Bo-Taoshi
Le Bo-Taoshi (æŁćă, BĆ-taoshi, littĂ©ralement mise-Ă -bas du poteau) est un sport de plein air pratiquĂ© lors des fĂȘtes d'Ă©cole japonaises. La partie jouĂ©e par les cadets de l'AcadĂ©mie des forces japonaises d'autodĂ©fense est particuliĂšrement connue pour sa taille, quand deux Ă©quipes de prĂšs de 150 individus s'affrontent[1]: 75 Ă l'offensive (habillĂ©s aux couleurs de l'Ă©quipe) et 75 Ă la dĂ©fensive (habillĂ©s en blanc)
Chaque équipe est divisée en deux parties : l'une en défense et l'autre en attaque, avec comme objectif de faire pencher le poteau en dessous d'un angle de 30 degrés par rapport au sol, en moins de deux minutes[2]. Le poteau mesure entre dix et seize pieds (entre 3 mÚtres et 5 mÚtres). Ce sport ressemble fortement au jeu de la capture du drapeau.
L'histoire du Bo-Taoshi
- Le Bo-Taoshi est d'origine japonaise. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1945[3] par l'armĂ©e nipponne, plus prĂ©cisĂ©ment par l'AcadĂ©mie de la DĂ©fense nationale (NDA) du Japon (National Defense Academy of Japan) afin de pouvoir entraĂźner ses soldats pour le combat mais aussi afin de favoriser l'esprit combatif. Ce sport est assez populaire. Durant un temps, il Ă©tait mĂȘme jouĂ© dans les cours des Ă©coles, mais il a Ă©tĂ© interdit car trop dangereux pour de jeunes enfants. De nos jours, ce sport n'est pratiquĂ© que lors dâĂ©vĂ©nements spĂ©ciaux, comme la cĂ©lĂšbre cĂ©rĂ©monie d'intronisation annuelle de lâacadĂ©mie de dĂ©fense nationale du Japon, et jouĂ© par les nouveaux Ă©lĂšves officiers. Lors de ces tournois, tous les jeunes de l'acadĂ©mie sont rĂ©partis en bataillons. Un mois avant le grand tournoi, ils s'entraĂźnent avec leur capitaine de bataillon afin d'avoir l'honneur de gagner ce tournoi[4] - [5] - [6].Celui-ci est Ă©galement jouĂ© lors des journĂ©es sportives des Ă©coles, des collĂšges, des lycĂ©es ainsi que des universitĂ©s. La version jouĂ©e dans les Ă©coles est un peu diffĂ©rente : le but n'est pas de faire tomber le poteau mais d'attraper un drapeau situĂ© en haut[7].
Pratique du Bo-Taoshi
Les rĂšgles
Les rĂšgles du jeu sont assez simples :
- Une partie de Bo-Taoshi ne dure que deux minutes maximum.
- Au départ, le poteau est à 90° du sol.
- Pour qu'une Ă©quipe remporte la partie, il faut qu'elle incline le poteau Ă 30° du sol (avant 1973, le poteau devait ĂȘtre inclinĂ© Ă 45° du sol).
- Si aucune Ă©quipe ne parvient Ă incliner le poteau Ă 30° au bout de deux minutes, les joueurs se replacent et la partie est relancĂ©e jusquâĂ ce qu'une Ă©quipe gagne.
- Il est interdit de frapper, dâĂ©trangler et de faire tout geste dangereux qui pourrait gravement blesser les joueurs adverses[8] - [5].
Les joueurs
Dans un tournoi, chacune des deux équipes comporte 150 joueurs, qui sont divisés en deux parties : un groupe d'attaque de 75 joueurs et un groupe de défense de 75 joueurs.
Le groupe d'attaque
Le rÎle du groupe d'attaque est de se jeter dans le tas afin de pouvoir faire s'incliner le poteau à 30°. Il existe plusieurs positions d'attaque :
- Les attaquants (æ»æè ) : joueurs offensifs individuels.
- Le scrum (ăčăŻă©ă ) : c'est une mĂȘlĂ©e qui plonge dans le cercle dĂ©fensif afin de servir de tremplin pour les attaquants.
- Les chargeurs (ć é»ćš) : joueurs qui chargent le poteau pour le faire tomber.
Chaque poste a un nombre indéfini de joueurs. Le choix de composition de chaque équipe revient à son capitaine de bataillon. On peut voir qu'il y a trois vagues d'attaque : la premiÚre est celle du scrum, la seconde celle des attaquants et la derniÚre celle des chargeurs[4].
Le groupe de défense
Le groupe de défenseurs se place en cercle autour du poteau afin de le protéger et de le garder à plus de 30° du sol. Il existe plusieurs positions de défense :
- Le cavalier sur le dessus (äžăźăžăŁăłăăŒ) : c'est un joueur assis ou accrochĂ© au sommet du poteau.
