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And babies

And babies () est une affiche emblĂ©matique contre la guerre du ViĂȘt Nam. C'est un exemple notoire de l'art de la propagande du conflit au ViĂȘt Nam qui utilise la photographie aujourd'hui tristement cĂ©lĂšbre du massacre de Má»č Lai, prise en par le photographe de guerre amĂ©ricain Ronald Haeberle. On peut y voir une douzaine de femmes et d'enfants sud-vietnamiens morts et en partie nus dans des positions tordues, entassĂ©s sur un chemin de terre, ayant Ă©tĂ© tuĂ© par les forces armĂ©es des États-Unis. Des caractĂšres rouge sang semi-transparents sont superposĂ©s Ă  l'image, formant la question "Q. And babies ?" ("Q. les bĂ©bĂ©s aussi ?") dans la partie supĂ©rieure de l'image, et la rĂ©ponse « A. And babies. » (« R. les bĂ©bĂ©s aussi. ») dans la partie infĂ©rieure de l'image. La citation provient d'une interview tĂ©lĂ©visĂ©e de Mike Wallace sur CBS News avec Paul Meadlo, un soldat amĂ©ricain ayant participĂ© au massacre.

Histoire

En 1969 un groupe d'artistes de New York qui s'opposait Ă  la guerre, the Art Workers' Coalition (AWC), a utilisĂ© la photographie scandaleuse d'Haeberle sur le massacre de Má»č Lai ainsi qu'une citation alarmante de l'interview tĂ©lĂ©visĂ©e entre Wallace et Meadlo, afin de crĂ©er une affiche intitulĂ©e And babies. Elle a Ă©tĂ© produite par Irving Petlin, Jon Hendricks et Fraser Dougherty, membres de l'AWC, ainsi que par Arthur Drexler et Elizabeth Shaw, membres du Museum of Modern Art. Le Museum of Modern Art (MoMA) avait promis de la financer et de la diffuser, mais aprĂšs avoir vu l'affiche de 63.5 x 96,5 cm, il a retirĂ© son soutien financier Ă  la derniĂšre minute. Nelson Rockefeller et William S. Paley (directeur de CBS) qui font partie du conseil d'administration du MoMA seraient sortis de leurs gonds Ă  la vue des preuves que contenait l'affiche. Ils soutenaient l'un comme l'autre l'effort de guerre ainsi que l'administration de Nixon. On ne sait pas clairement s'ils se sont retirĂ©s pour des raisons politiques (soutenant la guerre) ou bien simplement pour Ă©viter un scandale (tant au Museum of Modern Art qu'Ă  eux-mĂȘmes), mais la raison officielle dĂ©clarĂ©e dans un communiquĂ© de presse affirme que l'affiche ne correspondait pas aux critĂšres du musĂ©e. NĂ©anmoins grĂące au seul soutien de l'AWC, 50 000 affiches ont Ă©tĂ© imprimĂ©es par le syndicat de la lithographie de New York.

Le , un rĂ©seau populaire d'artistes volontaires, d'Ă©tudiants et de militants pour la paix ont commencĂ© Ă  la faire circuler Ă  Ă©chelle mondiale. De nombreux journaux et plateaux tĂ©lĂ©visĂ©s ont repris les images de l'affiche, bientĂŽt suivis de tirages destinĂ©s au consommateur, et elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e au cours de marches de protestation dans le monde entier, tout cela Ă©largissant son public. Plus tard au cours d'une autre protestation contre la dĂ©cision du Museum of Modern Art de se retirer du projet, des copies de l'affiche ont Ă©tĂ© apportĂ©es par les membres de l'AWC Ă  l'intĂ©rieur du musĂ©e et dĂ©roulĂ©es en face de la peinture de Picasso Guernica : actuellement prĂȘtĂ©e au Museum of Modern Art, la peinture reprĂ©sente les tragĂ©dies de la guerre et les souffrances infligĂ©es sur des civils innocents. C'est l'un des membres du groupe, Tony Shafrazi, qui est retournĂ© en 1974 peindre le Guernica Ă  la bombe avec les mots "KILL LIES ALL" couleur rouge sang, en signe de protestation contre la grĂące de William Calley par Richard Nixon pour ses actes pendant le massacre de Má»č Lai.

Bien que la photo ait été prise presque deux ans avant la production de l'affiche, Haeberle ne l'a pas rendu publique avant la fin de l'année 1969. C'était une photographie en couleur prise avec son propre appareil photo qu'il n'a pas retourné à l'armée, contrairement aux photo en noir et blanc qu'il a pris avec un appareil photo appartenant à l'armée. Haeberle a vendu la photographie en couleur au magazine Life qui est apparu pour la premiÚre fois nationalement dans le numéro du . Quelques semaines plus tard, fin , lorsque parut l'affiche, l'image était encore assez choquante et nouvelle aux yeux d'une grande partie du public.

Le message implicite de l'affiche Ă©tait qu'au ViĂȘt Nam, les bĂ©bĂ©s Ă©taient des ennemis combattants, que la guerre Ă©tait immorale. Les activistes contre la guerre tournaient souvent les soldats de l'armĂ©e amĂ©ricaine en dĂ©rision avec le terme de « baby killers » ("tueurs de bĂ©bĂ©s"), en grande partie Ă  cause du massacre de Má»č Lai. Bien que les soldats au ViĂȘt Nam aient Ă©tĂ© appelĂ©s « tueurs de bĂ©bĂ©s » depuis au moins 1966, Má»č Lai et les photographies d'Haeberle ont renforcĂ© le stĂ©rĂ©otype du soldat qui, sous l'influence de la drogue, tuait les bĂ©bĂ©s.

Notes et références

Voir https://archipel.uqam.ca/4560/1/M12312.pdf

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