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Bibi Ka Maqbara

Le Bibi Ka Maqbara (en ourdou : ŰšÛŒŰšÛŒ ÙƒŰ§ Ù…Ù‚ŰšŰ±Û, « bibi kā maqbara », c'est-Ă -dire « tombe de l'Ă©pouse (ou de la Dame) ») est un mausolĂ©e (maqbara) construit Ă  la fin XVIIe siĂšcle par un des fils d'Aurangzeb, Azam, en hommage Ă  sa mĂšre, RabĂź'a-ud-Daurani, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1657[1]. Il se trouve Ă  AurangĂąbĂąd, dans l'État du Maharashtra (Inde), et souvent appelĂ© « Taj du Deccan » en raison de sa ressemblance avec le Taj Mahal.

Bibi Ka Maqbara
Vue générale du mausolée Bibi Ka Maqbara
Présentation
Type
Mausolée
Style
moghol
Architecte
Moghol
Construction
XVIIe siĂšcle
Commanditaire
Propriétaire
Patrimonialité
Monument d'importance nationale (d)
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Coordonnées
19° 54â€Č 05″ N, 75° 19â€Č 13″ E
Localisation sur la carte de l’Inde
voir sur la carte de l’Inde

Description

Le mausolĂ©e se trouve au cƓur d'un vaste jardin quadrilatĂšre clĂŽturĂ©, long (du nord au sud) de 458 mĂštres, et large (d'est en ouest) de 278 mĂštres[2]. Ce jardin est de dessin typiquement moghol : quatre allĂ©es principales divisent l'espace en quatre parties, avec le monument au centre, le tout agrĂ©mentĂ© de bassins, de fontaines et de jets d'eau. Les nombres huit et neuf, qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme auspicieux, se retrouvent Ă  plusieurs endroits, par exemple l'octogone qui donne leur forme aux minarets et aux bassins[3].

Par son plan et sa structure gĂ©nĂ©rale, le mausolĂ©e rappelle le Taj Mahal d'Agra. La plus grande diffĂ©rence entre celui-ci et le Bibi ka Maqbara tient aux matĂ©riaux. Si pour le premier on a uniquement utilisĂ© du marbre, le deuxiĂšme est essentiellement fait de plĂątre. Ce n’est pas lĂ  un simple dĂ©tail mais bien plutĂŽt un signe du dĂ©clin que l’empire connaĂźtra avec les successeurs d'Aurangzeb. À l'intĂ©rieur de l'Ă©difice, on dĂ©couvre la tombe, placĂ©e sous le dĂŽme, mais en contrebas du niveau de l'entrĂ©e, dans une cavitĂ© octogonale. La tombe elle-mĂȘme est en outre entourĂ©e d'une clĂŽture en marbre ajourĂ©, Ă©galement octogonale. De cette façon, elle peut ĂȘtre vue depuis le rez-de-chaussĂ©e du bĂątiment[2].

Cependant, la symĂ©trie parfaite de l'ensemble a Ă©tĂ© parasitĂ©e au tournant des 18e et 19e siĂšcles par l'ajout d'une mosquĂ©e sur la partie ouest de la plateforme, Ɠuvre des Nizam d’Hyderabad. BĂątie en basalte et en plĂątre, cette mosquĂ©e est dĂ©limitĂ©e sur sa façade principale par une arcade, et elle peut accueillir quelque 380 personnes. Les raisons de la construction d’une mosquĂ©e Ă  cet endroit sont d'autant moins claires que le site en possĂ©dait dĂ©jĂ  une, situĂ©e du mĂȘme cĂŽtĂ© le long de l'enceinte de l'ensemble.

Datation et commanditaire

Une plaque à l'entrée du monument indique que le Bibi ka Maqbara a été construit entre 1651 et 1661 par Azam Shah, un des fils de Aurangzeb. Cette double affirmation a été l'objet de controverses parmi les chercheurs.

La date : Dirlas Banu Begum, qui fut la premiÚre femme d'Aurangzeb, est morte en 1657 à cause de complications qui ont suivi la naissance de son cinquiÚme enfant[1]. Il est donc peu probable que la construction du monument ait commencé en 1651. Il est plus probable que le monument fut construit entre 1657 et 1661. En tout cas, la chercheuse Laura Parodi ne remet pas en question la datation de fin des travaux[4].

Le commanditaire : il s'agit sans doute d'Aurangzeb. En revanche, Shah Jahan, son pĂšre, Ă©tant fort malade, Aurangzeb dut partir Ă  ce moment pour Delhi afin de faire valoir sa volontĂ© de succĂ©der Ă  son pĂšre (c'est 1657 qu'a dĂ©butĂ© la guerre de succession entre Aurangzeb et ses frĂšres[5]). C'est pourquoi on affirme souvent que son fils a assurĂ© la supervision des travaux[6]. De toute façon, si l'on garde la date de 1651 et mĂȘme si on admet la date de 1657 pour le dĂ©but de la construction de ce monument, il est impossible qu'Azam Shah en soit le commanditaire.

Vue extérieur de la mosquée ajoutée à l'ensemble Bibi Ka Maqbara.

Aurangzeb n'étant guÚre aimé en Inde, il se peut qu'il y ait eu une volonté de faire disparaßtre son nom du monument le plus emblématique de la ville, et ce malgré des aberrations historiques[7].

Notes et références

  1. (en) Audrey Truschke, Aurangzeb. The Man and the Myth, Londres, penguin viking, , 216 p. (ISBN 978-0-670-08981-9), p. 52
  2. (en) Archaeological Survey of India, « Bibi-Ka-Maqbara », sur web.archive.org.
  3. George Michell, Splendeurs mogholes: Art et architecture dans l'Inde islamique, Paris, Gallimard, , 288 p. (ISBN 978-2-070-11908-0), p. 68.
  4. Parodi 1998, p. 376.
  5. Parodi 1998, p. 353.
  6. (en) Pushkar Sohoni, « A Tale of Two Imperial Residences: Aurangzeb's Architectural Patronage », Journal of Islamic Architecture, vol. 4, no 2,‎ , p. 63-69; v. p. 64a (lire en ligne [PDF])
  7. « Time of Aurangabad »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur timesofaurangabadfr.com,

Bibliographie

  • (en) Laura E. Parodi, « The Bibi-ka Maqbara in Aurangabad. A Landmark of Mughal Power in Deccan? », East and West, vol. 48, nos 3/4,‎ , p. 349-383 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Archaeological Survey of India, « Bibi-Ka-Maqbara », sur web.archive.org (consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • PrĂ©sentation de l'extĂ©rieur du monument et des jardins (drone). VidĂ©o 1'00 - page consultĂ©e le
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