DECOUVERTE ARDECHE GRAND AIR (cf. http://www.oti-annonay.fr/crbst_5.html)
  • PASQUION S.- Une Église au cĹ“ur de la ville, une Ă©glise centenaire… Notre-Dame d’Annonay.- Imprimerie Baylon-Villard, Annonay.- 2012.- 90 p.-Ouvrage Ă©ditĂ© dans le cadre du centenaire de l’église Notre-Dame organisĂ© avec le concours de la ville d’Annonay et de l’Office du Tourisme.
  • RIBON Jean, FRAPPAT Maurice.- Chapelle de Trachin, Annonay, Ardèche.- Edition SAEP, Colmar.- 1980.- 24 p.

Références

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