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BĂȘte de Primarette

La bĂȘte de Primarette est un loup anthropophage (ou plusieurs loups) Ă  l'origine d'une sĂ©rie d'attaques sur des humains dans les environs de Primarette, en DauphinĂ©. La premiĂšre attaque est mentionnĂ©e au printemps 1747. Jusqu'Ă  la fin de l'hiver 1752, sept victimes sont recensĂ©es dans les registres paroissiaux.

Histoire

Acte de sépulture de François Malarin, 23 mai 1747

En 1747, le curé de Primarette rapporte la mort violente d'un enfant de sa paroisse[1] :

« L'an 1747 et le 23e may, mardi de pentecĂŽte pendant l'office de vĂȘpres, un loup carnacier prit l'enfant de François Malarin Ă  la porte de sa maison, en prĂ©sence de sa mĂšre qui ne put jamais le lui arracher des dents : plusieurs personnes revenant de vĂȘpres ayant entendu le rĂ©cit de ce malheur coururent dans les bois, sur les traces du sang que rĂ©pandoit led[it] enfant, dont ils trouvĂšrent quelques membres dispersĂ©s, comme la tĂȘte, les bras, une cuisse et un pied, qui furent ensevelis le meme jour dans le cimetiere de Primarette Ă  nuit tombante, en prĂ©sence de Michel et Gabriel Perrochat, pĂšre et fils, Antoine Jeury, Jean Bassat, Claude Berthier, et plusieurs autres personnes qui avoient accouru Ă  ce triste spectacle. Led[it] enfant * ĂągĂ© de sept ans et un mois environ et est fils lĂ©gitime de François Malarin, dit l'Espagnoux, et Fleurice Petit. Ainsi est, en foi de quoy j'ay signĂ©, non les susd[its] tĂ©moins pour ne savoir Ă©crire. Favre CurĂ©.

  • nommĂ© Michel Malarin ut sup[ra]. »

Cette bĂȘte fĂ©roce fait par la suite plusieurs victimes et le curĂ© rapporte la mĂȘme annĂ©e l'Ă©motion que suscite cette affaire[2] :

Extrait des registres paroissiaux de Primarette fin 1747

« Dans le registre de 1747, le curé écrit : « Il y a eu cette année grande quantité de glands, les loups carnassiers ont dévoré trois enfants dans Primarette, on croit plus probablement que c'était des loups-cerviers, et le vulgaire soutient que ce sont des loups-garoux, à qui les curés donnent permissions de faire semblables chasses pour fournir aux verreries, rien n'est capable de leur Îter cette sotte crédulité. »

La derniĂšre victime sur le territoire de la paroisse est retrouvĂ©e en 1752. Le curĂ© Favre a dessinĂ© des tĂȘtes de loup en marge de ces actes de dĂ©cĂšs[3].

Liste des victimes

La liste suivante a été établie d'aprÚs les travaux en cours[4] :

Date Paroisse Nom Age
23/05/1747PrimaretteMichel Malarin7 ans
01/06/1747PrimaretteJoseph Fournier13 ans
24/10/1747PrimaretteMathieu Roux5 ans
11/10/1748PrimaretteBenoite Pichon2 ans
23/01/1749PrimaretteMarie Peiron6 ans
14/05/1751PrimaretteJeanne Servonat4 ans
19/03/1752PrimaretteMarianne Boindrieux3 ans

Notes et références

  1. A.D. IsĂšre, Registres paroissiaux de Primarette 1747, 9NUM/AC324A/6, p.43
  2. A.D. IsĂšre, Registres paroissiaux de Primarette 1747, 9NUM/AC324A/6, p.47
  3. Jean-Marc Moriceau, Histoire du méchant loup : 3000 attaques sur l'homme en France, Paris, Fayard, 2e éd., 2008, 623 p. (ISBN 978-2-213-62880-6), p. 82-83, 159.
  4. Voir notamment les registres paroissiaux publiés sur http://betedulyonnais.xooit.fr

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Charles Joisten, Robert Chanaud et Alice Joisten, « Les loups-garous en Savoie et DauphinĂ© », Le Monde alpin et rhodanien, nos 1-4,‎ , p. 17-182 (lire en ligne).
  • Christian Abry et Alice Joisten, « Peut-on expliquer l'absence de rĂ©cits de catastrophes surnaturelles en Bas-DauphinĂ© ? », Revue de gĂ©ographie alpine, t. 86 « ReprĂ©sentation des risques naturels en montagne », no 2,‎ , p. 11-24 (lire en ligne).
  • Christian Abry et Alice Joisten, « Trois notes sur les fondements du complexe de Primarette. Loups-garous cauchemars, prĂ©dations et graisses », Le Monde alpin et rhodanien « Le fait du loup. De la peur Ă  la passion : le renversement d'une image », nos 1-3,‎ , p. 135-161 (lire en ligne).
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