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Ancien beffroi de Lille (1826-1857)

L' ancien beffroi de Lille (1826-1857) était situé au Palais Rihour, siège de l’hôtel-de-ville de Lille de 1664, date de son transfert de l'ancienne halle échevinale, jusqu’à son incendie en 1916. Ce beffroi construit en 1826 fut démoli en 1857.

Ancien beffroi vu de la rue de Paris

Histoire

Le beffroi du Palais Rihour a remplacé le clocher de l’église Saint-Etienne qui en avait fait office jusqu'à sa destruction par un incendie au cours du siège 1792 et depuis la démolition en 1601 de celui de la halle échevinale. Il a été ajouté en 1826 à l’ensemble disparate à cette date du palais Rihour depuis les incendies de 1720 et de 1756 et une reconstruction partielle en 1733. Sa démolition en 1857 est liée à la reconstruction de l’hôtel de ville sur les plans de l’architecte Charles Benvignat[1].

Lille n’aura plus de beffroi jusqu’à celui de la Chambre de Commerce terminé en 1921 puis celui de la Mairie en 1932.

D’après le chansonnier Desrousseaux, contemporain de sa démolition, son architecture aurait été peu appréciée mais par la suite sa disparation fut regrettée.

C’était le plus haut bâtiment de la ville d’où l’on avait vue du panorama de la ville et des alentours, par beau temps jusqu’aux clochers de l’église de Tournai, Cassel et au Mont des Cats.

  • Ancien beffroi
    Ancien beffroi
  • Ascension au beffroi
    Ascension au beffroi
  • HĂ´tel-de-Ville avant sa dĂ©molition de 1857
    Hôtel-de-Ville avant sa démolition de 1857

Le beffroi par Desrousseaux

Le chansonnier Desrousseaux lui a consacré 3 pasquilles (textes en patois), l’ascension au beffro qui décrit les vues au sommet en compagnie du guetteur, guide, complainte d’un guetteu su’ l’démolition du beffro texte datant de sa destruction et démolition du beffroi de Lille[2].

Original en patois (typographie de l'édition respectée) et traduction en français[2].

Texte en patoisTraduction en français

Complainte d’un guetteu su’ l’démolition du beffroi
Quand j’ai vu défair’pièche à pièche
Min pauv’ beffro, j’étos saisi.
Mais faut-i’ l’ dire ? veyant cheull’ brèche
Faite à no’ vill’, tout l’mond a ri.
Pourtant (quoiqu’ ch’est bien assez drôle)
D’ vir un homm’ querre , on est joyeux…
Mais quand i’ s’a démis l’épaule,
On dit, du moins, ch’est malheureux
Mais min beffro, ch’est triste à dire,
N’a mêm’ point cheull consolation.
Malgré s’culbute, on n’cess’ de rire,
On n’fait qu’vanter s’démolition.
L’un dit : « Ch’ n’étot qu’un grand mont d’briques ! »
Un aut’ tariar ajout’ viv’ mint :
« Les plus vilains ballots d’fabriques
Sont aussi beaux que ch’ monumint !

Complainte d’un guetteur sur la démolition du beffroi
Quand j’ai vu défaire pièce à pièce
Mon pauvre beffroi, j’étais saisi
Mais faut-il le dire ? Voyant cette destruction
Faite Ă  notre ville, tout le monde a ri.
Pourtant, c'est assez drĂ´le
de voir un homme tomber
Mais quand il se démet l’épaule
On dit, du moins, c'est malheureux
Mais mon beffroi, c’est triste à dire,
N’a même pas cette consolation
Malgré sa culbute, on ne cesse de rire,
On ne fait que vanter sa démolition
L’un dit : « ce n’était qu’un grand mont de briques ! »
Un autre moqueur ajoute vivement
« Les plus vilaines cheminées d’usines
Sont aussi belles que ce monument »

Dans ce texte Démolition du Beffroi de Lille écrit après 1881, l'appréciation sur le monument disparu a évolué[3].

Original en patois (typographie de l'édition respectée) et traduction en français.

Texte en patoisTraduction en français

DĂ©molition du beffroi de Lille
Pauv' beffro, n'aiant rien d'antique,
On l'accablot toudis d' critique,
[.../...]
A ch't' heure, jugez mes gins, si ch'est comique
In m' présence au Palais-Rameau,
Pus d' vingt fos, on l'a trouvé biau
Ah ! DrĂ´les de gins qu' nous sommes !
Il a l' sort, après tout, des hommes
Qui, d' leu' vivant n' sont point considérés,
Et qu'on honore après

DĂ©molition du beffroi de Lille
Pauvre beffroi, n'ayant rien d'antique,
On l'accablait toujours de critiques,
[.../...]
Maintenant jugez si c'est comique
En ma présence au Palais-Rameau,
Plus de vingt fois, on l'a trouvé beau
Ah ! DrĂ´les de gens que nous sommes !
Il a le sort, après tout, des hommes
Qui de leur vivant ne sont pas considérés,
Et qu'on honore après

Article connexe

Palais Rihour

Références

  1. « Rihour », sur lilledantan.com,
  2. Alexandre Desrousseaux, Chansons et pasquilles lilloises. Troisième volume, Lille, Les amis de Lille, , p. 80 et 167
  3. Alexandre Desrousseaux, Chansons et pasquilles lilloises. Cinquième volume, Lille, Les amis de Lille, , p. 166
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