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CĂ©line Bardet

Céline Bardet[1], née le , est juriste internationale, spécialiste des questions de crimes de guerre, justice pénale internationale, criminalité transfrontalière et des violences sexuelles dans les conflits. Elle est fondatrice et présidente de We are NOT Weapons of War (WWoW), ONG qui lutte contre les violences sexuelles en période de conflit.

CĂ©line Bardet
Céline Bardet à l'île d'Yeu (août 2014).
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Juriste, enquĂŞteur
Autres informations
Organisation
We are NOT Weapons Of War

Biographie

Formation

Diplômée d’un DEA en droit international public et européen, Céline Bardet poursuit ses études à l'Institut des hautes études internationales de l'université Paris-Panthéon-Assas et consacre son mémoire de recherche à l'affaire Drazen Erdemovic[2], jugé devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

En 2005, elle intègre l'Institut international d’enquêtes criminelles à La Haye pour être formée aux techniques d'enquêtes pour les cas de graves violations des droits de l'homme[3], crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité[4].

Elle en sort avec le diplĂ´me d'enquĂŞteur criminel international.

Carrière

À 27 ans, elle commence sa carrière au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie[5] à La Haye, puis rejoint en 2001 le Bureau Crimes et Drogues des Nations unies où elle travaille pendant trois ans sur les questions de terrorisme et de criminalité organisée et notamment sur les évènements de septembre 2001 à New York.

En 2004, elle décide de se consacrer aux missions longues de terrain, en priorités sur la justice post-conflit, les crimes de guerre et les questions de sécurité. Elle s'engage de manière permanente notamment au Kosovo, Serbie, Géorgie, Croatie, Inde, Maroc, Jordanie, Libye, Pakistan, Afghanistan[6], Iran, Nigeria, RDC, Burundi, Kenya, Asie centrale sur les questions de justice, trafic d’héroïne, trafic de personnes, corruption, justice post-conflit, violences sexuelles dans les conflits et terrorisme.

En 2007, elle est nommée directrice juridique et conseillère de l’adjoint principal du Haut Représentant en Bosnie-Herzégovine (OHR), Raffi Gregorian. Pendant plus de trois ans, elle travaille avec les victimes et les institutions locales afin de faire avancer le processus de jugements de crimes de guerre[7]. Elle crée une unité crime de guerre à Brčko, forme une équipe de procureurs et policiers[8]. Elle soutient par son expertise les enquêtes et plusieurs procès de crimes de guerre dont le premier procès pour viol comme crime de guerre à Brčko. Depuis 2011, Céline Bardet est une experte indépendante reconnue sur les questions de justice et de sécurité, elle travaille principalement avec la Commission européenne et les Nations Unies.

En avril 2011, Céline Bardet publie Zones sensibles : une femme contre les criminels de guerre[9] aux éditions du Toucan. Ce livre raconte ses années dans les Balkans et la difficulté de mettre en place une justice au niveau local.

En 2013, après avoir passé plusieurs mois en Libye pour conduire un état des lieux de la justice et de la police pour la Commission Européenne ; Céline Bardet participe à une réunion à l'Assemblée Générale des Nations unies à New York. Elle y présente avec le ministre de la Justice libyen un projet pionnier de loi sur les victimes de violences sexuelles en Libye avec la Fondation ARA Pacis. Ce projet de loi donne le statut de victimes de guerre aux victimes de viols, premier pas essentiel du processus de justice. « Faire changer la honte de camp », c’est son idée permanente pour poursuivre les criminels et permettre aux victimes de se reconstruire – elle parle d’ailleurs plutôt de survivant.e.s.[8] - [10].

Cette même année, Céline est contactée par Cécile Allegra pour devenir consultante sur un film documentaire. Libye – Anatomie d’un crime de guerre[11] traite des violences sexuelles en Libye, notamment dirigées à l’encontre des hommes. C’est un film poignant qui montre le travail d’enquête nécessaire pour constituer des dossiers judiciaires, et l’impérieuse importance de ce processus indispensable à la reconstruction d’un pays. Il est présenté en avant-première au Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains (FIFDH) à Genève en mars 2018, et y remporte un prix.

We are NOT Weapons of War

En 2014, Céline Bardet est invitée par William Hague et Angelina Jolie au premier Sommet global sur le viol dans les conflits. Elle lance au même moment l’ONG We Are NOT Weapons Of War (WWoW), dont elle est présidente, qui vise à revisiter la manière de travailler sur le terrain avec les victimes de viol de guerre[8]. Elle s’est en effet aperçue de l’incapacité des autorités internationales à comprendre ce fléau et à lutter contre lui. Elle s’est aussi rendu compte d’un grand manque de coopération entre professionnels de la santé et de la justice sur cette question. We Are NOT Weapons Of War veut développer des campagnes publiques sur les questions des violences sexuelles et apporter une expertise et un soutien concret aux victimes et aux institutions judiciaires. Au cœur de la vision de cette ONG, elle veut donc coordonner le travail de ces divers professionnels, mais aussi mettre les victimes au centre de leur processus de reconstruction.

2018 est une année importante pour Céline Bardet et We Are Not Weapons Of War, car elle marque le lancement d'un nouvel outil, le Back Up. Projet phare de l’ONG, le Back Up est une application numérique et constitue un outil plurisectoriel : il permet de signaler des situations de viols de guerre et des victimes, de coordonner l’activité des différents professionnels entre eux et de les mettre en contact avec des victimes, et de récolter des données fiables sur le viol de guerre. Une première version de l’application est lancée et sera tester dans plusieurs pays pilotes au cours de l’année 2018. Céline Bardet continue son travail, et menée par un idéal de justice, elle met à profit ses années d’expérience sur le terrain, au contact des victimes, pour faire bouger les lignes.

Dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, elle alerte sur la vulnérabilité des femmes face aux violences sexuelles et à l'utilisation du viol comme arme de guerre dans les conflits[12].

Publication

Notes et références

  1. Louis Chahuneau, « Viol de guerre : le combat de Céline Bardet », Le Point,‎ (lire en ligne)
  2. Thomas Baïetto, « Les prochains jours de Ratko Mladic », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. Elena Sender, « Céline Bardet: "l'humanité est-elle une chose acquise ?" », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne)
  4. « Enquête de la France en Syrie : une procédure "politique et symbolique" », France 24,‎ (lire en ligne)
  5. Josyane Savigneau, « "Le TPI ne remplit pas complètement sa mission" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. « Afghanistan - CPI : "On parle ici des tortures commises par la CIA, notamment dans les prisons" », sur titrespresse.com,
  7. Zehra Sikias, « Céline Bardet : Une femme contre les criminels de guerre », bhinfo,‎ (lire en ligne)
  8. Cécile Allegra, « Enquête sur le viol utilisé comme une arme de guerre en Libye », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Marine Deffrennes, « Une femme contre les criminels de guerre, entretien avec Céline Bardet », Terrafemina,‎ (lire en ligne)
  10. (en) Zoë Schlanger, « Libya set to pay reparations to victims of rape as a war crime », Newsweek,‎ 2014/ (lire en ligne)
  11. "Libye, anatomie d’un crime", de Cécile Allegra (Fr., 2018, 75 min). (voir la bande annonce)
  12. Cassandre Leray, « La guerre en Ukraine, «un contexte idéal pour les violeurs» », sur Libération (consulté le )

Liens externes

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