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Buddhadasa

Vénérable Ajahn Buddhadasa Bhikkhu (thaï: พุทธทาสภิกขุ ; API : [pʰúttʰətʰâːt pʰíkkʰùʔ] ; lit. esclave du Bouddha), né le et mort le , est un bonze thaïlandais.

Buddhadāsa
Buddhadasa
Biographie
Naissance

Phumriang (d)
Décès
(à 86 ans)
Chaiya
Nationalité
Activité
Autres informations
Idéologie
Buddhist socialism (en)

De la tradition du theravada, bhikkhu Buddhadasa est le fondateur du temple bouddhiste wat Suan Mokkh (th) (สวนโมกข์ . lit. le Jardin de la Libération) dans le sud de la Thaïlande à Surat Thani[1].

Biographie

En 1926, lorsqu'il a 20 ans, Budhadasa est ordonné bonze dans son village natal de Phum Riang puis il va dans un temple de Bangkok pour suivre des études de pali à l'université. Il s'ennuie et, surtout, il se rend compte que les commentaires rédigés par Vajiranana (Vajirananavarorasa, วชิรญาณวโรรส), fils du roi Mongkut et patriarche suprême, ont déformé le texte originel du Tipitaka. Il quitte la capitale, s'installe dans un vieux wat abandonné et revient à une pratique simple et discrète du bouddhisme. Il abandonne les rituels inutiles, l'attachement à ces cérémonies étant l'un des dix liens maintenant prisonnier du samsara, et de plus délaisse les enjeux de pouvoir.

Sala de Wat Suan Mokkh

En 1932, il fonde Wat Suan Mokkh (pl) (สวนโมกข์ ou สวนโมกขพลาราม ou วัดธารน้ำไหล), le Jardin de Libération, lieu de retraite pour les bonzes et les laïcs qui veulent retrouver les racines originelles du bouddhisme theravada.

Il enseigne un temps la pratique de samatha bhavana, menant à une grande tranquillité, mais délaisse ensuite cette pratique pour en venir à l'essentiel vipassana, la vision supérieure, plus austère mais plus directe.

Sa pratique se réfère aux 16 niveaux de anapanasati, conformément aux textes en pâli.

Buddhadasa étudie les autres courants bouddhiques dont le bouddhisme zen, version du bouddhisme du grand véhicule pratiqué au Japon ainsi que les principes chrétiens de l'exégèse des textes sacrés, voyant dans toutes ces écoles un principe similaire.

Il étudie tout autant les conditions sociales et fonde le concept de socialisme dhammique (en), se référant à la préoccupation de Gautama Bouddha face à la misère, y compris économique.

Dans le même temps, il diffuse commentaires et sermons à travers des publications et des conférences : c'est un des tout premiers bonzes à populariser le dhamma (ou Dharma) hors de l'enceinte des temples et la hiérarchie bouddhique voit d'un mauvais œil ce bonze rebelle. Pendant la période "démocratique" de 1973 à 1976, ses idées réformistes sont largement diffusées auprès du public et il tient des débats houleux à la télévision avec le politicien Kukrit Pramoj.

Buddhadasa meurt d'une attaque cardiaque à l'âge de 87 ans.

De nos jours, le temple de Suan Mokkh continue d'accueillir une centaine de bonzes, plusieurs centaines de laïcs et poursuit les activités lancées par son fondateur[2].

Modernisme

Selon le philosophe Didier Treutenaere, « Buddhadâsa Bhikkhu (ne considère) les renaissance et les plans d'existence que comme une description des processus et des états psychiques hic et nunc. Bhuddhadâsa s'était fixé pour objectifs, d'une part de démontrer la compatibilité du bouddhisme des Therâ avec le rationalisme scientifique moderne, d'autre part de rendre plus accessible aux personnes ordinaires le but suprême du bouddhisme, le nibbâna... Le mot devâ ne désigne pas de réels êtres supra-humains mais uniquement des personnes 'aux anges' au sens populaire du terme, c'est-à-dire heureuses et pleinement satisfaites... Le samsâra n'est plus un cycle de renaissance réelles : 'Le Moi naît, dure un moment, cesse ensuite ; il naît de nouveau, dure un moment et cesse de nouveau : c'est de cela que l'on parle lorsque l'on fait référence au cycle du samsâra '(Khwam suk thi thae mi yu tae nai ngan, Bangkok, 1978)[3] »

Bibliographie

Œuvres

  • (en)Christianity and Buddhism, Sublime Life Mission, Bangkok, 1977.
  • (en)Buddha-dhamma for Students, Sublime Life Mission, Bangkok, 1982.
  • (en)Another Kind of Birth, Bangkok, 1974.

Œuvre traduite en français

  • Bouddhisme et socialisme, trad. de l'an. Marie-Charlotte Grandry, Les deux océans, 1987.

Études

  • (en)Peter A. Jackson, Buddhadâsa. Theravada Buddhism an Modernist Reform in Thailand, Silkworm Books, Chiang Mai, Thaïlande, 2003.

Notes et références

  1. Jean Marcel, « Méditation : tous les chemins mènent à Suan Mok... », Gavroche Thaïlande, no 171, , p. 30 et 31 (lire en ligne [PDF])
  2. Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte (éditions), , 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6), Phra Buddhadasa, bonze et rebelle page 193
  3. Didier Treutenaere, Bouddhisme et re-naissance dans la tradition Theravâda, Pointe-à-Pitre, Asia Religion, 2009, p. 521-524.

Sources

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