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Avril Coleridge-Taylor

Avril Coleridge-Taylor, née Gwendolen Coleridge-Taylor le à Londres et morte le , est une pianiste, cheffe d'orchestre et compositrice anglaise. Elle est la première femme à diriger l'orchestre du HMS Royal Marines et plusieurs orchestres de renom, et a fondé plusieurs orchestres. Elle a légué d'importantes pièces orchestrales et pour piano.

Avril Coleridge-Taylor
Avril Coleridge-Taylor, assise aux côtés de sa mère et son frère
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  95 ans)
Seaford
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Jessie Sarah Fleetwood Walmisley (d)
Autres informations
Instrument

Vie privée

La famille Coleridge-Taylor. Samuel est en haut, Jessie Sarah Fleetwood Walmisley en bas, les enfants sur les côtés, Avril sur la gauche.
Carte de vœux de la famille Coleridge-Taylor. Avril est dans le médaillon de gauche.

Gwendolen Coleridge-Taylor naît le à South Norwood, à Londres. Elle est la fille du compositeur Samuel Coleridge-Taylor et de sa femme Jessie Walmisley, qui se sont rencontrés alors qu'ils étaient étudiants au Royal College of Music. Avril Coleridge-Taylor a un frère aîné, Hiawatha[1].

Le , Coleridge-Taylor épouse Harold Dashwood dans l'église paroissiale de Croydon. Alors qu'elle compose et dirige jusque là en utilisant son prénom et son nom de jeune fille, après leur divorce elle abandonne son prénom, devenant alors Avril Coleridge-Taylor professionnellement[2].

Coleridge-Taylor est invitée à une tournée en Afrique du Sud en 1952, pendant la période de l'apartheid[3], arrivant sur le vol inaugural du jet Comet de Croydon à Johannesburg[4]. À l'origine, elle est favorable ou neutre à l'égard de la ségrégation raciale ; elle est considérée comme étant blanche car ayant au moins trois quarts d'ancêtres blancs[5]. Mais lorsque le gouvernement apprend qu'elle est un quart noire (son grand-père paternel est un créole de Sierra Leone), il ne lui permet pas de travailler comme compositrice ou cheffe d'orchestre[6]. Son fils, Nigel Dashwood, a déclaré : « Elle se considérait comme une Anglaise, pas comme une personne de couleur. Au début, elle n'a pas assumé son ascendance africaine, mais son expérience en Afrique du Sud lui a fait prendre conscience de cette réalité. Cela l'a surprise. Dans le monde de la musique, [elle] était davantage discriminée en tant que femme de couleur qu'en tant que femme. »[7]

Plaque commémorative à Seaford sur laquelle est inscrite : Avril Coleridge-Taylor vivait là.
Plaque commémorative à Seaford

Elle meurt à Seaford fin [2]. En , une plaque bleue est placée à la maison de retraite où elle a passé ses derniers jours, Stone's House, Crouch Lane, Seaford[8].

Carrière musicale

Coleridge-Taylor écrit sa première composition, Goodbye Butterfly, à l'âge de douze ans[7]. La même année, en , elle obtient une bourse pour la composition et le piano au Trinity College of Music, où elle a comme maîtres Gordon Jacob et Alec Rowley[1].

En , Coleridge-Taylor fait ses débuts officiels en tant que cheffe d'orchestre au Royal Albert Hall. Elle est la première femme cheffe d'orchestre du HMS Royal Marines. Elle est fréquemment cheffe d'orchestre invitée du BBC Orchestra (en) et de l'orchestre symphonique de Londres. En , elle est la première femme chef d'orchestre à diriger au kiosque à musique de Hyde Park à Londres[9].

Elle est la fondatrice et la cheffe d'orchestre du Coleridge-Taylor Symphony Orchestra et de la société musicale qui l'accompagne en , destinée à donner un emploi aux musiciens pendant la dépression. L'orchestre à son apogée est composé de plus de 100 musiciens dont soixante-dix professionnels et de trente instrumentistes à cordes amateurs « spécialement sélectionnés », et d'un chœur de soixante-dix voix. Elle fonde également le Malcolm Sargent Symphony Orchestra et les New World Singers[10].

