Attaque de Benghazi de 2012
L'attaque de Benghazi de 2012, parfois désignée comme la bataille de Benghazi, a eu lieu le soir du , dans un contexte post-première guerre civile libyenne, lorsque des djihadistes d'Ansar al-Charia ont attaqué l'enceinte diplomatique américaine de Benghazi, en Libye, tuant l'ambassadeur américain, J. Christopher Stevens, et le fonctionnaire Sean Smith. Stevens est alors le premier ambassadeur américain tué dans l'exercice de ses fonctions depuis 1979.
Armée nationale libyenne
| Ansar al-Charia |
Fathi Al-ObeĂŻdi[1] |
inconnues 8 hommes de la CIA[1] - [2] 37 civils et agents diplomatiques[1] | ~ 100 hommes[3] |
~ 12 morts[4] 4 morts (2 hommes de la CIA, un officier responsable du service des communications et l'ambassadeur J. Christopher Stevens)[5] 3 à 5 blessés[1] | inconnues |
Coordonnées | 32° 03′ 41″ nord, 20° 04′ 51″ est |
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Plusieurs heures plus tard, une seconde attaque a visé un autre site de la ville, tuant notamment deux contractants de la CIA. Une dizaine d'autres personnes ont également été blessées dans les attaques.
Les États-Unis ont immédiatement augmenté le niveau de sécurité des installations diplomatiques et militaires dans le monde. À la suite d'une enquête, en tant que secrétaire d'État, Hillary Clinton, a ensuite pris la responsabilité des manquements à la sécurité sur ces sites.
Attaques
L'attaque sur Benghazi est menée par deux factions militaires différentes sur deux complexes américains. Le premier assaut prend pour cible le principal bâtiment diplomatique, de 270 mètres de long et 90 mètres de large et intervient vers 21h40 heure locale. Sept Américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens, sont alors présents. Stevens est en pleine visite à Benghazi, dans le cadre de la construction d'un nouveau centre culturel et de la modernisation d'un hôpital.
L'assaut commence avec l'arrivée de plusieurs hommes armés venant de plusieurs directions. Ils lancent d'abord des grenades par-dessus le mur et entrent dans le complexe avec des armes automatiques, des RPG et des armes lourdes. Un agent du Diplomatic Security Service actionne alors l'alarme et l'ambassade à Tripoli est avertie, ainsi que le Diplomatic Security Command Center à Washington. Le seul soutien de proximité, en-dehors de la Brigade du 17 février, est l'annexe diplomatique située à moins de deux kilomètres.
L'agent Scott Wickland met en sécurité Stevens et Sean Smith, un officier du renseignement, dans la zone refuge du bâtiment. Les autres agents récupèrent leurs armes et tentent de rejoindre le bâtiment principal, alors pris d'assaut par les assaillants qui mettent le feu à la zone refuge, à défaut d'être parvenus à la forcer. Les trois Américains tentent de se réfugier dans la salle de bain, bientôt envahie par la fumée, ce qui les contraint à en sortir. Si Wickland parvient à quitter le bâtiment par une fenêtre, Smith et Stevens restent en arrière et Wickland ne peut les retrouver. Finalement, seul le corps de Smith est récupéré par un groupe d'agents venus sur place grâce à un véhicule blindé.
Selon l'équipe de sécurité de l'annexe, ils sont immédiatement disponibles pour venir en aide à l'ambassadeur et à son équipe mais ils sont retardés par l'action de l'officier en chef à Benghazi. Finalement, le GRS (Global Response Staff) de l'annexe décide de monter une opération de secours vers 10h05, à l'aide de Toyota Land Cruisers blindés. Dans le même temps, quelques éléments de la CIA et de la JSOC à Tripoli, menés par Glen Doherty, tentent de trouver un moyen de rejoindre Benghazi. Quand le GRS parvient au complexe diplomatique, il tente de constituer un périmètre de sécurité et David Ubben, l'un des agents du service de sécurité diplomatique, localise le cadavre de Smith. L'ensemble des Américains décide ensuite de se replier vers l'annexe et, sur le chemin, un véhicule est touché par des tirs d'AK-47 et de grenades mais parvient à rallier l'annexe à 11h50 malgré des pneus crevés.
Annexes
Articles connexes
Filmographie
Le film 13 Hours: The Secret Soldiers of Benghazi (2016) développe les événements de l'attaque de Benghazi.
Liens externes
- Sarah Diffalah, « Ambassadeur US tué en Libye : que s'est-il passé à Benghazi ? », L'Obs, .
Références
- Le Monde avec AFP et Reuters, « Série d'arrestations en Libye après la mort de l'ambassadeur américain »,
- Le Point avec AFP, « États-Unis : l'affaire Benghazi qui pèse sur Hillary Clinton »,
- Thierry Portes, « Benghazi : le récit de l'assaut anti-américain », e Figaro,
- Charles-Philippe David, « Au sein de la Maison-Blanche. De Truman à Obama, la formulation (imprévisible) de la politique étrangère des États-Unis »,
- Le Monde avec AFP, « Deux anciens Navy Seals tués dans l'attaque de Benghazi »,