Championnat du monde féminin d'échecs 2008

La dernière partie du jeu décisif du match de premier tour entre Monika Soćko et Sabina-Francesca Foisor s'est terminée par une controverse. Il s'agissait d'une partie de blitz armageddon dans laquelle Soćko (en Blanc) disposait de 6 minutes contre 5 minutes pour Foisor (en Noir), mais les Blancs devaient gagner la partie pour passer au tour suivant alors que les Noirs n'avaient besoin que d'un match nul (ou d'une victoire). Le temps s'écoulant, une position a été atteinte dans laquelle chaque joueur n'avait qu'un roi et un cavalier, une combinaison matérielle qui est un match nul dans des circonstances normales. Juste après cela, le temps de Foisor s'est écoulé et l'arbitre Zsuzsanna Veroci a décidé qu'il s'agissait d'une nulle, ce qui signifie que Foisor avance. Soćko a immédiatement protesté, montrant une position où le mat est possible (mais ne peut être forcé) et rappelant aux arbitres les règles d'échecs de la FIDE qui stipulent que si un joueur manque de temps et que l'adversaire a la possibilité de faire échec et mat, ce joueur perd. Soćko a fait appel, et le comité d'appel a convenu qu'elle avait raison sur les règles. La partie a été déclarée gagnante pour Soćko et elle s'est qualifiée pour le tour suivant[4] - [5].

La n°1 mondiale (et 22ème au classement général), Judit Polgár, n'a jamais participé au championnat du monde féminin et n'a pas non plus joué cette fois-ci. La n° 3 mondiale 3 et ex-championne du monde, Xie Jun, a peu joué aux échecs ces dernières années (quatre parties classées depuis 2005)[7] et n'est pas non plus apparue. La vice-championne du monde 2006, Alisa Galliamova, n'a pas non plus participé. Les autres absents du top 20 sont Kateryna Lahno (12e), l'ex-championne Zhu Chen (15e) et Elina Danielian (16e).

Certains joueuses ont refusé de se rendre à Nalchik. Dans leurs lettres à la FIDE, la Canadienne Natalia Khoudgarian[8] et l'Américaine Irina Krush[9] ont toutes deux évoqué la sécurité générale dans la région du Caucase du Nord.

D'autres joueuses ont protesté après le début de la guerre en Ossétie du Sud en 2008. Le 12 août 2008, six joueurs géorgiens ont publié une lettre ouverte demandant le déplacement du championnat vers un lieu plus sûr, lettre qui a été approuvée par plusieurs autres joueurs (Monika Soćko, Irina Krush, Iweta Rajlich, Ketino Kachiani-Gersinska, Tea Bosboom-Lanchava, Claudia Amura et Marie Sebag)[9] - [10]. Le 15 août, la Fédération des échecs de Géorgie a publié une lettre ouverte indiquant que les joueuses géorgiennes ne participeront pas au championnat, à moins qu'il ne soit déplacé dans un autre pays[9]. L'Argentine Claudia Amura, dont l'adversaire au premier tour est la Géorgienne Lela Javakhishvili, a également publié une lettre adressée à la FIDE pour demander le déplacement du championnat[8].

Le président de la FIDE, Kirsan Ilyumzhinov, a publié deux lettres de réponse, le 13 août[8] et le 19 août[11]. Dans ses lettres, il a confirmé que le championnat se tiendrait à Nalchik, a appelé tout le monde à ne pas mélanger la politique et le sport, et a déclaré que les organisateurs ont assuré toute la sécurité nécessaire. Cette déclaration a été appuyée par Boris Kutin, président de l'Union européenne des échecs[8] et Arsen Kanokov, président de Kabardino-Balkaria et président du comité d'organisation[9]. Le 21 août, Ilyumzhinov a publié une lettre au président géorgien Mikhail Saakashvili lui demandant de laisser les joueuses géorgiennes participer[12].

Au total, 11 joueuses ne sont pas venues au championnat. Outre les six joueuses géorgiennes (Maia Chiburdanidze, Lela Javakhishvili, Maia Lomineishvili, Nino Khurtsidze, Sopiko Khukhashvili et Sopio Gvetadze), il s'agissait de Marie Sebag (France), Irina Krush (États-Unis), Ekaterina Korbut (Russie), Tea Bosboom-Lanchava (Pays-Bas) et Karen Zapata (Pérou)[13].