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Andrea Pizzino

Andrea Pizzino est une pièce de théâtre de Beniamino Joppolo écrite en 1946.

Personnages

La mère – Andrea Pizzino – Le père – L'ombre – Francesco – Lidia – L'homme – Le premier frère – Le second frère – La femme – La jeune femme – Premier homme – Second homme – Troisième homme – Quatrième homme – Cinquième homme – Sixième homme – La demoiselle – Premier monsieur – Le garçon de café – La Seconde dame – Second monsieur – Anna la mariée – Maddalena la femme de chambre – Le père trapu – Le major-d’homme du multimillionnaire – Le multimillionnaire – L'autre multimillionnaire – L'officier – Le sergent – Le caporal – Le petite Maria – Le patron du bar – L'indic – La jeune femme agitée – L'autre indic – Un client – Le premier soldat – Le second soldat – Le troisième soldat – Le premier soldat de la patrouille – Le second soldat de la patrouille – L'infirmière – La joueuse – L'infirmier – Les vrais vivants

Résumé

Vicenda umana teatrale [Histoire humaine théâtrale]

Sei tempi [Six parties] Primo tempo (due quadri) : La casa [Première partie (deux tableaux) : La maison] Secondo tempo (quadro unico a scene alternate) : I poveri e i ricchi [Deuxième partie (tableau unique Ă  scènes alternĂ©es) : Les pauvres et les riches] Terzo tempo (due quadri) : La famiglia, lo specchio e la congiura dei ricchi [Troisième partie (deux tableaux) : La famille, le miroir et la conjuration des riches] Quarto tempo (quadro unico) : La guerra [Quatrième partie (tableau unique) : La guerre] Quinto tempo (quadro unico a scena doppia) : La sommossa [Cinquième partie (tableau unique Ă  scène doublĂ©e) L'Ă©meute] Sesto tempo (due quadri) : La fine [Sixième partie (deux tableaux) : La fin]

Première partie. Premier tableau : Dans une antichambre Ă  plusieurs portes, meublĂ©e, une table rouge circulaire, et un lit, dans une lumière faiblarde. La mère apparaĂ®t, puis Andrea, son fils, tout juste sorti d'une peine de six ans d'emprisonnement. Les autres membres de la famille dorment, ou sont absents. Pietro, le père, se rĂ©veille. Il n'est que minuit, il travaille au cadastre et doit se reposer. ÉnervĂ©, il reproche Ă  son fils d'avoir grossi et d'avoir Ă©copĂ© d'une peine pour de futiles raisons politiques. Andrea rĂ©torque qu'il a pu faire des Ă©tudes en attendant. Alors que les parents retournent se coucher, Andrea invoque Dieu pour le seconder dans l'angoisse qui l'assaille. L'ombre fait alors irruption et discute avec lui. Elle lui reproche non pas son innocence mais sa traĂ®trise et sa timiditĂ©, puis disparaĂ®t. Francesco, frère d'Andrea, fait alors irruption. Il dĂ©crit son Ă©tat instable en dĂ©taillant ses deux sĂ©jours Ă  l'hĂ´pital psychiatrique. Les deux frères montrent les similitudes de leurs expĂ©riences respectives d'emprisonnement, avant que Lidia, leur sĹ“ur, n'arrive et les convainque d'aller se coucher. Deuxième tableau : MĂŞme lieu, un repas de fĂŞte a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© par la mère. Le père, exaspĂ©rĂ©, arrive, suivi de Lidia, Francesco et Andrea. La tendresse paternelle fugace laisse place Ă  une nervositĂ© et Ă  un agacement profonds du père envers Andrea qui finit par quitter la table.

Deuxième partie : Nous sommes dans la pièce principale de la maison de famille de la petite amie d'Andrea. Chambre grise, très meublĂ©e et habitĂ©e d'ombres. La femme, l'homme et les deux frères jouent aux cartes. Les anciens critiquent la fainĂ©antise des plus jeunes. La jeune femme, elle, attend l'arrivĂ©e de son fiancĂ©e. Andrea arrive, et, rapidement, est obligĂ© Ă  suivre les deux frères dans leurs activitĂ©s criminelles, malgrĂ© l'intervention contrastĂ©e de la jeune femme. Andrea finit par ĂŞtre châssĂ©. Une toile en fond de scène rĂ©vèle alors l'intĂ©rieur d'une auberge, oĂą l'on danse et rit. Plusieurs hommes d'affaires, accompagnĂ©es de nombreuses filles de joie, jouent aux cartes. Andrea Pizzino, qui se recroqueville toujours davantage, prostrĂ© dans cette atmosphère gĂŞnante, est alors Ă  nouveau chassĂ©. Ă€ l'avant-scène, la chambre grisâtre se transforme en salon bourgeois fleuri et dĂ©corĂ©. On y retrouve l'homme et la femme qui souhaitent convaincre leur fille de cesser de frĂ©quenter Andrea, qui arrive justement, assiste Ă  l'exposition des raisons fictives de leur inĂ©luctable sĂ©paration. Il sort de scène, suivi de la jeune femme et de ses deux parents. L'action repasse Ă  l'action en fond de scène, dans un cafĂ© Ă©lĂ©gant et lumineux. La haute bourgeoisie y dĂ©bat de théâtre et cinĂ©ma, ski. La pĂ©danterie de mise ne laisse pas de place Ă  Andrea qui, Ă  peine entrĂ©, est invitĂ© Ă  quitter les lieux, dĂ©sespĂ©rĂ©. Pendant ce temps, la chambre bourgeoise a Ă©tĂ© transformĂ©e en chambre triste, sombre et dĂ©solĂ©e. Andrea s'y installe et se regarde dans le miroir, sous le regard de l'ombre qui lui parle, immobile : ce n'est qu'en expiant ses fautes qu'Andrea pourra se libĂ©rer du dĂ©sespoir qui l'afflige.

