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Burke's Peerage

Burke’s Peerage & Baronetage, ouvrage d'abord publiĂ© en 1826 par John Burke[1] Ă  Londres, est considĂ©rĂ© comme faisant autoritĂ© dans l'ordre de prĂ©sĂ©ance des familles nobles et les informations de la petite noblesse du Royaume-Uni.

Burke’s Peerage & Baronetage
Image illustrative de l’article Burke's Peerage
Armoiries officielles de Sir Bernard Burke.

Auteur John Burke
Genre Annuaire de la noblesse britannique
Version originale
Langue Anglais
Lieu de parution Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Date de parution 1826
Version française
Date de parution Non disponible

Burke procure les détails généalogiques, biographiques et la titulature de l'aristocratie britannique ou des monarchies et des anciennes dynasties européennes, et de plusieurs des principales familles internationales[2].

Burke's Peerage désigne également l'éditeur britannique, devenu en 2013, entreprise internationale sous le nom officiel Burke's Peerage Limited[3] - [4].

Histoire

En 1826, le gĂ©nĂ©alogiste irlandais John Burke a commencĂ© Ă  publier des livres consacrĂ©s Ă  l'ascendance et Ă  l'hĂ©raldique de la pairie et de la noblesse terrienne (baronnet, chevalerie, landed gentry) au Royaume-Uni. Sa premiĂšre publication, a Genealogical and Heraldic Dictionary of the Peerage and Baronetage of the United Kingdom, a Ă©tĂ© mise Ă  jour sporadiquement jusqu'en 1847, annĂ©e oĂč la compagnie a commencĂ© Ă  publier de nouvelles Ă©ditions chaque annĂ©e sous le nom de Burke's Peerage, Baronetage and Knightage (souvent abrĂ©gĂ© en Burke's Peerage ). D'autres livres ont suivi, notamment Burke's Landed Gentry, Burke's Colonial Gentry et Burke's General Armory. La maison d'Ă©dition a Ă©galement publiĂ© des livres sur les familles royales d'Europe et d'AmĂ©rique latine, les familles dirigeantes d'Afrique et du Moyen-Orient, les familles distinguĂ©es des États-Unis et les familles historiques d'Irlande.

Critiques

DÚs le début, les travaux de Burke sont marqués par la pomposité et la négligence. Les lecteurs ont pu accepter, comme une légÚre excentricité stylistique, l'idolùtrie de personnages médiévaux qui n'étaient que des brigands et le ton ridiculement révérencieux adopté envers des personnes insignifiantes possédant un titre ou apparentées à une personne titrée. Cependant, la principale faute de fond était l'inexactitude fréquente et évidente des articles. Sans une grande connaissance de l'histoire ou de la généalogie, le lecteur pouvait voir des invraisemblances et des incohérences tant au sein des articles qu'entre eux. Les erreurs dans les articles existants n'ont pas été corrigées entre les éditions et de nouvelles erreurs ont été ajoutées dans les nouveaux articles. On en trouve encore un petit exemple en 1953. L'article sur la baronnie des Baden-Powell mentionnait une relation entre premier baron (décédé en 1941) et la famille du premier comte Nelson (décédé en 1835). Cette relation, non évoquée dans l'article sur le comté de Nelson, était inexistante dans la réalité[5] - [6]. Quand une telle négligence apparaissait sur des liens relativement récents, comment les lecteurs pouvaient-il espérer trouver des indications précises sur les titres aux ascendances complexes et remontant à une époque lointaine ou médiévale?

Les spĂ©cialistes sĂ©rieux ont toujours fait peu de cas des livres de Burke, exposant, de temps en temps, leurs dĂ©fauts. En 1877, le professeur d’Oxford Edward Augustus Freeman pointa en des termes de mĂ©pris sans prĂ©cĂ©dent, les fables et les fictions de Burke[7], oĂč il put facilement trouver un pedigree qui Ă©tait purement mythique - si tant est que mythique ne soit pas un mot trop respectable pour ce qui doit ĂȘtre, dans beaucoup de cas, un travail d'invention dĂ©libĂ©rĂ©e
. (et) presque toujours faux. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, ce n'est pas seulement faux, mais impossible
 pas seulement des fictions, mais exactement ce genre de fiction qui est, Ă  ses dĂ©buts, un mensonge dĂ©libĂ©rĂ© et intĂ©ressĂ©[8]. La rĂ©putation de la marque dans les milieux informĂ©s Ă©tait bien Ă©tablie en 1893 lorsqu'Oscar Wilde Ă©crivit dans la piĂšce Une femme sans importance : « Vous devriez Ă©tudier la gĂ©nĂ©alogie des nobles, Gerald, la Pairie. C'est le seul livre qu'un jeune homme qui frĂ©quente la ville doit connaĂźtre dans les moindres dĂ©tails, et c'est le meilleur roman que les Anglais aient jamais Ă©crit. »[9] De telles piques eurent peu d’effet et en 1901, l’historien J. Horace Round dĂ©nonça les « vieilles fables » et « rĂ©cits invraisemblables » perpĂ©tuĂ©s par le Burke's Peerage[7].

