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Aubert Mukendi

Aubert Ntite Kizito Mukendi est un homme politique du Congo-Kinshasa né le à Mikalayi et mort le à Antony.

Aubert Mukendi
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Antony (France)
SĂ©pulture
Nom de naissance
Aubert Kizito Ntite Mukendi Wa Kanyinda
Nationalité
Activité

Biographie

Né en 1935[1] à Mikalayi, dans la province de Lusambo (Kasaï) au Congo-Belge, Ntite Mukendi Mampaka Aubert Kizito est le fils de François Kanyinda Kaana Kaa Mbuji et de Cecilia Masengu Tshinguta.

Remarqué très tôt par les pères bénédictins, il fréquente l’école Saint Boniface d’Elisabethville (actuel Lubumbashi) et obtient en 1954 le diplôme de fin d’études secondaires cycle long.

Ayant un temps envisagĂ© d’épouser la vie monacale, il commence une formation d’assistant mĂ©dical Ă  l’institut FOMULAC de Kalenda,  avant d’être envoyĂ© dans la toute nouvelle universitĂ© Lovanium, Ă  LĂ©opoldville (actuel Kinshasa). Il y obtient en 1958 son diplĂ´me de candidature en sciences puis  est envoyĂ© en Belgique, Ă  l’universitĂ© catholique de Louvain, pour y poursuivre les deux annĂ©es suivantes de licence. En 1959, il  abandonne l’UniversitĂ© de Louvain pour s’inscrire Ă  celle de Liège en mathĂ©matiques et astrophysique. Il y rĂ©ussit brillamment sa première annĂ©e de licence.  Pendant cette pĂ©riode, diffĂ©rents mouvements politiques rĂ©clament l’indĂ©pendance du Congo. C’est dans ce cadre, qu’il est amenĂ© Ă  rencontrer diffĂ©rents hommes politiques, dont Patrice Emery Lumumba, qui participaient Ă  la table ronde de Bruxelles, initiĂ©e par la Belgique en vue d’aboutir Ă  l’indĂ©pendance du pays (20 janvier – 20 fĂ©vrier et 26 avril – 16 mai 1960).

Appelé par la toute jeune république du Congo, qui vient d’obtenir son indépendance en 1960, il devient en septembre Commissaire Général (équivalent de Ministre) aux Transports et Communications, aux Travaux Publics et aux Postes et Télécommunications.

Il quitte ses fonctions en fĂ©vrier 1961, en signe de protestation Ă  la suite de l’assassinat de Patrice Lumumba. Il retourne alors en Belgique, oĂą il termine ses Ă©tudes et obtient en novembre 1961, son diplĂ´me de L’UniversitĂ© de Liège. Il devient alors le  premier congolais diplĂ´mĂ© de cette universitĂ© et le premier congolais licenciĂ© en sciences (mathĂ©matiques et astrophysique).

Le 21 avril 1961, il se marie avec Joséphine Aline Schiltz, dont il aura 4 enfants Francis Jean Kanyinda Mukendi (1962), Cécile Anne Masengu Mukendi (1963), Agnès Monique Kanyeba Mukendi (1965) et Joëlle Alice Yowa Mukendi (1971)

En 1961 , naĂ®t sa fille Madeleine  Kamwanya Mukendi qu’il eut avec Ngomba Musuamba.

De 1961 à 1962, il devient assistant à la faculté des Sciences de l'Université Lovanium de Kinshasa avant de devenir Administrateur Directeur Général d'Air Congo, qu’il avait créé en 1961, alors qu’il était encore Commissaire des transports et des communications. Cette compagnie d’aviation devait remplacer la Sabena, alors gérée par les Belges. Il œuvre pour que le personnel devienne majoritairement congolais, conduisant ainsi à l’émergence d’une classe de pilotes d’avion et de personnel volant congolais.

À la suite des troubles qui secouent le pays, et ayant émis des réticences sur l’emploi de mercenaires sud-africains dans la répression qui s’ensuit, il est arrêté le 1er décembre 1964, et retenu à la prison de Ndolo pendant plus de trois mois. Il est libéré en mars 1965.

En 1966, il est nommé Administrateur de la Gecamine (Générale des Carrières et des Mines), et de l'Université Officielle du Congo à Lubumbashi. Opposant de la première heure au régime dictatorial de Mobutu Sese Seko, il est contraint à l’exil en juillet 1968 et il s’installe en France avec sa famille.

En 1969, il publie son livre « Enterrons les zombies Â» Ă  titre d’auteur. Ce premier ouvrage, analyse critique du rĂ©gime politique de son pays, donne lieu Ă  une plainte pour diffamation de la part du PrĂ©sident Joseph Mobutu, de son premier ministre Bomboko et de son ministre de l’intĂ©rieur Nendeka, auprès du parquet de Paris. La justice française le condamne alors Ă  verser 1 franc symbolique de dommages et intĂ©rĂŞts Ă  chacun des plaignants, ainsi que 500 francs d’amende pour frais de justice au trĂ©sor français. Tous les livres en stock sont saisis par la police française.

