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Bullet the Blue Sky

Bullet the Blue Sky est une chanson du groupe de rock irlandais U2, enregistrée en 1986. C'est la quatrième piste de leur 5e album The Joshua Tree, sorti en . Elle est présente aussi en 16e position, mais dans sa version live, sur l'album Rattle and Hum, publié en . Elle est l'une des chansons les plus ouvertement politiques du groupe, dont les performances live sont souvent très critiques à l'égard des conflits politiques et de la violence.

Bullet the Blue Sky
Chanson de U2
extrait de l'album The Joshua Tree
Sortie
Enregistré 1986
Durée 4:32
Genre Post-punk
Auteur U2 (composition), Bono (paroles)
Producteur Brian Eno, Daniel Lanois
Label Island

Pistes de The Joshua Tree

Thématique

Cette chanson tire son origine d'une visite de Bono et de sa femme Alison Stewart au Salvador à l'automne 1986[1]. Sur place, ils constatent la brutalité de la dictature militaire soutenue par les États-Unis, notamment par les attaques d'avions F16 sur les villages. Un pays à feu et à sang, des balles volant au-dessus de leur tête et un sentiment d'impuissance et de frustration impossible à décrire[2]. Quand il revient en Irlande pour l'enregistrement de The Joshua Tree, Bono demande à The Edge : « de mettre du Salvador dans son ampli »[3]. Le son lourd et nerveux de Bullet the Blue Sky rappelle Led Zeppelin, assumé et revendiqué par le groupe[4]. Les paroles parlent de l'impérialisme américain et du racisme. En 2003, le titre sera repris par le groupe de métal Sepultura sur son album Roorback. La chanson est régulièrement interprétée dans les tournées de U2 depuis 1987, notamment à l'Innocence + Experience Tour en 2015[5].

Interprétation de Bullet the Blue Sky lors du Vertigo Tour en 2005.

Bullet The Blue Sky raconté par Bono

Le leader de U2 déclare qu’il a visité le Salvador avec quelques Américains qui « offraient du réconfort aux réfugiés de la guerre ». « Je me souviens que le sol tremblait et je me souviens de l’odeur. Je suppose que c’était l’odeur d’une zone de guerre », se rappelle le chanteur. Et alors qu’il déclare qu’il ne se sentait pas en danger sur le moment, il savait que des vies étaient perdues non loin de lui. Même s’il a déclaré avoir vu des choses « vraiment difficiles à expliquer », il avait l’impression qu’il pouvait raconter ce qui se passait au travers de chansons. Bono a raconté à The Edge ce qu’il avait vécu au Salvador, et avec un clin d’œil à Jimi Hendrix, The Edge a inclus la « peur et la haine » dans son solo de guitare que l’on entend dans la chanson. « Nous avons mis mes sentiments dans la chanson Bullet The Blue Sky », raconte-t-il. Bono explique comment les paroles se sont développées. « J’ai utilisé le langage des Saintes Écritures pour décrire la situation : « In the howling wind comes a stinging rain / See it driving nails /Into the souls in the tree of pain / From a firefly, a red orange glow / See the face of fear / Running scared on the valley below/ Bullet the blue sky ». Le personnage que Bono a créé, le visage rouge comme une rose dans un buisson d’épines (« face red like a rose in a thorn bush ») et qui « effeuille ces dollars » « peeling off those dollar bills », représente Ronald Reagan. « En tant que partisan de la non-violence, j’ai eu une réaction violente face à ce dont j’étais témoin », explique-t-il[6].

Postérité

En 2004, le magazine Mojo place Bullet the Blue Sky à la 17e place sur sa liste des 100 morceaux de rock épique[7]. En 2018, la revue Q inclut la chanson dans sa liste des 50 plus grandes chansons révolutionnaires et l'écrivain Niall Doherty déclare : « Ce n'est pas sans ironie qu'elle est devenue la chanson la plus puissante de l'album qui a fait de U2 des stars en Amérique. Bono raconte les horreurs de la politique étrangère américaine dans des stades pleins à craquer, soir après soir »[8]. Dans le hors-série des Inrockuptibles consacré à U2 en 2017, Emmanuelle Delsol parle de « morceau extraordinaire, dans lequel la tension métallique monte au rythme de la batterie de Larry Mullen Junior et de la basse d'Adam Clayton, comme au meilleur de War [...][9]. » Enfin, pour Sophie Bourdais de Télérama en 2023, « c’est dans la version live de Rattle and Hum qu’on ressent le mieux la colère qui déborde de cette chanson très politique. [...] The Star-Spangled Banner (version Jimi Hendrix) en intro, rythmique obsédante, déflagrations sonores, accents de prophète dans la voix du chanteur, tout fait frissonner. »[10]

Reprises

Année Reprise par Album
1998 Human Out of the Dust[11]
1999 P.O.D. The Fundamental Elements of Southtown
2000 Kane With or Without You
Richard Cheese and Lounge Against the Machine Lounge Against the Machine[12]
2003 Sepultura Revolusongs et Roorback[13]
2007 Marcus Satellite avec Provensen The Marcus Satellite Tribute to U2
Marcus Satellite avec JVB
QueensrĂżche Take Cover[14]
2008 Vieux Farka Touré In the Name of Love : Africa Celebrates U2[15]
2009 Electrøn Love Theory featuring Trish Shallest In the Shadows of U2

Notes et références

  1. Niall Stokes, U2, les secrets de toutes leurs chansons, chapitre The Joshua Tree, Bullet The Blue Sky, page 66, aux Ă©ditions Hors Collection, mars 2013
  2. 1000 albums rock essentiels de 1956 Ă  aujourd'hui, sous la direction de Christophe Goffette, texte sur The Joshua Tree, Crossroads Compact, Nouveau Monde Ă©ditions, octobre 2022, 720 pages, (ISBN 978-2-38094-332-0)
  3. U2, numéro collector de Rolling Stone, No 27, les 50 meilleures chansons de U2, classé No 21 : Bullet the Blue Sky, page 88, novembre 2015
  4. Stan Cuesta, U2, chapitre 7 : The Joshua Tree - Rattle and Hum (1987-1988), analyse de Bullet the Blue Sky, page 48, Ă©ditions Librio, juin 2003
  5. « Tout sur U2 en français », sur u2achtung.com (consulté le ).
  6. « Bono parle des origines de « Bullet the Blue Sky Â» », sur Rolling Stone, (consultĂ© le ).
  7. 100 Epic Rock Tracks". Mojo (125). Avril 2004
  8. "50 Greatest Revolutionary Songs", Q magazine, Septembre 2018, page 59
  9. Les Inrockuptibles 2, chapitre : Born to be live, chapitre : Les concerts, analyse de Bullet the Blue Sky par Emmanuelle Delsol, page 86, 2017
  10. Hugo Cassavetti,, François Gorin,, Jean-Baptiste Roch,, Louis-Julien Nicolaou,, Frédéric Péguillan,, Sophie Bourdais,, Odile de Plas,, Anne Berthod, « U2, les titans du rock en seize titres flamboyants », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Mark Aylor, « Out of the Dust », The Phantom Tollbooth (consulté le )
  12. Alex Henderson, « Lounge Against the Machine: Overview », AllMusic (consulté le )
  13. Johnny Loftus, « Revolusongs: Overview », AllMusic (consulté le )
  14. Christa Titus, « Queensryche Does Floyd, U2, Police on "Take Cover" », Billboard, (consulté le )
  15. Jennifer Miller, « Africa Pays Homage to U2 » [archive du ], Interference.com (consulté le )
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