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Association d'arts de Hambourg

L'Association d'arts de Hambourg, en allemand Kunstverein in Hamburg, est une association Ă  but non lucratif, consacrĂ©e Ă  la promotion de l'Art contemporain. FondĂ©e en 1817 Ă  Hambourg, elle fait partie des plus anciennes associations artistiques de l'Allemagne et compte presque 1 900 membres[1].

Le siège de l'Association d'Arts de Hambourg est au Klosterwall depuis 1993

Histoire

Création (1817-1825)

En 1817, dix-neuf membres de l'association Patriotique, vĂ©tĂ©rans de la campagne d'Allemagne (1813) se sont rĂ©unis dans la Maison du Hamburgeois Mettlerkamp chaque semaine en hiver, pour organiser des soirĂ©es de discussion. Ce n'est qu'en 1822 qu'ils se dĂ©cidèrent Ă  crĂ©er officiellement l'association artistique.

« § 1 Der Zweck des Kunstvereins ist die mehrteilige Mittheilung über bildende Kunst. »

— Erste Verfassung des Kunstvereins in Hamburg, Première Constitution de l'Association d'Arts de Hambourg

« § 1 L'objectif de l'Association d'Arts est la transmission en plusieurs parties des Beaux Arts »

— Première Constitution de l'Association d'Arts de Hambourg

C'était la diffusion périodique de nouveautés sur l'Art qui était sous-entendue par « mehrteilige Mittheilung ».

Au sein des trente membres fondateurs se trouvaient entre autres, Ă  cĂ´tĂ© de Mettlerkamp, les Juristes August Abendroth et Adolph Halle, le peintre Siegfried Bendixen, le marchand et futur auteur d'un ouvrage de rĂ©fĂ©rence sur les pièces de monnaie et des mĂ©dailles hambourgeoises Otto Christian Gaedechens, le peintre Henri Joachim Herterich et le lithographe Jean Michael Speckter, qui fondèrent plus tard un Ă©tablissement de lithographie, le courtier d'assurances Nicolaus Hudtwalcker, le mĂ©decin Nicolas Heinrich Julius, l'historien Johann Martin Lappenberg, les architectes Alexis de Chateauneuf et Carl Ludwig Wimmel, l'Ă©crivain et diplomate Johann Georg Rist, le diplomate Karl Sieveking, ainsi que d'autres commerçants, architectes et artistes. La direction fut reprise par un marchand d'art, Georg Ernst Harzen, qui avait son affaire au 48 JohannisstraĂźe, Ă  proximitĂ© de la Bourse, oĂą la sociĂ©tĂ© des beaux-arts fut finalement dĂ©placĂ©e en 1822.

Les premières activités, la fusion et la révolution de mars (1826-1849)

La première exposition de l'association artistique a lieu en 1826 sur proposition du peintre Bendixen, dans la maison de Châteauneuf, construite au croisement de l'ABC-StraĂźe (de) et de Fuhlentwiete. Des tableaux, rĂ©alisĂ©s principalement par des peintres allemands comme Georg Friedrich Kersting et Caspar David Friedrich, pouvaient ĂŞtre admirĂ©s. En 1836, les membres de l'association prirent la dĂ©cision de constituer une collection d'art. Pour ce faire, des Ĺ“uvres anciennes furent acquises par les moyens de l'association, mais la collection s'est surtout enrichie grâce Ă  des donations et des legs. C'est ainsi que le tableau Die HĂĽlsenbeckschen Kinder (Les enfants de HĂĽlsenbeck) de Philipp Otto Runge intĂ©gra la collection. Ă€ partir de 1834, l'association des peintres hambourgeois de 1832 exposait Ă©galement ses Ĺ“uvres dans leur hall d'exposition.

En 1848, l'association artistique s'associa au Club de Tirage au Sort de Hambourg crĂ©Ă© en 1826, qui faisait l'acquisition d’œuvres en organisant des loteries, nouvellement baptisĂ© Kunstverein in Hambourg. L'association dĂ©nombrait après la fusion, 467 membres, dont 30 femmes. InfluencĂ©e par les IdĂ©es de la RĂ©volution de mars, l'adhĂ©sion Ă©tait libre ; les dĂ©cisions Ă©taient prises de manière dĂ©mocratique par une assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante. Le premier prĂ©sident de l'association en 1849, Ă  la suite de la fusion Ă©tait Christian Petersen, professeur de philologie classique Ă  l'Akademischen Gymnasium (LycĂ©e AcadĂ©mique).

