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Burn-out autistique

Le burn-out autistique est une forme de burn-out particulière aux personnes avec des troubles du spectre de l'autisme, impliquant un épuisement chronique doublé d'une perte de fonctions et d'une tolérance réduite aux stimuli. Il survient notamment en raison des efforts demandés aux personnes autistes pour s'adapter à un environnement conçu selon des normes neurotypiques. Longtemps décrit uniquement par des personnes elles-mêmes autistes, la première description clinique du burn-out autistique dans la littérature scientifique est publiée en avril 2020[1].

Description

D'après la description princeps de Raymaker et al., le burn-out autistique se distingue du syndrome d'épuisement professionnel classique et du syndrome de fatigue chronique par une série de caractéristiques : fatigue importante, perte de capacités, et tolérance réduite aux stimuli[1] :

« Le burn-out autistique est un syndrome conceptualisé comme résultant du stress chronique de la vie et d'une inadéquation des attentes et des capacités sans soutien adéquat. Il se caractérise par un épuisement généralisé à long terme (généralement 3 mois et plus), une perte de fonction et une tolérance réduite aux stimuli. »

Les personnes autistes interrogées déclarent que ce burn-out résulte de l'effort d'adaptation fourni pour s'adapter au monde neurotypique ; aussi, le burn-out autistique disparaît si la personne se soustrait aux sources de stress[2]. D'après Gill Barton, le burn-out autistique est fréquemment confondu avec la « régression » dans l'autisme[3].

Histoire

La première description du burn-out autistique dans la littérature médicale, en 2020, s'appuie sur un corpus de 19 ressources web et de 19 interviews[1].

Il avait été décrit antérieurement par des personnes elles-mêmes autistes[1], par exemple dans des témoignages[4], articles de presse[5], sur des sites web d'associations[6], et dans des guides d'auto-soutien, expliquant que les personnes autistes expérimentant ce burn-out sont fréquemment diagnostiquées avec une dépression, des attaques de panique, un trouble des conduites ou un trouble bipolaire[7]. D'après le sociologue Steven K. Kapp, en 2006 puis en 2018, l'association AASPIRE a obtenu des fonds de recherches sur ce type de burn-out[8].

Références

  1. Raymaker et al. 2020.
  2. (en-US) Sarah Deweerdt, « Autistic burnout, explained », sur Spectrum, Simons Foundation, (DOI 10.53053/bpzp2355, consulté le ).
  3. (en) Gill Barton, « Autistic Burnout or Regression Individuals on the Autism Spectrum ».
  4. (en) Alex Ratcliffe, Our autistic lives : personal accounts from autistic adults around the world aged 20-70+, Jessica Kingsley Publishers, , 272 p. (ISBN 978-1-78592-560-3, OCLC 1084496020, lire en ligne), p. 83.
  5. (en-US) « How Masking My Autism Led to Burnout », sur www.yahoo.com (consulté le )
  6. « Le burnout autistique », sur AFFA Association de filles et femmes autistes, (consulté le ).
  7. (en) Finn V. Gratton, Supporting transgender autistic youth and adults : a guide for professionals and families, Jessica Kingsley Publishers, , 240 p. (ISBN 978-1-78592-803-1, OCLC 1084618940, lire en ligne), p. 64-65.
  8. (en) Steven K. Kapp, Autistic community and the neurodiversity movement : stories from the frontline, Springer Nature, , 330 p. (ISBN 978-981-13-8437-0, OCLC 1127055276, lire en ligne), p. 139.

Annexes

Vidéographie

Bibliographie

  • [Raymaker et al. 2020] (en) Dora M. Raymaker, Alan R. Teo, Nicole A. Steckler et Brandy Lentz, « “Having All of Your Internal Resources Exhausted Beyond Measure and Being Left with No Clean-Up Crew”: Defining Autistic Burnout », Autism in Adulthood, (ISSN 2573-9581, DOI 10.1089/aut.2019.0079, lire en ligne, consulté le )
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