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Arithmaurel

InventĂ© par le Français Timoleon Maurel en 1842, l'Arithmaurel est une machine Ă  calculer qui possĂšde un mode opĂ©ratoire trĂšs intuitif pour les multiplications car le rĂ©sultat est obtenu par le simple fait d'inscrire les opĂ©randes. Cette machine reçut la mĂ©daille d'or de l'exposition nationale de Paris en 1849[1] ainsi que le prix mĂ©canique de la fondation Montyon[2]. La complexitĂ© de son mĂ©canisme, sa fragilitĂ©, et l'impossibilitĂ© technique d'en augmenter sa capacitĂ© pour une utilisation professionnelle, en empĂȘchĂšrent sa commercialisation[3].

Un arithmaurel avec ses tirettes, en haut, pour les opérandes et ses clés/aiguilles pour les opérateurs

Le nom Arithmaurel vient de l'agrĂ©gation d'ArithmomĂštre, la machine dont elle est inspirĂ©e, et de Maurel, le nom de son inventeur. Le cƓur de cette machine utilise un cylindre de Leibniz entrainĂ© par un engrenage diffĂ©rentiel[4]. Il faudra attendre 1889 pour qu'une vraie machine Ă  multiplication directe soit inventĂ©e par le Français LĂ©on BollĂ©e et dont l'organe central est une reprĂ©sentation mĂ©canique de la table de Pythagore.

Historique

Timoleon Maurel dépose un premier brevet[5] en 1842 puis il améliore son invention avec l'aide de Jean Jayet et c'est en 1846 qu'ils déposent le brevet[6] de la machine qui va gagner une médaille d'or à l'exposition nationale de Paris en 1849.

Une esquisse de production de sĂ©rie commence vers 1850 dans les ateliers de l'horloger Winnerl[2], mais seulement trente machines seront construites, car la complexitĂ© de la machine se heurte au manque de qualitĂ© de l'outil industriel de cet Ăąge. Pendant les quatre premiĂšres annĂ©es, Winnerl ne construisit aucune des machines de huit chiffres (un minimum pour un usage pratique) qui lui avaient Ă©tĂ© commandĂ©es alors que Thomas de Colmar a vu s'achever, dans le mĂȘme espace de temps, plus de deux cents arithmomĂštres de dix chiffres et cinquante de seize chiffres[7].

Il est Ă  noter qu'aucun des prototypes construits et aucune des machines dĂ©crites dans les brevets ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans toutes leurs capacitĂ©s, car le nombre de chiffres du rĂ©sultat est toujours Ă©gale au nombre de chiffres de l'opĂ©rande; une utilisation complĂšte, pour les multiplications, demanderait un nombre de chiffres au rĂ©sultat Ă©gale Ă  celui de l'opĂ©rande augmentĂ© de celui de l'opĂ©rateur.

Description

Ceci est la description d'une des deux machines du brevet de 1846[6], elle a une capacité de 5x10 (cinq chiffres pour l'opérateur, dix chiffres pour l'opérande et le résultat):

Toutes les commandes se trouvent sur la face avant de l'arithmaurel. La remise à zéro est sur le cÎté.

  • 10 rĂ©glettes, situĂ©es tout en haut de la machine, permettent d'entrer les opĂ©randes. En les tirants plus ou moins loin, elles permettent de rentrer un nombre de 0 Ă  10. Celle tout Ă  droite est pour les unitĂ©s, la seconde pour les dizaines, etc.
  • Au milieu, le totalisateur composĂ© de 10 fenĂȘtres pour l'affichage des rĂ©sultats. La fenĂȘtre de droite est pour les unitĂ©s.
  • A bas, 5 cadrans Ă  aiguille, chacun appairĂ© Ă  une clĂ© Ă  oreille. Il suffit de faire parcourir une seule division Ă  l'aiguille du cadran de droite pour ajouter le nombre inscrit sur les rĂ©glettes au rĂ©sultat, donc si l'on positionne l'aiguille sur le numĂ©ro 7 on ajoute 7 fois le nombre inscrit sur les rĂ©glettes au rĂ©sultat. Il suffit de faire parcourir une seule division Ă  l'aiguille du deuxiĂšme cadran pour ajouter 10 fois le nombre inscrit sur les rĂ©glettes, etc.
  • Si l'on tourne la clĂ© des unitĂ©s d'une division en sens inverse, on soustrait le nombre inscrit sur les rĂ©glettes au rĂ©sultat, si l'on tourne la clĂ© des dizaines d'une division en sens inverse, on soustrait le nombre inscrit sur les rĂ©glettes 10 fois au rĂ©sultat, etc.

Opérations

Il faut toujours remettre la machine à zéro avec de commencer une nouvelle opération.

  • Pour additionner 668 Ă  258, on inscrit 668 sur les rĂ©glettes, puis on fait parcourir une division Ă  l'aiguille du cadran des unitĂ©s. 668 est affichĂ© au totalisateur. On inscrit 258 sur les rĂ©glettes et on fait parcourir une division de plus Ă  l'aiguille du cadran des unitĂ©s. Le rĂ©sultat final, 926, est inscrit sur le totalisateur. Il n'est pas nĂ©cessaire de remettre le cadran des unitĂ©s Ă  zĂ©ro entre les deux opĂ©rations.
  • Pour retrancher 258 Ă  364, on inscrit 364 sur les rĂ©glettes, puis on fait parcourir une division Ă  l'aiguille du cadran des unitĂ©s. 364 est affichĂ© au totalisateur. On inscrit 258 sur les rĂ©glettes et on fait parcourir une division en sense inverse Ă  l'aiguille du cadran des unitĂ©s. Le rĂ©sultat final, 106, est inscrit sur le totalisateur.
  • Pour multiplier 668 par 258, on inscrit 668 sur les rĂ©glettes, puis on fait parcourir 8 divisions Ă  l'aiguille du cadran des unitĂ©s, 5.344 est affichĂ© dans les fenĂȘtres de rĂ©sultat, le cadran des unitĂ©s affiche 8. On fait parcourir 5 divisions Ă  l'aiguille du cadran des dizaines, 38.744 est affichĂ© et puis 2 division Ă  celle des centaines. Le rĂ©sultat final, 172.344 est inscrit sur les lucarnes du totalisateur. Les cadrans affichent 00258.
  • La division est un ensemble de soustractions qui demandent beaucoup de concentration Ă  l'opĂ©rateur.

Notes et références

  1. Rapport du jury central sur les produits de l'agriculture et de l'industrie exposés en 1849, Tome II, page 542 - 548, Imprimerie Nationale, 1850 Gallica
  2. Jean Marguin, Histoire des instruments et machines Ă  calculer, Hermann, 1994, page 130
  3. Le calcul simplifié Maurice d'Ocagne, page 269, BibliothÚque numérique du CNAM
  4. Maurice d'Ocagne, Le Calcul Simplifié, Gauthier-Villars et Fils, 1894, page 29
  5. Brevet de Maurel 1842 - Document scanné par www.ami19.org
  6. Brevet de Maurel et Jayet 1846 - Document scanné par www.ami19.org
  7. Cosmos, janvier 1854, page 77 Document scanné par Valéry Monnier

Annexes

  • Jacques Boyer, Les machines Ă  calculer et leur utilisation pratique, La Science et la Vie, page 345-356, N⁰ 34,
  • RenĂ© Taton, Le calcul mĂ©canique, Collection Que sais-je, Presses Universitaires de France, 1949

Articles connexes

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