De la Restauration Ă  la RĂ©publique de Weimar, en passant par l'Empire (1850-1932)

Affiche d'exposition du Kunstverein de Hambourg, 1907

En 1899, l'Association emmĂ©nage dans un nouvel espace d'exposition, le Neuer Wall, dans lequel, ils organisèrent conjointement avec la collection de l'activitĂ© artistique, le futur MusĂ©e des Arts et mĂ©tiers de Hambourg. Ă€ partir de 1922, des expositions annuelles ont lieu par le groupe fondĂ© en 1919,  la Hamburgische Sezession .

De 1929 Ă  1930, est crĂ©Ă© un bâtiment pour l'association et les expositions, d'après des dessins de l'architecte hambourgeois Karl Schneider, par la transformation de l'ancienne maison privĂ©e dans la Neue RabenstraĂźe. Grâce Ă  l'auvent de la cour du jardin, une salle Ă  l'Ă©clairage de plafond a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e au rez-de-chaussĂ©e d'une surface d'exposition de 12 Ă— 28 m2. Sur les trois Ă©tages supĂ©rieurs de surfaces plus rĂ©duites se trouvait un autre espace d'exposition, de la place pour une bibliothèque, les locaux de l'association et une loge pour le concierge. Les coĂ»ts de construction s'Ă©levant Ă  120 000 Mark ont Ă©tĂ© portĂ©s pour un tiers par le Kunstverein, les deux tiers restant par la ville de Hambourg[2] . En 1930, le directeur du Kunstverein Hildebrand Gurlitt a Ă©tĂ© congĂ©diĂ© par le MusĂ©e de Zwickau, en raison de sa conception moderne de l'Art. Il a montrĂ©, entre autres, de Neue Englische Kunst: Austellung von Plastik und Malerei (Le nouvel art anglais : Exposition de sculptures et de peintures) (1932).

Au temps du Nazisme (1933-1945)

Après la prise du pouvoir par les nazis, en 1933, la 11e exposition de la SĂ©cession fut fermĂ©e par la police, le comitĂ© directeur fut rĂ©organisĂ© et Gurlitt fut renvoyĂ©. Ă€ cela s'ajouta ensuite une mise au pas du programme. En 1936, il y eut une fermeture forcĂ©e des expositions : le chef de la Chambre de la culture du Reich, Adolf Ziegler, est venu en personne Ă  Hambourg, pour interdire l'exposition de l'union des artistes allemands Malerei und Plastik in Deutschland 1936 organisĂ©e par Heinrich Stegemann. Il Ă©tait alors possible de voir les Ĺ“uvres de Barlach, Beckmann, Dix, Feininger, Kirchner, Munch, Nolde et Schmidt-Rottluff. La plupart des artistes avaient eux-mĂŞmes Ă©tĂ© mis en difficultĂ© par le rĂ©gime. Ziegler dissolut l'association des artistes Ă  la suite de sa quatrième visite avec la remarque suivante :

« Der grösste Teil der ausgestellten Werke ist Kunst der Verfallszeit. »

« La grande partie des oeuvres exposées font partie de l'art de la décadence. »

La mĂŞme annĂ©e, les reprĂ©sentants du Kunstverein Hans-Harder Biermann-Ratjen ainsi que le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, l'historien de l'art Friedrich Muthmann furent[3].

Adolf Ziegler fit le nĂ©cessaire pour organiser la vente du bâtiment de l'organisation dans la Neue RabenstraĂźe. En 1937 a lieu la vente judiciaire du bâtiment qui fut par la suite occupĂ© par une banque. Le Kunstverein revint alors dans les locaux de la Kunsthalle de Hambourg. Stegemann devait se soumettre Ă  une procĂ©dure du corps de mĂ©tier appelĂ©e « Ehrengericht » (court d'honneur), Ă©tant organisateur des expositions incriminĂ©es. En tout, quatre tentatives de reconstruction de cette exposition artistique allemande qui tĂ©moigne après la Seconde Guerre Mondiale de son importance dans l'histoire artistique : en 1964 dans l'AcadĂ©mie des arts de Berlin[4], en 1986 dans le Rheinisches Landesmuseum Bonn, en 1996 Ă  nouveau Ă  Berlin et en 2016 dans Staats- und Universitätsbibliothek Hamburg[5]. Après l'appel Ă  la Guerre totale et l'OpĂ©ration Gomorrhe, le Kunstverein fut fermĂ© par arrĂŞt des autoritĂ©s en 1944.