En 1970, et durant dix annĂ©es, il devient le reprĂ©sentant en Europe du PRP (Parti de la RĂ©volution Populaire), parti fondĂ© par Laurent-DĂ©sirĂ© Kabila. En parallèle, il exerce la fonction de professeur de mathĂ©matiques et physique-chimie au Cours Bautain et au Collège Libre de Juilly (France). Durant cette pĂ©riode, il est aussi membre de la SociĂ©tĂ© Africaine de Culture, collaborateur Ă  PrĂ©sence Africaine et Vice-PrĂ©sident du Bureau International Catholique de l'Enfance.

En 1975, il publie « La Grammaire Objective du Ciluba Scientifique Â» (PrĂ©sence Africaine), fruit de ses recherches visant Ă  faciliter « l’assimilation et l’intĂ©gration des connaissances scientifiques dans l’acquis culturel de son peuple Â», et devient le premier intellectuel africain Ă  publier une analyse structurĂ©e d’une langue bantoue.

RentrĂ© au Congo – alors ZaĂŻre – en 1981, il fonde avec d’autres opposants, dont Etienne Tshisekedi, l’Union pour la DĂ©mocratie et le Progrès Social (UDPS). En 1983 il crĂ©e l’IPESS (l’Institut Pour les Études Scientifique supĂ©rieures), Ă©cole d’enseignement secondaire. En 1991-92, il collabore Ă  la rĂ©alisation du film documentaire de Thierry Michel «ZaĂŻre,  Le cycle du Serpent Â» dans lequel il expose sa vision de la situation passĂ©e, actuelle et Ă  venir du ZaĂŻre. 

Après plus de dix années de lutte dans l’opposition, ponctuées de multiples séjours en prison pour atteinte à la sureté de l’État, il rentre en France en 1992 pour raisons de santé.

En décembre 1996, Laurent-Désiré Kabila lui demande de le rejoindre à Goma, capitale provisoire de l’insurrection pour participer son gouvernement provisoire en qualité de Commissaire Général aux Transports. Il participe à la marche triomphale de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération), vers Kinshasa et devient le premier Directeur de Cabinet du nouveau Président.

En 1999, il participe pour la seconde fois Ă  un documentaire du rĂ©alisateur-journaliste belge Thierry Michel, « Mobutu, roi du ZaĂŻre Â».

De retour en France cette mĂŞme annĂ©e, il poursuit sa mission d’éducation des jeunes gĂ©nĂ©rations Ă  la philosophie et aux traditions communes Ă  tous les peuples bantous, en publiant divers ouvrages  tels que des contes, articles, discours, et confĂ©rences :  

  • Juillet 2005 Publication de « Conte du roi souverain LĂ©opold II Le gĂ©ant qui hante notre Congo Â» chez Le publieur
  • DĂ©cembre 2007 Publication de « Les mythes fondateurs de la culture Luba ou les trois Dialabala Â» chez L’écritoire du publieur 
  • Mai 2013 Publication du Tome 2 de Fondation la naissance du peuple Luba chez Presses INC
  • Septembre 2011 Publication du Tome 1 de Fondation la naissance du peuple Luba chez L’éditeur

Le 26 mars 2016, il meurt à Antony[2], en France, et est enterré à la Nécropole de Kinshasa (RDC)

Ĺ’uvres[3]

Recherches linguistiques

  • La Grammaire objective du Ciluba scientifique, PrĂ©sence Africaine, 1975,

Contes et fables :

  • La belle histoire de RaĂŻssa - 1998 ; publiĂ©
  • Dans le pays de Sidonie - 1996 ; publiĂ©
  • La princesse Meeme - 1998 ; publiĂ©
  • Le conte du bois sacrĂ© - 1999 ; publiĂ©
  • La bonne blague - 1996 ; publiĂ©

Politique :

  • La bonne blague ou les merveilleuses aventures de Kapiteyne au ponant de l'OcĂ©an du Ponant et au pays de l'Ă©ternel prĂ©sent, berceau de l'humanitĂ©. (pĂ©riode prĂ©-coloniale)
  • Conte du roi souverain LĂ©opold II, le gĂ©ant qui hante notre Congo - 1995 ; publiĂ©
  • Enterrons les zombies : Essai de remise en question de la politique nationale - 1969 ; publiĂ©
  • L'esclavage dorĂ© de la chèvre qui mangeait des pierres ou l'acquisition du pouvoir - 1992 ; publiĂ©

Civilisation Luba :

  • Fondation. Tome I : Ina-a-Mbanza Bulanda et la rĂ©volte contre l'ordre Ă©tabli ; publiĂ©
  • Fondation. Tome II : Ilunga-Mbidi et la conquĂŞte militaire du pouvoir ; publiĂ©
  • Fondation. Tome III : Mulopo Kalaala-Ilunga, Nkuba Luandangana ou l'explosion impĂ©riale
  • Les mythes Fondateurs de la culture Luba ou les trois Dialabala - 2009; publiĂ©

Textes divers :

  • Recueil de confĂ©rences de 1970 Ă  2007 - 2021 ; publiĂ©
Filmographie

Participation à la préparation et réalisation des films du cinéaste belge Thierry Michel :

  • "Le cycle du Serpent" (1991) ;
  • "Nostalgie coloniale" (1992) ;
  • "Mobutu : roi du ZaĂŻre" (1998).

Liens externes

Notes et références

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