Ceorl (rang social)
Un ceorl est un individu de rang social peu élevé dans l'Angleterre anglo-saxonne. Il s'agit de la classe la plus basse des hommes libres, qui n'appartiennent ni à l'aristocratie des thegns et ealdormen, ni à la classe des esclaves privés de liberté.
Le ceorl relève de l'administration royale, et doit l'impôt comme le service militaire ; il possède sa terre et participe aux assemblées locales ; à ce titre, il peut être considéré comme l'ancêtre du yeoman[1].
Un ceorl particulièrement riche peut aspirer à être considéré comme un thegn. D'après le Geþyncðo (en), un texte du début du XIe siècle, sa fortune doit pour ce faire s'élever à au moins cinq hides de terres, un clocher et une porte fortifiée.
Étymologie
Le substantif vieil-anglais ceorl provient du proto-germanique *karilaz, qui a également donné karl en vieux norrois et karal en vieux haut allemand. Il partage ainsi la même étymologie que le prénom Charles. Son sens premier est « homme » ou « époux », mais il en vient à désigner une classe d'hommes en particulier, celle des hommes libres n'appartenant pas à la noblesse. Son évolution se poursuit après la période anglo-saxonne et sa forme en anglais moderne churl peut désigner un paysan ou, plus couramment, tout individu jugé rustre ou mal élevé.
Références
- Augé, Gillon, Hollier-Larousse, Moreau et al., Grand Larousse Encyclopédique, t. 2, Larousse, , p. 760
Bibliographie
- (en) Frank M. Stenton, « The Thriving of the Anglo-Saxon Ceorl », dans Doris M. Stenton (éd.), Preparatory to Anglo-Saxon England : Being the Collected papers of Frank Merry Stenton, Oxford, Clarendon Press, , p. 383-389.