De l'Après-guerre, jusqu'à son Déménagement dans la Maison actuelle (1945-1993)

En 1945 a lieu la refondation du Kunstverein avec le statut d'avant 1933. L'association comptait 471 membres, aucune salle d'exposition et aucun accès aux comptes de l'association. En 1946 a lieu la première exposition d'après guerre dans les salles de la Kunstalle. Ă€ la porte de Ferdinand, Ă  l'est du pont de Lombard, le Kunstverein dĂ©cida de construire le bâtiment de leur association en 1963. Grâce aux gĂ©nĂ©reuses subventions Ă©tatiques, le Kunstverein accèdent Ă  de plus grands espaces d'exposition et ses membres atteignent momentanĂ©ment le nombre de 4 000. Le directeur artistique, Uwe M. Schneede, fut Ă  partir de 1973 le chef de la salle d'exposition. C'est sous sa direction que le Kunstverein commença un virage politique qui dure jusqu'Ă  ce jour : Schneede prĂ©sente l'art RĂ©alisme socialiste de la RDA[1]. Il est ensuite remplacĂ© en 1985 par Karl-Egon Vester, qui mourut encore dans l'exercice de ses fonctions en 1988. Son successeur fut JĂĽrgen Schweinebraden (1989-1992). Il y eut Ă©galement d'autres chefs d'exposition comme Jean Dubuffet, Maria Lassning, Felix Droese, Robert Filliou, Fritz Schwegler, Duane Hanson, Roberto Longo et aussi  bien des directeurs d'exposition thĂ©matiques. Le bâtiment, porte de Ferdinand, fut dĂ©moli en 1991, afin de faire de la place pour la Galerie du PrĂ©sent terminĂ©e de 1995, et le Kunstverein s'installa temporairement aux Deichtorhallen.

Du Déménagement au Klosterwall jusqu'à aujourd'hui

En 1992  Stephan Schmidt-Wulffen devint directeur du Kunstverein et entra en fonction jusqu'en 2000. Après le rĂ©cent dĂ©mĂ©nagement dans leur quartier transitoire AdmiralitätsstraĂźe, l'association s'installe dans le bâtiment actuel du Klosterwall.La première exposition dans la nouvelle maison Ă©tait « Backstage » avec les 25 jeunes artistes venus d'Europe et des États-Unis. De 2001 Ă  2008, Yilmaz Dziewior fut le directeur de l'association. Puis Florian Waldvogel pris sa suite de 2009 Ă  2013. La nouvelle directrice est depuis janvier 2014 Bettina SteinbrĂĽgge, première femme Ă  la tĂŞte de l'institution, qui Ă©tait curatrice de la 21er Haus Ă  Vienne. Le Kunstverein in Hamburg est membre de l'Arbeitsgemeinschaft Deutscher Kunstvereine.

Bâtiment

Le Kunstverein de Hambourg

Le bâtiment (Markthalle Hamburg) actuel du Kunstverein Ă©tait un ancien marchĂ© couvert, qui fut transformĂ© par la communautĂ© d'architectes Störmer et Partenaires, Floder & Simon en hĂ´tel moderne, sans nier les origines du lieu. Le Kunstverein occupe deux Ă©tages : le hall d'entrĂ©e au rez-de-chaussĂ©e offre de la place pour un foyer, un vestiaire et des toilettes, ainsi qu'un espace intĂ©rieur Ă©clairĂ© artificiellement, s'Ă©tendant sur 200 m2 pour accueillir des expositions couvertes par des ateliers et des magazines. Les bureaux des employĂ©s se trouvent sur un entresol nouvellement installĂ©. Le premier Ă©tage est vaste de 1 000 m2, permettant des expositions Ă  la lumière du jour. Ă€ cĂ´tĂ© de l'entrĂ©e se trouve le restaurant Pane e Tulipani, dans lequel, dans une chambre voisine se trouve l'espace de projet pour l'Art contemporain d'Oel-FrĂĽh Cabinet depuis 2014.

Littérature

  • Maike Bruhns : Ausgegrenzt, in: Kunst in Hamburg 1933–1945. Hamburger Kunsthalle 2005, (ISBN 3-89757-309-1)
  • Florian Waldvogel : Libretto fĂĽr einen möglichen Kunstverein. Libretto for a Possible Kunstverein. Kunstverein in Hamburg (2010)

Liens

Articles connexes

Notes et références

  1. (de) Katja Engler, « Deutschlands ältester Kunstverein sitzt in Hamburg », sur Abendblatt, (consulté le )
  2. Bahlsen : Maison du Kunstverein de Hambourg. Dans : Zentralblatt la construction d'administration. Jg. 50, N ° 45 (12. Novembre 1930), S. 776-780.
  3. Briefwechsel Heinrich Stegemann/Karl Henke en août 1936 sur l'exposition de Hambourg. Stegemann-Nachlass dans le Musée de Flensburg (de)
  4. kuenstlerbund.de: Expositions depuis 1950 (consulté le 29. Novembre 2016)
  5. abendblatt.de: l'interdiction d'Une Exposition. (Consulté le 29. Novembre 2016.)

Liens externes

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