Troisième partie. Premier tableau : Anna et Andrea se sont mariĂ©s. Elle a acceptĂ© de l'Ă©pouser en raison de la confiance qu'elle Ă©prouve Ă  son Ă©gard. Maddalena l'Ă©coute, cyniquement, et lui raconte son amour passĂ© pour un homme finalement fusillĂ© pour un vol de bijoux. Andrea arrive, suivi par l'ombre. Avvilis tous les deux, ils attendent un enfant. Anna pousse Andrea, qui ne sait ni ne veut rien faire, Ă  demander de l'argent Ă  son père. Anna sort. L'ombre intervient constamment, seul Andrea est en mesure de l'Ă©couter : elle refuse qu'une union si vile puisse donner naissance Ă  un ĂŞtre. Anna revient, une poupĂ©e Ă  la main, et insiste auprès d'Andrea. La haine entre les deux est consommĂ©e. Andrea, capable de protĂ©ger les autres, les enfants, les dĂ©munis, semble incapable de le faire pour lui-mĂŞme. Il fume, boit, vole pour pouvoir subvenir Ă  ses besoins les plus primaires. L'ombre lui amène alors un miroir pour qu'il puisse se dĂ©tacher de lui-mĂŞme et agir envers lui-mĂŞme comme il le fait envers les autres. Il part donc voir son beau-père, et lui adresse ses requĂŞtes et rĂ©primandes tout en s'observant dans la glace. C'est alors que le miroir se casse : Andrea perd ses moyens. Le père trapu tourne alors la situation Ă  son avantage et enfonce Andrea dans sa situation dĂ©sastreuse. Anna, Ă  son tour, revient, et accable son compagnon en critiquant son manque de virilitĂ© et de puissance. Second tableau : Dans un salon Ă©lĂ©gant, oĂą Ĺ“uvres d'art cĂ´toient mobilier chic et cendriers, le major-d'homme accueille Andrea. Ce dernier propose immĂ©diatement une affaire juteuse de trafic d'insuline au multimillionnaire qui refuse. L'autre multimillionaire apparaĂ®t et propose une affaire similaire Ă  son ami qui, cette fois-ci, accepte des conditions moins avantageuses. L'ombre dĂ©nonce la conjuration des riches. Le miroir est alors introduit, et Andrea de s'attaquer aux riches, avant que la glace ne se brise Ă  nouveau et qu'Andrea ne s'Ă©clipse acceptant au passage les quelques billets piteux tendus. La toile du fond de scène rĂ©vèle alors Anna, attablĂ©e, inquiète et seule. Andrea fait irruption, crie, se dĂ©sole. Anna l'abandonne. Andrea, Ă©paulĂ© par l'ombre, invoque alors une guerre ou une rĂ©volution extĂ©rieure. L'ombre critique le recours extrĂŞme d'Andrea, qu'elle considère comme l'appel impossible d'une puissance par des impuissants qui ne l'ont pas.

Quatrième partie : Andrea et d'autres soldats se trouvent dans une cavitĂ© creusĂ©e dans la roche. Au centre, des tables, tabourets, des armes, des meurtrières. L'officier, le sergent et le caporal fument en faisant les cent pas. Des bruits de moteurs et des explosions saccadent l'action. Andrea, sans veste ni galon, nettoie et range. Les soldats expriment leur inquiĂ©tude, et leur dĂ©sarroi face Ă  la situation. Andrea, quant Ă  lui, semble plutĂ´t satisfait. Les soldats s'absentent, et l'ombre apparaĂ®t. Andrea expose sa thĂ©orie du communisme, et la sĂ©paration qu'il fait de l'humanitĂ© entre les puissants et les impuissants dont il serait. La petite Maria entre et lui avoue son amour. Andrea rĂ©pond Ă  son tour par un amour, mais qui l'Ă©crase et risque de l'Ă©craser elle aussi. Soudain, les ennemis attaquent. Andrea se refuse Ă  tuer. La petite Maria l'en conjure pour les protĂ©ger. Andrea Ă©limine alors tous les ennemis. Totalement anĂ©anti et avili Ă  l'extrĂŞme, il exĂ©cute alors dans un Ă©lan de terreur et de dĂ©sespoir la petite Maria. Les sergents et les officiers font leur retour, et Andrea leur ment impunĂ©ment, secondĂ© par l'ombre. Il pense avoir suffisamment payĂ© sa traĂ®trise, mais l'ombre infirme son pressentiment.