En , Coleridge-Taylor arrange et dirige pour la BBC les spirituals joués dans une version radiophonique de la pièce (aujourd'hui controversée) The Green Pastures de Marc Connelly[11]. En , elle écrit sa Ceremonial March (marche cérémonielle) pour les célébrations de la fête de l'indépendance du Ghana, à laquelle assiste également Martin Luther King[12] - [4].

Plus tard dans sa vie, en , elle écrit une biographie de son père, The Heritage of Samuel Coleridge-Taylor (Londres : Dobson, 1979)[13]. Le livre évoque sa vie et les souvenirs de son père.

Elle publie également des compositions sous le pseudonyme de Peter Riley[14], pour prouver à ses détracteurs que sa musique a son propre mérite, indépendamment du nom de son père[7].

Compositions

Les compositions d'Avril Coleridge-Taylor comprennent d'importantes œuvres orchestrales, ainsi que des chansons, pièces pour piano et de la musique de chambre.

Sa première œuvre orchestrale To April (1929) marque également sa première apparition comme cheffe d'orchestre lorsqu'elle est exécutée deux ans plus tard. Ses autres pièces majeures sont la suite Spring Magic (1933), Sussex Landscape, op 27 (1936), un Concerto pour piano en Fa mineur (1938), From the Hills, In Memoriam RAF et la Golden Wedding Ballet Suite. Les œuvres Wyndore (Windover) et The Elfin Artist sont deux pièces pour chœur et orchestre[15] - [16].

Historical Episode (1941), l'une de ses plus grandes œuvres, est une impression symphonique d'événements et d'expériences en temps de guerre[10].

Postérité

Il y a des signes d'un regain d'intérêt pour son travail au XXIe siècle. Le manuscrit de l'Impromptu en La mineur, Romance de pan, joué pour la première fois en 1922, a été redécouvert dans les collections de la bibliothèque du Royal College of Music et joué à Brighton en 2018[4]. Sussex Landscape est joué le par le Chineke! Orchestra (en) lors d'un concert au Queen Elizabeth Hall, ainsi qu'au Royal Festival Hall en octobre 2020[17] - [18].

Wyndore, composé à Alfriston en 1936 et inspiré d'un poème d' Aldous Huxley (« J'ai accordé ma musique aux arbres »)[19], est une chanson de sept minutes sans paroles[20]. Sa première représentation fut organisée par la Philharmonic Society à Birkenhead le , sous la direction du Dr Teasdale Griffiths. L'orchestre philharmonique royal le rejoue après 82 ans le au Boxgrove Priory (en) de Chichester[21].

En 2022, ses descendants découvrent des archives d'Avril Coleridge-Taylor contenant de nouvelles œuvres[22].

Ĺ’uvres

Musique de chambre

  • Idylle pour flĂ»te et piano, op. 21
  • Impromptu pour flĂ»te et piano, Op. 33
  • Complainte pour flĂ»te et piano, op. 31
  • Fantaisie pour violon et piano

Musique pour piano

  • Impromptu, op. 9
  • Rhapsodie pour piano, op. 174
  • Nocturne pour piano seul
  • Étude pour concert

Musique orchestrale

  • Sussex Landscape, (1940) Op. 27
  • Wyndore pour chĹ“ur et orchestre (1936)
  • Concerto en Fa mineur pour piano et orchestre (1938)
  • Historical Episode (1941)
  • Symphonic Impression (1942)
  • Suite de ballet Golden Wedding
  • Comète PrĂ©lude (1952)
  • Marche cĂ©rĂ©monielle pour cĂ©lĂ©brer l'indĂ©pendance du Ghana (1957)