- Le cercle / la barriĂšre (ă”ăŒăŻă«/ăăȘăą) : ce sont les joueurs qui encerclent le poteau.
- Les supports de poteau (ăăčăăă©ă±ăă) : ce sont les joueurs Ă lâintĂ©rieur du cercle soutenant la base du poteau.
- Les interfĂ©rences(ćčČæž) : ce sont les joueurs qui interfĂšrent avec les attaquants.
Pendant chaque match, il n'y a qu'un seul cavalier sur le dessus et quatre supports de poteau. Pour le reste, c'est le capitaine du bataillon qui choisit le nombre de joueurs qu'il veut[4].
Les Ă©quipements et les tenues
Lors d'un match, malgré la violence de ce sport, les joueurs sont trÚs peu protégés : ils n'ont qu'une paire de genouillÚres ainsi qu'un casque ressemblant fortement à celui des rugbymen.
Chaque équipe est appelée un bataillon et chaque bataillon a un drapeau qui le représente, mais aussi une chemise de couleur avec, parfois, un insigne.
Chaque groupe d'attaque est habillé aux couleurs de son équipe, c'est-à -dire que chaque équipe a sa propre chemise mais tous les groupes ont un pantalon blanc. Les groupes de défenseurs, eux, sont tous habillés en chemise blanche avec un bas noir. Les joueurs ne portent pas de chaussures : ils sont tous pieds nus, avec parfois des bandages au talon.
L'arbitre principal est habillé avec une chemise noire et un pantalon blanc. Il a pour fonction de s'assurer qu'il n'y a pas de faute et c'est lui qui signale la fin du match si le poteau est abaissé à 30° du sol ou si le temps est terminé. Il est accompagné de suppléants qui, eux, sont habillés avec une chemise orange et un bas blanc. Ils gÚrent le temps du match ou aident l'arbitre à voir les fautes.
Le déroulement d'un match
Avant le match, les joueurs se mettent en ligne et réalisent une série de gestes ritualisés, de sauts chorégraphiés et de chants turbulents traditionnels japonais.
AprĂšs ces rituels, les groupes dĂ©fensifs se positionnent autour du poteau qu'ils doivent dĂ©fendre puis lĂšvent la main pour signaler Ă l'arbitre qu'ils sont prĂȘts Ă recevoir l'assaut de l'Ă©quipe adverse. L'arbitre habillĂ© en noir abaisse son drapeau et l'assaut de l'Ă©quipe adverse est lancĂ©.
Le match prend fin lorsque le poteau est abaissĂ© Ă 30° du sol, mais si, au bout de 2 minutes, le poteau n'est pas abaissĂ©, le match s'arrĂȘte, tout le monde se remet en place et un nouvel assaut est lancĂ©[9].
A savoir
Ce sport nécessite une bonne condition physique, un peu comme au rugby car le Bo-Taoshi est brutal et violent. Il est aussi trÚs semblable au sport de la capture du drapeau.
MĂȘme si le Bo-Taoshi est un sport assez rĂ©cent, il existe un film japonais sur ce sport : Boutaoshi, sorti le 7 juillet 2007 et parlant d'un jeune Ă©tudiant du nom de Tsuguo Takayama, qui est en conflit avec son pĂšre parce qu'il le rabaisse. Il se dĂ©couvre un talent pour le Bo-Taoshi et avec un groupe d'amis Ă©tudiants, il crĂ©e une Ă©quipe pour le tournoi final de son Ă©cole[10] - [11].
Il existe aussi un livre disponible, se nommant « Championship Bo-Taoshi winners ».
Notes et références
- (en-US) James Furbush, « Bo-Taoshi: Super Happy Pole Pulldown Sport Time », :, (consulté le )
- « New Sport: Bo-Taoshi :Deuce of Davenport », sur web.archive.org, (consulté le )
- « 25 sports les plus insolites », sur NEON,
- (ja) « Le Bo-Taoshi », sur nda
- Yohan Demeure, « Le Bo-Taoshi, ce sport de l'armée Japonaise », sur sciencepost
- VICEsport, « LE Bo-Taoshi, un sport de l'armée Japonaise »,
- « Les sports les plus fous à travers le monde », sur Easyvoyage,
- (en) « Le Bo-Taoshi », sur thewestsider
- « Bo- Taoshi, un sport brutal mais insolite », sur outdooors
- « æŁăăăïŒ - äœćæ ć ±ă»æ ç»ăŹăă„ăŒ -KINENOTEïŒăăăăŒăïŒ Â», sur www.kinenote.com (consultĂ© le )
- (ja) « æŁăăăïŒïœMOVIE WALKER PRESS », sur MOVIE WALKER PRESS (consultĂ© le )