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Château Narbonnais

Le château Narbonnais de Toulouse est l'ancien château médiéval des comtes de Toulouse, devenu forteresse royale lors du rattachement du Languedoc au royaume de France, et enfin, au XVe siècle, le siège du parlement de Toulouse.

Château Narbonnais
Présentation
Type
Fondation
XIIe siècle
Matériau
État de conservation
détruit (d)
Localisation
Localisation
Coordonnées
43° 35′ 37″ N, 1° 26′ 41″ E
Carte

Il était situé à l'emplacement de l'actuel palais de justice de Toulouse, à l'angle des allées Jules-Guesde et de la place du Parlement, près de la place du Salin. Les vestiges du château Narbonnais sont toujours visibles dans la crypte du palais de Justice. Un mur est toujours debout dans la « salle des 100 pas ».

Le château Narbonnais est représenté aux côtés de la croix occitane et de la basilique Saint-Sernin, sur le blason de la ville de Toulouse.

Origines antiques d'un château médiéval

Colonne retrouvée sur le site du Château Narbonnais.
Corniche retrouvée sur le site Château Narbonnais.

La dénomination du château est liée à la Porte narbonnaise. Formée de deux tours, celle-ci constituait l’entrée principale de la ville à travers le rempart gallo-romain[1], et ouvrait sur la voie menant à la province romaine du même nom.

Au Moyen-Ă‚ge, la porte est renforcĂ©e face aux sièges subis[2] : ainsi dans la deuxième moitiĂ© du IXe siècle, avant 887 et peut-ĂŞtre dès les annĂ©es 860, un large fossĂ© de 20 mètres de large est creusĂ© en avant du rempart et de la Porte narbonnaise, qui est renforcĂ©e par des contreforts. Les sièges successifs que connait la ville, en 844 et 849 par Charles II le Chauve, puis en 864 par PĂ©pin II, expliquent probablement le renforcement de la Porte narbonnaise dont la fonction dĂ©fensive devient première. Au cours du XIIe siècle, le système de fossĂ© autour de la porte est complĂ©tĂ© par le creusement d’un deuxième fossĂ©, sĂ©parĂ© du premier par un talus de 2 Ă  5 mètres de large, garni d’une palissade.

Entre 1155 et 1175, Raymond V de Toulouse intègre le castellum romain qui jouxte et protège la porte est considérablement agrandi : c'est là l'origine du château Narbonnais.

Vaste quadrilatère formé autour d’une cour centrale et flanqué de quatre tours crénelées (tour des Sacs, tour de sire Claude, tour de la Geyne, tour Gaillarde)[3], le château est doté au sud d'une imposante façade en briques et galets.

S'il a une vocation militaire, le château Narbonnais est également la résidence des comtes de Toulouse. Des éléments de décor et d’architecture sont mentionnés dans certains passages de la Chanson de la croisade albigeoise : aula princière (grande pièce d’apparat destinée à accueillir les membres du conseil seigneurial), pavages, fenêtres voûtées, hautes tours, chapelle comtale sont ainsi identifiés[4]. Le château est occupé par les troupes de Simon de Montfort pour attaquer la ville de Toulouse[5].

Une forteresse royale

À la suite des conclusions du traité de Meaux en 1229, qui prépare le rattachement des pays occitans au domaine royal, le château devient garnison française, même s'il demeure la propriété de Raymond VII de 1236 à sa mort en 1249. Il passe ensuite à Alphonse de Poitiers mais celui-ci n'y résidera pas.

En 1271, le Toulousain est pleinement intégré au royaume de France. Le château est alors très largement agrandi vers le sud[1], et de nouveaux bâtiments forment alors le « palatio regali castri narbonansi », le palais du roi, abritant le sénéchal, le viguier et les services de l'administration de la couronne. Des constructions répondent, jusqu'en 1285, aux nouveaux rôles du château : la Trésorerie, l'hôtel de la Monnaie et la maison de l’Inquisition.

Siège du Parlement de Toulouse

Le développement de la fonction judiciaire, ainsi que la création du parlement de Toulouse en 1443 par l'édit de Saumur pris par Charles VII, conduisent à la transformation du château : grande salle voûtée, création de l'édifice de la Grand-chambre en 1492.

Malgré d’incessantes réhabilitations, le palais médiéval est devenu trop complexe à aménager. Henri II ordonne en 1549 la démolition de l'édifice[6], achevée en 1556. Seule la tour de la Geyne subsiste, devenant la tour de l’Horloge, pour héberger les cachots de la prison parlementaire[1].

C'est l'architecte Nicolas Bachelier qui est chargé de créer un palais renaissance pour accueillir le Parlement, mais ni lui, ni son successeur n’achevèrent le projet. Aussi, à compter de 1576, le site du château est occupé par des boutiquiers et le parlement se développa de façon anarchique au milieu de ce quartier commerçant[6].

Fouilles

Le chantier du nouveau palais de justice de Toulouse entraîne trois périodes d'opérations de fouilles menées par l'INRAP. La première a lieu en 1999, puis une seconde en 2002-2003 et la dernière en 2005-2006.

Ces opérations ont permis de redécouvrir le château Narbonnais et de confirmer son origine antique.

Notes et références

  1. « Actualité | La redécouverte du château Narbonnais à Toulouse », sur Inrap, (consulté le ).
  2. Jean Catalo, « Pôle de pouvoir et entrée de ville : le château Narbonnais de Toulouse ».
  3. « Sous le palais de justice, le Château Narbonnais : plongée dans l'histoire de Toulouse », sur actu.fr (consulté le ).
  4. Laurent Macé, « Castel Narbones. La fierté monumentale des Raimond de Toulouse », Patrimoines du Sud, no 10,‎ (ISSN 2494-2782, DOI 10.4000/pds.2962, lire en ligne, consulté le ).
  5. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 146.
  6. « Histoire et architecture du palais de justice de Toulouse », sur justice.gouv.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Jean Catalo, « PĂ©rennitĂ© des lieux de pouvoir. Le château Narbonnais de Toulouse, porte monumentale antique transformĂ©e en forteresse », ArchĂ©opages, vol. 19,‎ , p. 40-45 (lire en ligne). [lire en ligne]
  • Jean Catalo, PĂ´le de pouvoir et entrĂ©e de ville : le château Narbonnais de Toulouse, communication, Medieval Europe, Paris 2007- 4e Congrès International d'ArchĂ©ologie MĂ©diĂ©vale et Moderne, 3 au
  • Jean Catalo, « La crĂ©ation du palais royal de Toulouse », dans Toulouse, mĂ©tropole mĂ©ridionale : Vingt siècles de vie urbaine (Actes du 58e Congrès de la FĂ©dĂ©ration historique de Midi-PyrĂ©nĂ©es), Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « MĂ©ridiennes », , 1094 p. (ISBN 978-2-912025-50-0, lire en ligne), p. 257-267
  • Jean Catalo, « La reprĂ©sentation du château Narbonnais de Toulouse Â», dans Luc Bourgeois et Christian Remy, dir., Demeurer, dĂ©fendre et paraĂ®tre : Orientations rĂ©centes de l’archĂ©ologie des fortifications et des rĂ©sidences aristocratiques mĂ©diĂ©vales entre Loire et PyrĂ©nĂ©es, 2014, p. 471-490.
  • Laurent MacĂ©, « Castel Narbones. La fiertĂ© monumentale des Raimond de Toulouse », Patrimoines du Sud, no 10,‎ (ISSN 2494-2782, DOI 10.4000/pds.2962, lire en ligne).

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Liens externes

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