Chéilite
Une chéilite est une inflammation des lèvres, qui peut avoir de nombreuses causes.
Description
Cette affection des lèvres[1] est généralement une lésion étendue à une grande partie des lèvres (demi-muqueuse), d'aspect blanchâtre et desquamatif, avec aspect de macération, accompagnée de fissures transversales et d'une bordure rouge vif sur la ligne de fermeture de la bouche, avec éventuelles croutes.
La plupart des gens, au moins une fois dans leur vie développeront une cheilite, souvent à la suite d'une carence en vitamine B2 (hypovitaminose B2).
Typologie
Il existe plusieurs formes de cette pathologie :
- chéilite exfoliative, éventuellement factice (squamocroûteuse uniquement entretenue par le léchage et le frottement chronique[2] ;
- chéilite catarrhale ;
- chéilite glandulaire ;
- chéilite granulomateuse (où l'examen anatomopathologique de l'œdème montre des granulomes inflammatoires sans nécrose caséeuse)[3], ou chéilite granulomateuse de Miescher (CGM, « tuméfaction des lèvres primaire ou secondaire à une pathologie sous-jacente »[4]), elle peut être associée à un syndrome de Melkerssohn-Rosenthal ;
- chéilite exfoliative ;
- chéilite eczémateuse ;
- chéilites allergiques [5], assimilable à une dermite de contact avec par exemple l'allergie au baume du Pérou ou à un composant de rouge à lèvres… ;
- chéilite à candidose (mycose) ;
- chéilite actinique (ou kératose actinique labiale), induite par l'exposition au soleil et par le tabagisme ;
- chéilite tuberculeuse[6] ;
- chéilite lupique[7].
Causes
La chéilite peut (notamment chez la personne âgée[8]) être causée par une carence ou une hypovitaminose en vitamine B2 (vitamine participant notamment à la bonne santé de la peau et des muqueuses) et/ou à un manque de fer[9]. Cette carence ou une hypovitaminose peut résulter :
- de malnutrition ;
- d'un régime trop restrictif ;
- d'un défaut d'absorption.
Chéilite angulaire ou perlèche
Une « chéilite angulaire » ou perlèche est une inflammation, accompagnée de fissure, des commissures (coins) des lèvres.
Elle est habituellement due Ă un microchampignon (Candida albicans) ; elle participe aussi Ă la description du syndrome de Plummer-Vinson et de la maladie de Kawasaki.
Des dents ou des prothèses dentaires usées (perte de dimension verticale d'occlusion) en sont un facteur aggravant ou entretenant la pathologie.
On peut aussi retrouver ce symptôme dans l'anémie ferriprive.
Notes et références
- Piette, E. (2005). Affections des lèvres. EMC-Stomatologie, 1(3), 193-207.
- Elbenaye, J., Otheman, Y., Elkhachine, Y., Sakkah, A., Jakar, A., & Elhaouri, M. (2018). Chéilite exfoliative factice. Médecine thérapeutique, 24(2), 114-116.
- Olivier, V., Lacour, J. P., Castanet, J., Perrin, C., & Ortonne, J. P. (2000). Chéilite granulomateuse chez une enfant. Archives de pédiatrie, 7(3), 274-277 (résumé).
- Campana, F., Ordioni, U., & Fricain, J. C. (2014) Chéilite granulomateuse de Miescher: difficulté du diagnostic. Médecine Buccale Chirurgie Buccale, 20(2), 99-101.
- Collet, E., Jeudy, G., & Dalac, S. (2010). Les chéilites allergiques. Revue Francaise d'Allergologie, 50(3), 238-243
- Bricha, M., Slimani, H., Hammi, S., & Bourkadi, J. E. (2016). Chéilite tuberculeuse révélant une tuberculose pulmonaire. The Pan African Medical Journal, 24.
- Hoelt, P., Bagny, K., & Osdoit, S. (2017, December). Chéilite lupique isolée: à propos de 4 cas. In Annales de Dermatologie et de Vénéréologie (Vol. 144, No. 12, p. S204). Elsevier Masson (résumé).
- Zulfiqar, A. A., Seng, X. S., Duhamel, E., Kadri, N., Doucet, J., & Andrès, E. (2018). Hypovitaminose B12 chez les sujets âgés: mise au point clinique, biologique et étiologique. NPG Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie, 18(105), 149-154 (résumé).
- Tounian, P., & Chouraqui, J. P. (2017). Fer et nutrition. Archives de PĂ©diatrie, 24(5), 5S23-5S31.