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Angus Smith

Angus Smith est un homme d'affaires américain du XIXe siècle, qui fut négociant en céréales, entrepreneur de chemin de fer et très actif dans la construction de grands silos-élévateurs.

Biographie

Angus Smith est né sans le Michigan en 1822, où il travaille comme garçon de ferme et comme bûcheron puis émigre à Milwaukee après être passé par Sandusky. Un "board of trade" est créé en 1849 à Milwaukee, avec Edward D. Holton comme président, et un « corn exchange », marché des céréales prend place peu après, dont Edward D. Holton devient président. Angus Smith est l'un des grands céréaliers de la nouvelle ville, avec le New Yorkais Lewis J. Higby, ou le natif du Maine Horatio Hill. Il fonde la société "A. F. Smith & Co", propriétaire du silo-élévateur de la ville en partenariat avec la direction de la Merchants' Bank. Également en 1849, Edward D. Holton participe à la fondation du chemin de fer de Milwaukee et de la Prairie du Chien, qu'il dirige jusqu'en 1851.

Les exportations de blé au départ de Milwaukee, quasiment inexistantes en 1841, montent à 95000 boisseaux en 1845, puis décuplent pour atteindre 1,1 million de boisseaux en 1849[1], faisant la fortune d'Edward D. Holton et Angus Smith[1].

En 1865, Angus Smith se diversifie : il fonde la "Milwaukee petroleum company" avec Nelson Van kirk, F. B. Miles, Jackson Hadley, et L.J. Higby, afin de prospecter les environs de Milwaukee. Il sera peu après le principal soutien de John Lyon pour un cĂ©lèbre "corner (finance)" sur le blĂ©, organisĂ© en 1868, sur le contrat Ă  terme sur le blĂ© qui expire le . En mai et juin le duo achète près d'un million de boisseaux via le contrat expirant le [2]. Le , l'article quotidien sur les marchĂ©s dans le Chicago Tribune dĂ©crit un sentiment rĂ©pandu estimant qu'il y a quelque chose de pas naturel dans les cours[2]. Ă€ l'Ă©chĂ©ance du contrat, le cours grimpe Ă  2,20 dollars, 10 % de plus que le prix du mĂŞme blĂ© Ă  New-York[2]. Le cours chute ensuite de 35 cents, sans acquĂ©reurs, dans les 3 minutes qui suivent l'expiration du contrat (prĂ©vue Ă  15 heures), selon le Chicago Tribune[2]. Ce premier corner a donc rĂ©ussi son objectif en grande partie[2].

Le Chicago Tribune décrit ensuite la peur parmi les opérateurs du marché de Chicago, qui craignent que la fortune amassée par le duo ayant réussi son corner sur le blé ne soit réinvestie dans un nouveau corner sur les échéances suivantes[2]. En septembre, la pression haussière reprend, mettant en difficulté la firme du président du CBOT Even E. V. Robbins, qui démissionne de cette fonction[2].

Enrichi par le succès de cette opération spéculative, Angus Smith prend en 1869 la tête d'un groupe d'investisseurs, qui inclut Jesse Hoyt de New York, pour offrir 4 millions de dollars empruntés en obligations pour acheter à la fois la Western Union, alors un opérateur de télégraphe majeur, et la société de stockage "Racine Warehouse and Dock Company", mais sans y parvenir. Angus Smith devient actionnaire de la Milwaukee and Mississippi Railway Company, et fait construire de grands silos-élévateurs, un premier de 300000 boisseaux, puis un second, plus grand, de 800000 boisseaux.

Deux ans après, Angus Smith se lance dans le Corner de John Lyon sur le blĂ© en 1871 Ă  Chicago, autre opĂ©ration de grande ampleur: il met Ă  profit le Grand incendie de Chicago, qui a Ă©liminĂ© six grands silos-Ă©lĂ©vateurs de la rĂ©gion de Chicago, le , ce qui a rĂ©duit la capacitĂ© de stockage de blĂ© de 8 millions Ă  5,5 millions de boisseaux[2]. Un nĂ©gociant important en blĂ©, John Lyon forme alors une coalition avec Hugh Maher, autre nĂ©gociant important en blĂ©, et le courtier du marchĂ© Ă  terme de Chicago P.J. Diamond[2], ainsi qu'Ira Y. Munn, propriĂ©taire de silos-Ă©lĂ©vateurs et Thomas Chisolm, de Toronto. Au printemps 1872, ils commencent Ă  monopoliser l'offre de blĂ© pour juillet et le cours grimpe Ă  1,16 dollar le boisseau dĂ©but juillet et mĂŞme 1,35 Ă  la fin du mois. Le , un autre silo brĂ»le et les stocks diminuent de 0,3 million de boisseaux[2], sur fond de rumeurs sur une mauvaise mĂ©tĂ©o pour les rĂ©coltes[2], le cours grimpe Ă  1,50 dollar le [2] puis 1,61 dollar le [2], avant de retomber, sous un afflux d'offre soudain[2]. La presse professionnelle dĂ©crit alors un climat "frĂ©nĂ©tique" sur le marchĂ© Ă  terme.

Des lampes sont expédiées par le chemin de fer aux fermiers des Grands Lacs pour qu'ils puissent moissonner plus vite, la nuit[2]. Les capacités de stockage sont très rapidement reconstituées. Elles vont totaliser 10 millions de boisseaux, soit 2 millions de plus qu'avant l'incendie de 1871[2]. Les anticipations du groupe mené par Angus Smith et John Lyon se révèlent inadaptées, les banquiers de Chicago refusant de leur faire crédit[2]. William F. Coolbaugh, de l'Union National Bank, refuse en particulier d'accorder aux spéculateurs un prêt d'un million de dollars, ce qui fait retomber les cours. Ils ont eu beau contrôler jusqu'à 6 millions de boisseaux, ils ont finalement perdu environ 0,75 million de dollars.


Notes

    Références

    1. "This is Milwaukee", par Robert W. Wells, Editions Doubleday, 1970
    2. "Nature's Metropolis: Chicago and the Great West" par William Cronon, 2009? page 131
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