Cinquième partie : Andrea est attablĂ© dans un cafĂ©. Des clients discutent au bar. L'ombre est lĂ , elle tient un miroir qui fait face Ă  Andrea. En fond de scène, on retrouve le salon des multimillionnaires qui jouent, fument, boivent et discutent. Les bruits de guerre sont Ă©galement prĂ©sents. Andrea travaille avec un indic. Les multimillionnaires tentent quant Ă  eux de tirer profit de l'issue de la pĂ©riode de rĂ©volte qui secoue le pays, et Ă  laquelle Andrea prend part. Des voleurs et des riches auraient Ă©tĂ© fusillĂ©s et torturĂ©s. La jeune femme agitĂ©e fait son entrĂ©e et dĂ©crit des scènes de mise Ă  mort, qu'Andrea justifie froidement. L'autre indic entre et demande de l'argent pour l'organisation des exĂ©cutions. Andrea s'en charge et se rend chez le multimillionnaire, suivi de l'ombre et du miroir. Les deux riches tendent un chèque Ă  Andrea, qui accepte de les soudoyer, puis ordonne de les exĂ©cuter malgrĂ© tout. Soudain, des alliĂ©s font irruption. Ils estiment avoir Ă©tĂ© trahis, et arrĂŞtent l'ensemble des conjurĂ©s. C'est alors que tout le monde fuit, ombre et miroir compris. Andrea se retrouve seul, et est arrĂŞtĂ©, alors qu'il rĂ©clame sa mise Ă  mort.

Sixième partie. Premier tableau : Dans un prĂ© vert, baignĂ© de soleil et parsemĂ© de peupliers violet, Andrea creuse la terre Ă  l'aide d'une pioche, blĂŞme et absent. Plus loin, trois soldats pointent leur fusil contre lui. Andrea souhaite mourir. Le troisième soldat, inquiet, intervient. Il semble Ă©prouver de la haine aussi bien Ă  l'encontre d'Andrea qui a rĂ©agi contre ses dĂ©tracteurs, qu'envers les dĂ©tracteurs eux-mĂŞmes. Une bombe Ă©clate et tue les trois soldats. Andrea survit Ă  l'attaque. Il saisit un revolver et fait mine de se suicider. L'ombre arrive et l'en empĂŞche en le plaçant devant son propre reflet. ÉpargnĂ© par l'explosion, il est emmenĂ© et sauvĂ© par deux soldats qui le retrouvent, alors qu'il feignait de prier pour les morts. Second tableau : Andrea est couchĂ© dans un lit misĂ©reux, dans une chambre Ă  cinq couches du mĂŞme acabit. L'ombre lui pare, doucement, et explique que chacun d'entre nous paye les pĂ©chĂ©s de l'ensemble de l'humanitĂ©. Les quatre autres lits auraient accueilli quatre jeunes gens morts Ă  Buchenwald. La joueuse d'accordĂ©on intervient alors qu'Andrea s'Ă©teint et qu'on dĂ©couvre qu'il est mort, lui aussi, Ă  Buchenwald. Son cercueil est emmenĂ©, suivi quelques infirmiers et par l'ombre. Les vrais vivants, ceux qui n'ont pas encore payĂ© ou qui n'ont pas encore pris part aux fautes partagĂ©es par tous, font leur entrĂ©e. Ils dansent et chantent frĂ©nĂ©tiquement au son de l'accordĂ©on.

Année de parution

Teatro (volume secondo), Marina di Patti Editrice Pungitopo, 2007.

Mots clés

Avilissement, abhumanisme, prison, hôpital, enfermement, ombre, miroir, culpabilité, vie, Buchenwald.

Remarques

Plusieurs personnages peuvent ĂŞtre interprĂ©tĂ©s par un mĂŞme comĂ©dien/une mĂŞme comĂ©dienne (cf. didascalie d'ouverture de l'auteur qui tente ainsi de rassurer les Ă©ventuels metteurs en scène). La pièce aurait Ă©tĂ© terminĂ©e le , Ă  Milan. Beniamino Joppolo expose les raisons de l'Ă©criture de la pièce et ses intentions dramaturgiques dans un article de « Il giornale – quotidiano indipendente del mezzogiorno”, . Des indications sont Ă©galement prĂ©sentes dans les Cronache di Parigi (Chroniques parisiennes, deuxième partie encore inĂ©dite du roman autobiographique publiĂ© posthume La doppia storia, Milano, Arnoldo Mondadori Editore, 1968) Ă  la p. 1060.

Voir aussi

Bibliographie indicative

  • Beniamino Joppolo, Fu in questo modo che io scrissi il dramma : “Andrea Pizzino”, « Il giornale – quotidiano indipendente del mezzogiorno Â», .
  • Beniamino Joppolo, Cronache di Parigi (Chroniques parisiennes, deuxième partie de La doppia storia), inĂ©dit, p. 1060.

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