Dans la littérature

Dans les premiĂšres lignes de son roman L'Amour dans un climat froid, Nancy Mitford dresse un parallĂšle entre le Burke et le Debrett's Peerage : « Il est indispensable que le lecteur soit, une fois pour toutes, pĂ©nĂ©trĂ© de l'idĂ©e que les Hampton ont toujours Ă©tĂ© des gens extrĂȘmement puissants et extrĂȘmement riches. Un coup d'Ɠil dans le Burke ou le Debrett suffirait d'ailleurs Ă  l'en convaincre ; mais il est parfois malaisĂ© de se procurer ces ouvrages considĂ©rables. [...] Burke et Debrett s'Ă©tendent tous deux, avec une complaisance marquĂ©e, sur les merveilleuses particularitĂ©s de cette famille, prĂ©servĂ©e de toute alliance fĂ©minine Ă©quivoque[10]. »

Dans Le Roman de la momie, ThĂ©ophile Gautier Ă©crit page 9: « il portait partout avec lui la sĂ©curitĂ© dĂ©daigneuse que donnent une grande fortune hĂ©rĂ©ditaire, un nom historique inscrit sur le livre du Peerage and Baronetage, cette seconde Bible de l’Angleterre, et une beautĂ© dont on ne pouvait rien dire, sinon qu’elle Ă©tait trop parfaite pour un homme.»

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Garter King of Arms », sur www.british-history.ac.uk.
  2. Virginie Malingre, « Le Burke's fait sa révolution », sur www.lemonde.fr, .
  3. (en) « About the compagny - History », sur www.burkespeerage.com.
  4. (en) « Burke's Peerage Limited - Overview », sur beta.companieshouse.gov.uk.
  5. L. G. Pine (Ă©d.), Burke's Peerage, Londres, Burke's Peerage Ltd, , 1544 and 1704
  6. A genealogical and heraldic dictionary of the peerage... 1859, p. 1827,lire en ligne, sur babel.hathitrust.org .
  7. (en) J. Horace Round, Studies in Peerage and Family History, Londres, (ISBN 0-8063-0426-X, lire en ligne) Lire notamment:
    • Preface p.x
    • Chapitre : The Peerage p. 12-15, p. 25, p. 45 : « It has long been the fashion to pour contempt on peerage writers' pedigrees, and it cannot be denied that it was fully justified by the absurd fables which the Burke family [...] have recklessly repeated in their productions. », p. 54, p. 61 : « Whether, in the future, Burke's Peerage will continue to publish the baseless pedigree it has now taken from his lordship's work time alone can show. But its repetition will be most unjust to the genuine pedigrees in the same work. And that is one of the reason why a protest is required. », p. 73, p. 106, p. 108 : « In striking contrast with his zeal for the truth is the fact that ‘Burke’ (1900) continues to repeat all the absurdities I have here exposed, thus illustrating its editor's conception of “a more thorough revision than usual.” », p. 109 : « So Burke's Peerage, in this instance, flatly contradicts itself. », p. 110.
  8. (en) Edward A. Freeman, « Pedigrees and Pedigree-Makers », Contemporary Review, Strahan and Compagny Limited, vol. XXX,‎ , p. 11-41 (lire en ligne), lire notamment p. 11-12 : « “Stemmata quid faciunt?” What are pedigrees worth? when stage after stage, not in mythical but in recorded ages, not among gods and heroes, but among men who ought to be real, is purely mythical —if indeed mythical is not too respectable a name for what must be in many cases the work of deliberate invention. I turn over a peerage or other book of genealogy, and I find that,when a pedigree professes to be traced back to the times I know most in detail, it is all but invariably false. As a rule, it is not only false, but impossible. »
  9. Citation d'origine : « You should study the Peerage, Gerald. It is the one book a young man about town should know thoroughly, and it is the best thing in fiction the English have ever done. »
  10. L'Amour dans un climat froid, trad. François Villié, éd. La Découverte, 2003, p. 13-14.
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