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Avortement en Arménie

L'avortement en Arménie est légal sur demande jusqu'à 12 semaines de grossesse et dans des circonstances particulières entre 12 et 22 semaines[1]. L'avortement est légal depuis le , lorsque l'Arménie est une république de l'Union soviétique[2] - [3]. Les grossesses peuvent être interrompues à la demande de la femme enceinte jusqu'à la douzième semaine et pour des raisons médicales et sociales jusqu'à la vingt-deuxième semaine avec l'accord d'un médecin[4]. Depuis 2016, date de l'adoption d'une loi interdisant l'avortement sélectif en fonction du sexe, un conseil obligatoire est requis avant l'avortement ainsi qu'une période d'attente de trois jours. La loi est critiquée pour avoir utilisé l'avortement sélectif en fonction du sexe comme prétexte pour restreindre l'accès à l'avortement, bien que le gouvernement le nie et affirme qu'il n'a pas l'intention de remettre en question le droit des femmes à accéder à un avortement sécurisé[5].

L'avortement est utilisé comme moyen de contrôle des naissances en Arménie[6] et le nombre de décès maternels dus aux complications de l'avortement était autrefois très élevé (entre 10 et 20 % en 2000)[2]. Après des réformes massives, le nombre de décès tombe à 5 % en 2005[2].

En 2014, 21,77 % des grossesses en Arménie se terminent par un avortement, une légère augmentation par rapport au creux historique enregistré en 2010 (21,52 %)[7]. Les Nations unies signalent un taux d'avortement (exprimé comme le nombre d'avortements pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans) de 13,9 en 2004[8] et de 16,9 à partir de 2010[9].

Avortement sélectif selon le sexe

L'Arménie, avec d'autres pays, notamment la Chine et l'Inde, a un problème avec l'avortement sélectif en fonction du sexe[10] - [11] - [12]. Cela provoque d'importants débats politiques, tant au niveau international que national. Néanmoins, les mesures que l'Arménie adopte pour faire face à cette question sont controversées et sujettes à des critiques[13] - [14].

En 2016, le pays adopte une réglementation pour lutter contre cette pratique. L'avortement sélectif en fonction du sexe est explicitement interdit en 2016[15]. Cependant, même avant 2016, l'avortement sélectif est implicitement interdit, car depuis la légalisation sur l'avortement de 1955 en vertu de la loi soviétique, l'avortement est restreint après le premier trimestre, moment où les avortements sélectifs se produisent. La seule chose qui change plusieurs fois au fil des années, ce sont les raisons énoncées par le gouvernement pour qu'un avortement après 12 semaines soit approuvé[3].

Étant donné que la sélection du sexe n'a jamais été une raison légale approuvée, de tels avortements ont toujours été techniquement illégaux[16]. La loi de 2016 interdisant explicitement l'avortement pour des raisons de sélection du sexe est donc considérée comme redondante et inapplicable, et l'un de ses articles provoque une controverse majeure: l'exigence d'une période d'attente de trois jours[14]. Il est craint que les femmes pauvres des zones rurales n'aient pas les moyens de se rendre plusieurs fois dans les villes pour se faire avorter sans risque, augmentant ainsi le taux d'avortement à risque dans le pays, en particulier compte tenu du taux élevé d'avortement en général[14]. Une critique des mesures arméniennes qui traitent de l'avortement sélectif est qu'elles ne se concentrent pas sur la culture qui considère les femmes comme inférieures, la façon dont les filles sont dévalorisées étant l'une des raisons de sélection[17].

Notes et références

  1. (en) « Armenia: Abortion Law », sur womenonwaves.org
  2. (en) National Statistical Service [Armenia], « Armenia Demographic and Health Survey 2005 », (consulté le ), p. 73
  3. (en) Abortion Policies: A Global Review, vol. Country Profiles, United Nations Population Division, , DOC (lire en ligne), « Armenia »
  4. (en) International Planned Parenthood Foundation European Network, « Abortion Legislation in Europe », (consulté le ), p. 6–7
  5. (en) « Restrictions in the law on abortion in Armenia » [archive du ], ASTRA Central and Eastern European Women’s Network for Sexual and Reproductive Rights and Health (consulté le )
  6. (en) International Planned Parenthood Foundation European Network, « Abortion Legislation in Europe » [archive du ], (consulté le ), p. 5
  7. (en) Wm. Robert Johnston, « Historical abortion statistics, Armenia », sur Johnston's Archive, (consulté le )
  8. (en) « World Abortion Policies 2007 », United Nations, (consulté le )
  9. (en) « World Abortion Policies 2013 », United Nations, (consulté le )
  10. (en) Suzanne Moore, « 'We lose 1,400 girls a year. Who will our boys marry?': Armenia's quandary », The Guardian, (consulté le )
  11. (en) « Gendercide in the Caucasus », The Economist, (consulté le )
  12. (en) Marc Michael, Lawrence King, Liang Guo, Martin McKee, Erica Richardson et David Stuckler, « The Mystery of Missing Female Children in the Caucasus: An Analysis of Sex Ratios by Birth Order », International Perspectives on Sexual and Reproductive Health, vol. 39, no 2,‎ , p. 97–102 (PMID 23895886, DOI 10.1363/3909713 Accès libre)
  13. (en) « Network of advocates for women's reproductive rights launched in Armenia », International Campaign for Women's Right to Safe Abortion (consulté le )
  14. (en) Florence Low, « Law to cut sex-selective abortions in Armenia 'putting lives at risk' », The Guardian, (consulté le )
  15. (en) « ARMENIA – Sex selection banned », International Campaign for Women's Right to Safe Abortion (consulté le )
  16. (en) Nanore Barsoumian, « The Baby Doom: Selective Abortions in Armenia », The Armenian Weekly, (consulté le )
  17. (en) Anna, « Armenians urged to value their women as abortions of girls skew population », sur reuters.com, (consulté le )
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