Baduy
Les Baduy[note 1] ou Kanekes, sont une communauté coutumière d'Indonésie vivant dans la partie occidentale de la province de Java occidental. Ils sont environ 12 000 et vivent dans le massif montagneux du Kendeng, à une altitude de 300-500 mètres. Leur territoire consiste en 50 km2 de forêts à 120 km à l'ouest de Jakarta, la capitale de l'Indonésie.
Kanekes
District de Lebak ( Indonésie) | 11 620 (2015)[1] |
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Langues | soundanais |
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Religions | religion traditionnelle soundanaise |
Ethnies liées | Kasepuhan |
Les Baduys se divisent en deux sous-groupes : les Baduy Dalam (« Baduys de l'intérieur ») et les Baduy Luar (« de l'extérieur »). Les non-Baduys n'ont pas le droit d'entrer en contact avec les Baduy Dalam, mais peuvent rencontrer des Baduy Luar.
Histoire
Les origines de la communauté remontent au XVIe siècle selon une première hypothèse : alors que le royaume de Sunda est sur le point de passer sous contrôle musulman (sultanat de Banten) ou qu'il vient de tomber, une partie de la population se réfugie dans les montagnes[1] - [2]. Selon une seconde hypothèse, un groupe pré-islamique d'ascètes aurait déjà occupé les lieux[1].
Territoire et population
Le peuple Baduy vit dans le village de Kanekes, situé dans le district de Lebak, qui occupe une surface de 5 137 hectares (environ 50 km2), majoritairement forestière, à une altitude comprise entre 170 et 410 mètres (6° 29′ S, 106° 04′ E)[1]. L'accès à leur territoire se fait après plusieurs heures de marche dans la jungle[2]. Les hameaux sont situés à proximité du fleuve Ciujung et de ses affluents : trois sont occupés par le sous-groupe des « Baduy de l'intérieur » (en indonésien : Baduy Dalam) et cinquante-neuf par les « Baduy de l'extérieur » (Baduy Luar)[1] - [2]. Sur les 12 000 personnes que compte la communauté[note 2], la plupart (environ 90%) sont des Baduy de l'extérieur[1].
Plusieurs dénominations ont été utilisées depuis le XIXe siècle pour décrire cette communauté[note 3], et bien que le terme indonésien Baduy se soit imposé, il est rejeté par la communauté qui lui préfère celui du nom du village Kanekes[1].
La communauté tire ses principales ressources des cultures sur brûlis, mais confectionne également des vêtements (kain tenun) et sacs traditionnels pour son propre usage ou le commerce[1]. Certains Baduy cultivent aussi le durian, le petai ou la banane[1].
Culture
Les Baduys parlent un dialecte soundanais archaïque.
Contrairement aux autres populations locales, les Baduys ne sont pas musulmans[3] . Ils pratiquent une religion appelée Agama Sunda Wiwitan.
Galerie
- Femmes Baduy Luar avec leur tenue noire
- Vieille dame baduy
- Un Baduy Luar en tenue traditionnelle noire
- Enfants baduy
- Kanekes, le village des Baduy
- Cérémonie du Seba, dans laquelle des Baduy Luar viennent offrir au gouverneur de Banten du riz de la nouvelle récolte
Notes et références
Notes
- Parfois Baduys, cf. l'encyclopédie Larousse.
- Les recensements, rappelés par Iskander, comptent 11 172 personnes en 2010 et 11 602 personnes en 2015. L'article de Geo estime en 2020 la population à 13 000 individus.
- urang Baduy, urang Rawayan, urang Kanekes, ou encore urang Parahiang.
Références
- Johan Iskandar et Budiawati Iskandar, « Ethnoastronomy-The Baduy agricultural calendar and prediction of environmental perturbations », Biodiversitas, vol. 17, no 2, , p. 694-703 (ISSN 1412-033X, DOI 10.13057/biodiv/d170244, lire en ligne)
- Mathilde Saljougui, « Indonésie : en immersion avec les Baduy, gardiens de la "forêt interdite" sur l'île de Java », GEO, (lire en ligne, consulté le )
- « Baduys », encyclopédie Larousse (consulté le )
Bibliographie
- Berthe, Louis, "Aînés et cadets : l'alliance et la hiérarchie chez les Baduj (Java occidental)", L'Homme, 1965, Volume 5, Numéros 3-4, p. 189-223