Autonomous sensory meridian response
L’ASMR (de l'anglais autonomous sensory meridian response, que l'on peut traduire par « réponse sensorielle autonome culminante[1] ») est une sensation distincte, agréable, de picotements ou frissons au niveau du crâne, du cuir chevelu ou des zones périphériques du corps, en réponse à un stimulus visuel, auditif, olfactif ou cognitif[2] - [3]. Cette sensation est induite typiquement lors de séances chez le coiffeur où les manipulations du cuir chevelu, éventuellement ressenties comme sensuelles, interviennent de surcroît généralement dans un environnement calme.
Bien que ce phénomène ait toujours existé, il n'a commencé à être popularisé que dans les années 2010[4]. L'émergence d'internet et des plateformes audiovisuelles ont permis développer sa popularité. La nature et la classification scientifique du phénomène font l'objet de controverses.
Origines du terme ASMR
Jenn Allen, qui a fondé le site ASMR-research.org, explique qu'« autonome » (ou « automatique ») fait référence à l'idiosyncrasie des personnes pratiquant l'ASMR, la « réponse » variant d'une personne à l'autre. Les discussions en ligne de groupes tels que Society of Sensationalists (la société des sensationnalistes, sur Yahoo!), formé en 2008, ou le blog The Unnamed Feeling (la sensation sans nom), créé par Andrew MacMuiris en 2010, avaient pour but de permettre à une certaine communauté d'en apprendre davantage sur cette sensation, en partageant des idées et des expériences personnelles.
Les autres façons de décrire la sensation d'ASMR évoquent un « massage cérébral » et des « picotements et frissons dans la tête, le cerveau et la colonne vertébrale ».
Utilisation de ce phénomène
Ce phénomène est exploité via des vidéos de relaxation sur internet[5] - [6] - [7]. Elles « déclenchent » l'ASMR grâce à diverses techniques : voix douces, tapotements, chuchotement, etc. Cette technique est utilisée pour la relaxation, pour aider à s'endormir. Elle acquiert peu à peu une communauté.
Cependant l'effet est variable selon les individus. Pour le neurologue Pierre Lemarquis, « tout le monde n’est pas réceptif à ce genre de stimuli. Il s’agit d’un phénomène qui s’apparente à de la suggestion, comme en hypnose, ce qui suppose une capacité à lâcher prise, à rêver et à développer son imagination » L’ASMR est devenu dans les années 2010 un phénomène ayant pris une majeure ampleur publique via les réseaux sociaux et les podcast[8].
Notes et références
- Joy Fox, « Autonomous Sensory Meridian Response », The Colorado Psychologist,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « What is ASMR? That Good Tingly Feeling No One Can Explain », Vice,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Pete Etchells, « ASMR and 'head orgasms': what's the science behind it? | Pete Etchells », sur the Guardian, (consulté le )
- Michelle Castillo, « These people make a living with bizarre repetitive YouTube videos that give users 'pins and needles' », CNBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Shelley Taylor, « 'Head orgasms', meditation and near-to-death experiences » [html], sur www.theguardian.com/science/, (consulté le )
- (en) Barratt EL, Davis NJ, « Autonomous Sensory Meridian Response (ASMR): a flow-like mental state », PeerJ, no 3,‎ , e851. (PMID 25834771, PMCID PMC4380153, DOI 10.7717/peerj.851, lire en ligne [html])
- (en) Laura Snapes, « ASMR: the new sensation that’s (literally) making people tingle », sur the Guardian, (consulté le )
- « ASMR, la curieuse pratique qui met les internautes «en transe» », sur Le Temps,
Annexes
- Liste d'artistes ASMR
Bibliographie
- Roxane Cathelot, Évacuez le stress et retrouvez le sommeil grâce à l'ASMR, Paris, De Boeck Supérieur, coll. « Santé Grand Public », , 1re éd., 128 p., 21 × 14 cm (ISBN 978-2-8073-2222-6, présentation en ligne)