Auguste Mollard
Auguste Mollard, né à Grenoble le , mort à Saint-Péreuse (Nièvre), le , est un orfèvre et peintre sur émail français du XIXe siècle, créateur du procédé de fabrication d'émaux dits translucides. Il appartient à une dynastie d'orfèvres et horlogers grenoblois.
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(Ă 80 ans) Saint-PĂ©reuse |
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Biographie
Auguste Mollard, dont le Dictionnaire Bénézit précise qu’il exposa au Salon en 1865 et 1874, était installé 6, Place de la Bourse, à Paris.
Il est le fils de Pierre-Joseph Mollard[1] (1805-1875), orfèvre à Grenoble et le petit-fils de Joseph Mollard (né en 1765) lui-même issu d’une longue lignée d’orfèvres et de maîtres horlogers qui semble débuter avec Jacques Mollard, actif à Grenoble entre 1693 et 1717[2].
- « Auguste Mollard, bijoutier distingué, doublé d’un chercheur, ayant lu dans les mémoires de Cellini les explications que le célèbre orfèvre donna à François Ier au sujet d’une coupe décorée d’émaux à jour, dénommés depuis « émaux translucides », résolut à son tour d’en créer […]. Mollard fit le dépôt légal du résultat de ses recherches, dont il négligea de tirer parti. Plus tard, Briet et Riffault s’occupèrent de cette question ; ce fut ce dernier qui finalement céda le brevet à Boucheron[3]. »
Ce que confirment F. Apolloni et M. Tazzoli : « Le bijoutier Mollard aurait réussi aussi à faire des émaux à jour vers 1855 »[4], ainsi que Françoise Cailles et Jean-Norbert Salit[5].
Il fut le maître de Paul Grandhomme auquel il enseigna l’art de l’émaillerie, et qui devient avec Alfred Meyer « le principal fournisseur des bijoutiers-orfèvres parisiens[6]. » On lui doit la poignée d’une épée d’honneur offerte à l’amiral Lynch (1915).
Famille
Auguste Mollard était le frère de Joseph (Gabriel-Hippolyte) Mollard (1833-1888), introducteur des ambassadeurs auprès du Président de la République, directeur du protocole au Ministère des affaires étrangères de 1874 à 1888 ; son fils Armand Mollard (1862-1930), ministre plénipotentiaire, ancien ambassadeur de France au Luxembourg, chef du protocole au Ministère des Affaires étrangères (1902-1913) avait été spécialement chargé de la réception officielle de la flotte russe à Toulon (13-]. Peintre, graveur et dessinateur, [élève de Blanc-Fontaine], Joseph Mollard est l’auteur d’un recueil d’eaux-fortes sur le Dauphiné, paru en 1861 chez Cadart à Paris. On lui doit aussi L’Album comique des Affaires étrangères, collection de caricatures au fusain publiée en 1869, où il groupa les portraits pittoresques d’une centaine de ses collègues[7]. Joseph Mollard réalisa aussi une caricature de Berlioz en 1855. Son buste (terre cuite) a été réalisé par Ernest Guilbert[8].
Auguste et Joseph Mollard avaient pour sœur Amélie (1859-1929), née à Grenoble, elle aussi peintre qui, d’après Bénézit, après avoir suivi les cours de Madame Camille Isbert (1825-1911), spécialiste des portraits miniatures, débuta au Salon avec des Portraits, en 1879.
Auguste, Joseph et Amélie Mollard étaient cousins des peintres Jules Flandrin (1871-1947) et Henri Blanc-Fontaine (1819-1897) dont les grands-parents Fontaine, de Grenoble, avaient été liés à Senancour[9] (dont Blanc-Fontaine réalisa le portrait en 1843) et à Rétif de La Bretonne[10].
De son mariage avec Constance Defosse (1849-1937), fille de Jean-François Defosse (1814-1871), huissier de justice à Moulins-Engilbert (Nièvre), naquit une fille, Jeanne Mollard (1873-1949), dont le buste fut aussi réalisé par le sculpteur Ernest Guilbert.
Références
- Gisèle Godefroy et R. Girard, Les Orfèvres du Dauphiné, Genève, Droz, 1985, p. 261. Joseph Mollard, [fils de François-Michel, maître horloger et de Thérèse Pelard, entre à l’âge de onze ans en apprentissage chez Benoît Bonthoux. En 1795, son revenu est estimé à 5 000 livres. En 1797, il est convoqué avec ses confrères à l’Hôtel de Ville, il y déclare être orfèvre fabricant. Entre 1798 et 1819, ses poinçons losangiques figurent sur la table d’insculpation des orfèvres de Grenoble et de l’Isère. Il avait épousé Hippolyte Flandrin.]
- C’est sans doute le même Jacques Mollard (1647-1717) « facteur d’orgues de la ville de Grenoble » qui avait travaillé à Lyon en 1677 et en 1681 à l’abbaye Saint-Pierre et qui, en 1684, construisit celui des Célestins, un orgue de quatre claviers. Également horloger, il travaille à Notre-Dame de Grenoble en 1691 » J. M. Baffert, Les Orgues de Lyon du XVIe au XVIIIe siècle ; Cahiers et mémoires de l’orgue, no 14, II, 1975. En 1585, on signale déjà à Grenoble un certain « Pierre Mollard, chirurgien » (A. Bordier, La médecine à Grenoble, Veuve Rigaudin, 1896, p. 33) ; de même, « — Achat par François Molard, marchand, de Grenoble, d'une setérée de terre à Saint-Étienne-de- Jarrie, moyennant 8 florins (1545). — Testament d’André Molard, premier secrétaire du roi en la Chambre des Comptes de Grenoble (1671) » (A. Prudhomme, Inventaire sommaire des archives historiques de l’hôpital de Grenoble, 1892, p. 255).
- Henri Vever, La Bijouterie française au XIXe siècle (1800-1900) : La troisième République. (1908) (pp. 418-419).
- Antologia di belle arti – 1980.
- Le Prix des bijoux, 1991, p. 13.
- René Jean, Les Arts de la terre, céramique, verrerie, émaillerie, mosaïque, 1911, p. 362. Sur la rencontre entre Mollard et Grandhomme, on consultera : Lucien Falize, Claudius Popelin et la renaissance des émaux peints, Gazette des Beaux-Arts, 1893, p. 82 et 91.
- J. Baillou, Ch. Lucet, J. Vimont, Les Affaires étrangères et le Corps Diplomatique français, CNRS, 1984.
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, Société des artistes français, 1878, p. 379.
- Sur les liens entre les Ă©poux Fontaine et SĂ©nancour, consulter BĂ©atrice Le Gall, L'Imaginaire chez SĂ©nancour, Paris, J. Corti, 1966.
- La correspondance entre Rétif et les Fontaine a été publiée à Nantes, en 1886. Voir aussi André Monglond, Pèlerinages romantiques, 1968.