Chansons

  • Goodbye Butterfly, op. 1
  • Mister Sun, op. 2
  • Silver Stars, op. 3
  • Who Knows?, Op. 4
  • April, op. 5
  • The Dreaming Water Lily, Op. 6
  • The Rustling of Grass, op. 7 (texte : Alfred Noyes) [23]
  • The Entranced Hour, op. 8
  • Song, op. 29
  • Nightfall, op. 43
  • Apple Blossom, op. 44
  • Sleeping and Waking, op. 45 [24]

Notes et références

  1. (en) Julie Anne Sadie et Rhian Samuel, The Norton/Grove Dictionary of Women Composers, Macmillan: New York,
  2. (en) « 014: Gwendolen (Avril) Coleridge-Taylor 1924 », sur Jeffrey Green. Historian, (consulté le )
  3. (en) Charles Kay, « The Marriage of Samuel Coleridge-Taylor and Jessie Walmisley », Black Music Research Journal, vol. 21, no 2,‎ , p. 159–178 (ISSN 0276-3605, DOI 10.2307/3181601, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « VOTE 100: Celebrating Women Composers by MOOT - music of our time - Issuu », sur issuu.com (consulté le )
  5. (en) « Daughter of Famous Composer Gives OK to S. African Bias », Jet Magazine,‎
  6. (en) « Lost Lives: Coleridge Taylor », sur web.archive.org, (consulté le )
  7. (en-US) « Avril Coleridge-Taylor », sur Music By Women (consulté le )
  8. The Sussex Express, 12 September 2018
  9. « Conductress in Hyde Park », Yorkshire Post and Leeds Intelligencer,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Russell Palmer, British Music, London, Skelton Robinson, , 283 p.
  11. Radio Times Issue 1728, 23 rd Dec 1956, p. 20
  12. (en) « Taylor, Avril Coleridge- (1903–1998), composer and conductor », sur Oxford Dictionary of National Biography (DOI 10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-94604;jsessionid=9bbcabccaaf835697a73e3052e93f979, consulté le )
  13. (en) Avril Coleridge-Taylor, The heritage of Samuel Coleridge-Taylor, Dobson, (ISBN 9780234770894, lire en ligne)
  14. Avril Coleridge-Taylor, The Heritage of Samuel Coleridge-Taylor, London: Dobson, 1979 (e.g., p. 154)
  15. Manuscripts held at the Royal College of Music, Rcm.ac.uk
  16. International Dictionary of Black Composers. (1999). Samuel A. Floyd Jr., ed. Chicago: Fitzroy Dearborn. (ISBN 9781884964275)
  17. (en) « Chineke! Orchestra », Berginaldrash.com (consulté le )
  18. (en) « Chineke! Orchestra review – broadening horizons », sur the Guardian, (consulté le )
  19. "Song of Poplars" from The Defeat of Youth and Other Poems (1918)
  20. (en) « New Music », The Musical Times, vol. 80, no 1154,‎ , p. 261–266 (DOI 10.2307/923034, JSTOR 923034, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) « Classical Events: On Windover Hill », sur Classical Events (consulté le )
  22. (en-GB) « Coleridge-Taylor: Composer's family call for further recognition », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Performed by Simone Ibbett-Brown and Frances M Lynch
  24. Coleridge-Taylor (1979), The Heritage of Samuel Coleridge-Taylor, p. 154-6.

Sources

  • (en) Aaron Cohen, International Encyclopedia of Women Composers, New York, Hamish Books & Music,
  • (en) Donald Hixon, Women in Music: An Encyclopedic Biobibliography, Metuchen, NJ, Scarecrow P,
  • (en) Julie Ann Sadie, & Samuel Rhian, The Norton/Grove Dictionary of Women Composers, New York, Macmillan,
  • (en) Stanley Sadie, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, New York, Macmillan,

Lectures complémentaires

  • (en) Avril Coleridge-Taylor, The Heritage of Samuel Coleridge-Taylor, London, Dobson P., .
  • (en) Stephen Bourne, Black Poppies: Britain's Black Community and the Great War, Gloucester, The History Press,

Liens externes

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